Quand je vois les files de gens qui s'agglutinent devant les stands de distribution de nourriture, j'ai honte de faire partie de ce monde. Pays riches ou pas, nous sommes incapables d'assurer aux individus des jobs suffisamment solides et rémunérateurs pour qu'ils puissent vivre de manière décente sans devoir faire la manche dès que l'économie est à l'arrêt.
Je me sens également coupable de m'apitoyer sur mon sort depuis des années juste parce que "j'ai trop de travail" et pas assez le temps de vivre. En ce moment beaucoup de gens préféreraient être stressés par leur job plutôt que son absence. Cela me fait penser à un caprice d'enfant gâté. J'ai l'impression de voir mes gosses pleurnicher parce qu'on leur a servi un yogourt de la Migros plutôt qu'un Emmi.
Pourtant, à bien y réfléchir, ce sont paradoxalement les mêmes mécanismes qui sont en jeu derrière le fait que certains n'arrivent plus à joindre les deux bouts tandis que d'autres sont submergés par le travail. Depuis près d'un quart de siècle que je suis actif, le niveau de stress de mon activité n'a cessé de croître, particulièrement durant les phases de déclin économique. Plus il y a de chômeurs, plus le job se reporte sur les autres et plus on peut leur en demander avec la menace implicite d'un licenciement. Quand la phase de croissance revient, les restructurations font que jamais on ne revient au même point qu'avant la crise. Le niveau de tension est devenu structurellement plus élevé. Il ne reste alors plus qu'à attendre le prochain choc pour serrer encore un peu plus la vis.
Les actionnaires en veulent toujours plus, les patrons aussi et les consommateurs également. Sans compter les workaholics qui se délectent de ce cycle infernal. La Corsa al successo explique donc ce monde paradoxal, dans lequel une partie de la population est pressée comme des citrons tandis que les autres n'arrivent plus à joindre les deux bouts, en dépendant de la générosité (philanthropique ou fiscale) des premiers. Le comble c'est qu'elle arrive encore à nous faire culpabiliser...
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C’est choquant en effet mais peut-être pas complètement surprenant… c’est la culture de la maximisation du profit a tout prix et tout niveaux avec une exploitation de l’outil (inclus les personnes) productif.
En ce qui concerne les investisseurs vivement des critères sérieux de qualification des entreprises par rapport à leurs contributions sociales et environnementales.
De façon plus générale ça pose vraiment la question de nos valeurs. Je me demande si les employeurs de ces personnes les paient pour ces jours non travaillés. Est-ce ce que les femmes de ménage vont être payées? (c’est fait à 100% dans mon cas et je l’aurais aussi fait si elle n’était pas résidente légale)
C’est un concept malheureusement naïf de penser que si chacun faisait un geste ça irait mieux pour tous alors un grand merci à ceux qui font plus!
Une réflexion à ce sujet n’est jamais temps perdu.
Après avoir tiré les travailleurs de la « classe ouvrière » vers la « classe moyenne » pendant les 30 glorieuses, il est maintenant presque impossilble, sans qualifications, d’accéder à la classe moyenne.
J’ai dans mon entourage, plusieurs jeunes non qualifiés qui sont obligés d’aligner 2 boulots pour à peine surnager. Ils font partie de la « classe sous-qualifiée en état de précarité permanente ».
Et cette crise ne va pas les aider …
Exploitation humaine…
En parlant de maximisation du profit sans regard aux conséquences humaines et environnementales le documentaire de la rts hier soir est édifiant.
https://pages.rts.ch/docs/11208590-cargos-la-face-cachee-du-fret.html
Je ne suis pas aveugle. Si vous avez un patrimoine de plus $93k vous faites partie des 10% les plus riches de la planète (selon Crédit Suisse) et donc, à priori, faites fonctionner cette machine. Chacun en tire ses propres conclusions.
Alors tous les suisses de plus de 40 ans qui ont un 2e pilier font partie des 10% les plus riches de la planète… Biz comme stat du CS…