La mise à jour du tableau récapitulatif de l'allocation mensuelle d'actifs est disponible ici.
"Sell in May, and go away"... Il semble que ce dicton boursier veuille encore une fois se concrétiser. Le mois dernier nous avions assisté à revirement au vert des tendances de tous les indices, après plusieurs mois d'embellie. Ce mois-ci, c'est pratiquement juste le contraire, puisqu'une bonne partie des places boursières passe en phase de déclin. C'est le défaut des suivis de tendance : lorsque les marchés hésitent, tiraillés entre les forces des bears et des bulls, les indicateurs peuvent passer d'acheteur à vendeur, créant ainsi de faux signaux.
C'est notamment pour cette raison (avec les frais de transaction) que les moyennes mobiles ne font guère mieux que le marché, comme l'a montré J. Siegel dans "Investir sur les actions à long terme". Alors pourquoi utiliser cette méthode ? Parce que si la performance des suivis de tendance est à peine supérieure au marché, la volatilité du portefeuille en est par contre réduite. Autrement dit, on améliore son ratio rentabilité/risque. Pour ceux qui s'en foutent de voir la valeur de leurs actifs varier de plusieurs dizaines de points de pourcentage ce n'est pas un critère important, mais la plupart des investisseurs ont une fâcheuse tendance à paniquer. Durant ces instants, ils prennent habituellement de très mauvaises décisions. Il est donc préférable de les prémunir de leur comportement schizophrène.
Voyons ce qu'il se passe au niveau des actions. Aux USA et en Suisse, pas de changement. Les indices ont certes commencé à baisser, mais la tendance demeure, pour l'instant, encore positive. Chez Trump, on sent le marché de plus en plus fébrile, un peu à cause de ses frasques, mais aussi parce que les cours sont toujours totalement déconnectés de la réalité (le ratio prix/valeur comptable moyen est de 3.2...). En Suisse, les cours sont un moins élevés (en moyenne 2.6 fois la valeur comptable) et la tendance résiste un peu mieux, pour le moment. Evidemment, malgré leur tendance encore positive, ces deux places sont à éviter tenant compte de leur prix.
L'Europe et le Royaume-Uni affichent toujours des prix assez corrects dans leur ensemble, par contre la tendance y devient baissière. Ce n'est pas encore très marqué en Europe, ça l'est un peu plus chez nos amis anglais. Par mesure de sécurité, éviter d'y investir pour l'instant. Le Canada résiste tant qu'il se peut, mais ne tient plus qu'à fil. La tendance positive est de plus en plus menacée et les valorisations toujours un peu trop chères (mais sans commune mesure avec son voisin du Sud). On peut donc y investir, mais avec parcimonie. Situation identique en Australie, mais pour l'instant je n'y trouve rien d'intéressant, vu les niveaux de prix légèrement trop élevés.
Le Japon. Ahhh, le pays du soleil levant, ses sushis, son saké, ses geishas ! Quel mystère tout de même... Ce marché regorge de pépites bradées un peu partout. Les cours valent seulement 1.2 fois la valeur comptable. En moyenne ! C'est dire si les prix y sont attractifs, d'autant que ceci ne se fait pas au détriment de la qualité, bien au contraire. Et pourtant, malgré le bref passage en tendance positive le dernier mois, les prix sont repartis plein Sud. Je viens de prendre position sur quelques joyaux et sauf gros clash, je vais les conserver. Je vais encore vous en présenter un ces prochains jours. Pour la suite, je vais rester circonspect et voir comment le marché évolue ces prochains temps, bien que je me sente comme un gamin dans un magasin de jouets.
Les marchés émergents m'ont beaucoup fait réfléchir ces derniers temps... J'attendais impatiemment leur retour en grâce durant l'année dernière et il semblait que c'était acté en ce début d'année. J'étais donc très enthousiaste d'y retourner mais je dois dire que la déception a été à la mesure de mes espérances, d'abord parce que les cours ont chuté, mais aussi (et surtout) à cause de leur volatilité, particulièrement exacerbée par des considérations non pas économiques, mais politiques.
Depuis plusieurs mois la performance de mon portefeuille est décevante. Elle est non seulement négative, mais aussi inférieure à celle du marché. On peut l’expliquer en partie par le fait que j’ai réorienté mes actifs vers des titres moins à la mode, notamment en dehors de la Suisse et des USA. Comme nous sommes toujours dans un marché haussier dans ces régions, mon portfolio a dès lors de la peine à donner le change. Ceci ne m’inquiète par outre mesure parce que les valorisations extrêmes qui sévissent dans ces pays ne sont pas tenables à long terme. Au contraire, si je prends l’exemple de l’Europe et surtout du Japon, les rapports qualité/prix sont nettement plus favorables. Il devra donc y avoir un rééquilibrage des prix en fonction des fondamentaux dans ces différentes régions. Ce n'est qu'une affaire de temps.
Comme je l'ai déjà expliqué par le passé, mon but n'est pas de battre le marché, mais plutôt de faire au moins aussi bien, avec une volatilité moindre et des distributions qui progressent. En ce qui concerne la volatilité, aucun souci, grâce aux différentes allocations actuelles (cash, actions, or, immobilier). Au niveau des distributions elles ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années, avec même un record l’année dernière. J’ignore encore si je pourrai faire aussi bien cette année, mais sur le long terme je suis clairement bien orienté.
En termes de performance j’ai battu le marché durant de très nombreuses années, mais depuis quelques temps, en particulier depuis que j’ai ré-alloué mes actifs en dehors des USA et de la Suisse, je suis à la peine. Ce n’est pas grave en tant que tel, pour les raisons expliquées ci-dessus. Par contre, je constate que cette contre-performance provient essentiellement d’actions des pays émergents dans lesquels j’ai commencé à investir plus que d’habitude du fait de leur valorisation et de leur tendance technique. Ces titres ont néanmoins une volatilité qui dépasse allègrement celle à laquelle je suis habituée (en plus d'être sujets aux manipulations politiques).
D’une certaine manière je suis tombé dans mes vieux travers, ceux qui m’avaient accompagné au début de ce siècle, lors de la bulle dotcom. J’ai donc décidé de ne plus investir de manière directe en Chine. Par contre, comme je crois aux vertus diversificatrices des pays émergents, je continuerai à y être positionné, mais dans une moindre mesure, et via un ETF (comme je le faisais avant). Pour cette raison, j’ai à nouveau détaillé les pays émergents des autres actions du point de vue de leur pondération.
On arrive enfin aux autres actifs. Concernant les obligations à long terme de la Confédération suisse, le long feuilleton des taux discriminatoires se perpétue. Le taux à 10 ans est désormais à -0.445%. (le libor est carrément à -0.8%). Pas besoin de vous faire un dessin, les obligations on oublie encore pour pas mal de temps.
L'or... dire que j'étais un farouche opposant du métal jaune il y a encore quelques années en arrière. Son prix par rapport au marché des actions est très bon marché et sa tendance bien orientée. Mon allocation cible ne se monte qu'à 6% (parce qu'il ne paie pas de dividende), mais je dois dire qu'associé au réserves de cash et à l'immobilier, il fait du bien dans un portefeuille lorsque les marchés sont nerveux comme c'est le cas actuellement.
L'immobilier justement, ma seule ligne d'allocation permanente, continue à très bien ce comporter depuis le début de l'année (gain de 8%).
Enfin, la cible de réserves de cash regrimpe à nouveau, pour s'établir à un total de 17%, du fait de la dégradation des indicateurs au niveau des marchés boursiers. Mon allocation réelle dans les liquidités est de toute façon encore supérieure, autour de 25%. Si la mauvaise tendance se poursuit, je serai content de ne pas trop être exposé aux actions, si elle se reprend j'aurai par contre de quoi saisir des opportunités.
A voir ce que l'été (qui commence enfin à poindre le bout de son nez), nous réserve...
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