Voici ces principes (cette liste n’a pas pour prétention d’être exhaustive) :
1) On achète une action comme on fait ses courses : on compare la qualité et le prix. On profite lorsqu’il y a des soldes et on n’achète pas lorsque que le prix est au plus haut (là je me mets volontairement à dos tous les adeptes de l’analyse technique).
2) On joue à contre-courant (approche « contrarian »). Cela est lié au premier point. On fait fi de l’effet de groupe, un phénomène bien connu des psychologues, et qui est très présent en bourse. Celui-ci se nourrit de nos peurs et de nos cupidités. C’est facile à dire, mais pas facile à faire, en tout cas pas pour tout le monde (et c’est ce qui explique le comportement erratique du marché). Si vous en êtes capable, alors vous avez déjà une sacrée longueur d’avance. Buffet et Dreman sont très forts à ce petit jeu.
3) On joue sur le long terme. Le marché se focalise sur le court terme. Il réagit très fortement aux dernières nouvelles, surtout quand elles ne correspondent pas aux prévisions. Les gérants de fonds doivent obtenir des résultats probants sur un horizon très court. Ils ont donc tendance à beaucoup faire tourner leurs positions. Le marché est une moyenne dans laquelle il y a beaucoup de titres loosers, qui végètent ou disparaissent, mais aussi quelques pépites qui sont là depuis très longtemps. Il faut donc miser à longue échéance sur ces valeurs exceptionnelles. Peu importe qu’elles perdent 30% durant une phase baissière, si le cours continue à gagner plusieurs dizaines de pourcents par année pendant plusieurs décennies. Le problème c’est que la plupart des gens conservent leurs titres quelques années seulement. De même, inutile de surveiller ses titres tous les jours. C'est contre-productif et ça fait prendre de mauvaises décisions, basées sur nos émotions. En faisant un check trimestriel voire même annuel on se comporte comme un vrai investisseur ou chef d'entreprise. Mieux : on ne se focalise pas sur le prix, mais sur les résultats financiers de la société.
4) On se concentre sur un portefeuille de taille "raisonnable" : suffisamment grand pour ne pas tout perdre en cas d’erreur, mais suffisamment petit pour s’affranchir du marché (plus il y a de titres, plus on se rapproche forcément du marché). En liant ce point au précédant, on se comporte comme un véritable investisseur, presque à l’extrême comme un entrepreneur, à la manière de Buffet ou de Bill Gates. Il n’est ni possible ni forcément souhaitable de faire comme eux, mais on peut s’en servir comme source d’inspiration. Quelques gros titres de fonds de portefeuille, de très grande qualité, avec des gains constants durant de nombreuses années, quoi qu’il se passe sur le marché et qu’on garde non pas des années, mais des décennies. Privilégier les entreprises qui ont une « franchise », à savoir un avantage concurrentiel, un quasi monopole, ou une marque très forte. Privilégier les secteurs des biens courants de consommation. Combien de positions au total ? Cela dépend de la propension au risque de chacun, mais quelque chose entre 20 et 50. Au-delà c’est inutile, on ne diminue plus le risque. Pour les fonds de placement ça se compte en centaines… pas étonnant qu’ils ne fassent pas mieux que le marché. C’est eux le marché !
5) On crée sa propre méthode, c'est-à-dire ne pas suivre des tuyaux, des recettes faites par d’autres, des gurus de la finance, car tout le monde les copie déjà. Vos pouvez adopter une stratégie « valeur », comme Graham, mais créez des critères de valorisation qui vous correspondent, en fonction de votre personnalité, votre propension au risque, votre horizon de placement, vos moyens, etc. Plus une stratégie vous correspondra, plus il y a de chances pour que vous la suiviez, même en cas de mauvais cap. Surtout, plus elle vous correspondra, moins il y a de chances pour que d’autres fassent comme vous. Et ce n’est que comme ça que vous pouvez battre le marché, peut-être pas aujourd’hui, ni demain, mais sur le long terme. Le marché comporte non seulement des titres loosers, mais aussi des investisseurs ou traders loosers, qui abandonnent en cours de route. Si vous tenez le cap parce que votre stratégie vous correspond, alors vous avez déjà gagné. Vous remarquerez d’ailleurs que je ne vous donne pas des formules toutes faites ici, juste des pistes pour vous faire réfléchir, afin que vous développiez votre propre méthode.
6) On recherche des dividendes croissants. C’est lié au point 3 ci-dessus. Ne vous jetez pas sur la première action qui paie de gros dividendes, C’est souvent un signe de faiblesse (mais parfois c’est juste Mr. Market qui fait la fine bouche…). Evitez aussi les entreprises qui n’en paient pas ou qui en paient à intervalles irréguliers. Privilégiez plutôt les entreprises qui paient un dividende croissant depuis plusieurs décennies. C’est la preuve qu’elles sont bien gérées et que quoi qu’il se passe, elles parviennent toujours à générer de la plus-value.
7) On ne cherche pas à battre le marché. Paradoxalement, c’est en se focalisant sur sa propre stratégie et en tenant le cap, sans trop se soucier du résultat, qu’on a le plus de chances de battre le marché.
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J’aime bien la première phrase du point #5. Je vais donc faire exactement le contraire de ce que tu prescris. Ben non je blague, c’est un super article!
merci 🙂
Je me retrouve parfaitement dans cet article et l’approche qu’il décrit. Merci.
Pour ce qui me concerne, je nuance toutefois le point 6: évidemment, des dividendes, qui plus est croissants, c’est excellent, mais si on se focalise trop sur ce point, on peut passer à côté de belles valeurs -souvent cycliques- permettant aussi de beaux gains en capitaux) et de dynamiser le portefeuille. Pour ma part, je mixte donc les stratégies sur le point des dividendes.
Bien sûr rien n’empêche d’adopter plusieurs stratégies dans un portefeuille, pour autant qu’on soit à l’aise avec. Cela peut-même réduire le risque.