Journal d’un futur rentier (46)

Cette publication est la partie 45 de 86 dans la série Journal d'un futur rentier.

JournalParadoxalement, plus j'avance sur la voie de l'indépendance financière, plus je comprends mon patron. Certes, d'un côté il aliène la plus-value de mon travail (selon les théories marxistes), mais d'un autre côté chaque sou dépensé pour un de ses employés est un dividende en moins dans sa poche.

Un entrepreneur et un voyageur sur la route de l'indépendance possèdent énormément de points communs. Tous les deux veulent être libres et responsables du cours de leur vie. Ils construisent un projet à long terme qui leur permettra de devenir financièrement autonomes. Pour tous les deux, le chemin est autant important que le but. Leur quête a un côté économique et tangible, mais également (et surtout) introspectif et personnel.

En fait, je crois même que certains côtés du patronat qui me déplaisent tant sont des qualités nécessaires en vue de devenir financièrement indépendant. Pensons par exemple simplement à leur souci constant de rationaliser et d'économiser. En tant qu'employé ça nous gave d'entendre chaque année les mêmes excuses pour ne pas nous accorder de salaire. Par contre en tant que futur rentier, il est nécessaire de mettre un peu d'argent de côté tous les mois. Surtout, on est bien content que les sociétés que nous possédons dans notre portefeuille fassent preuve de sagesse dans l'utilisation de leurs bénéfices, histoire de qu'elles continuent à nous payer des dividendes... comme pour notre patron.

Je l'ai déjà dit plusieurs fois : le chemin vers l'indépendance est schizophrène. Nous sommes à la fois salariés et patrons. Salariés parce que nous somme contraints de passer temporairement par là pour épargner et investir intelligemment de l'argent. Patrons parce que nous devenons libres et responsables de notre vie, et que nous possédons des petites parties d'entreprises acquises en bourse.

LER  Journal d'un futur rentier (11)

Patrons et rentiers en herbe possèdent de plus des caractéristiques psychologiques très proches. Selon le MBTI, le profil type du directeur est ENTJ. Parmi les pèlerins en quête d'indépendance financière on rencontre énormément d'INTJ. Seule la dimension "extraversion" les distingue... Les futurs rentiers seraient donc simplement des "patrons" tournés vers leur vie intérieure, des dirigeants envers eux-mêmes.

Il se pourrait donc bien que ce côté qui me dérange parfois tellement chez les chefs d'entreprise soit en fait simplement un reflet de ma propre personnalité...

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