Ce qui s'est passé vendredi sur la planète politique, économique et financière est effarant. On dirait que nos élites se sont réveillées dans un nouveau monde. Ou plutôt qu'elles n'avaient jamais bien regardé ce qui se passait sous leurs yeux. A force de ne pas vouloir écouter ce que dit le peuple, on finit par récolter ce qu'on a semé. Pourtant ça fait très longtemps que les gens ne veulent pas de l'Europe, en tout cas pas de celle de Bruxelles.
Les Suisses avaient déjà voté le 9 février 2014, contre l'immigration massive. La question posée dans les urnes n'était pas identique à celle du Brexit, et elle ne concernait pas un membre de l'UE, mais le fond du problème posé était identique : la liberté de circuler, un pilier fondamental de la construction européenne. Le résultat avait été de 50.3% d'avis en faveur de l'initiative, c'est à dire pour freiner l'immigration massive. Un résultat étonnamment proche de celui du Brexit (51.9%). Ceci aurait dû mettre la puce à l'oreille des élites européennes.
Il est donc étonnant de constater l'état de choc dans lequel tout ce petit monde s'est mis vendredi, car tous les feux étaient pourtant déjà au rouge. Il est aussi incroyable de voir l'agitation qui s'est emparée des places boursières européennes, avec des images qui rappellent celle de la faillite de Lehman Brothers. Étonnant aussi de voir comment les bourses hors UE relativisent les pertes, avec -3.4% pour le SMI et le Dow Jones. C'est un peu comme si pour ces marchés le Brexit n'était pas vraiment une surprise, en tout cas pas autant que pour les principaux concernés. Parfois on voit plus clair quand on est dehors du système...
Alors, qu'est-ce que le Brexit nous dit pour le futur ? Difficile de répondre à cette question. D'un point de vue financier nous allons certainement vivre quelques semaines volatiles sur les marchés financiers, principalement européens. Sur le plus long terme, il y aura bien évidemment un impact économique et politique pour l'Europe et le Royaume-Uni. Il y aura aussi des nouveaux défis pour les partenaires actuels. L'UE va devoir revoir se réinventer, être plus à l'écoute de ses peuples, faute de quoi on assistera à des "Brexits" un peu partout.
Pour les pays partenaires hors UE, notamment les USA et la Suisse, c'est aussi une opportunité de se rapprocher du Royaume-Uni. C'est également une chance pour la Confédération helvétique de voir l'Europe évoluer vers une approche plus compatible avec ses propres valeurs, c'est-à-dire, plus décentralisée et moins politique.
En fin de compte, le Brexit n'est peut-être pas une si mauvaise chose. De plus, même si le marché dans son ensemble est encore trop cher, certains titres sont redescendus à des niveaux plus corrects. A surveiller donc ces prochains jours pour d'éventuelles prises de positions. Avec parcimonie bien entendu.
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La politique de Bruxelles est bien identique à celle de la France. La politique de l’aveugle qui ne regarde pas le peuple. Totalement d’accord avec toi sur le fait qu’on verra des Brexits partout si Bruxelles ne se ressaisit pas et ne nettoie pas ses rangs et son organisation. L’Europe veut le dynamisme et le libéralisme, la liberté d’entreprendre sans être taxé par de vieux pays mal gouvernés.
Il n’y aura pas de remise en question de l’Union Européenne. Il s’agit purement et simplement d’une structure anti-démocratique, composée de représentants qui n’en sont pas, et qui n’ont aucun intérêt personnel à un changement de ligne. La fermeture de la frontière entre l’Autriche et l’Allemagne, il y a quelques mois, a signé le début de la fin pour la libre circulation des personnes, le Brexit signe la réintroduction du protectionnisme économique. [contre-tendance.com]