Journal d’un futur rentier (68)

Cette publication est la partie 67 de 86 dans la série Diario de un futuro pensionado.

Il y a tout juste quatre ans, je m’étais fixé l’objectif ambitieux de devenir rentier en 2020. Lors de la rétrospective de 2019, il y a quatre mois, je doutais encore fortement pouvoir y arriver. Aujourd’hui, les conséquences boursières du virus chinois me font voir les choses paradoxalement de manière nettement plus optimiste. Il y a deux raisons principales qui l’expliquent.

D’abord, la plus évidente, c’est la baisse des cours. Pour l’instant, elle demeure assez contenue, les ratios de valorisation étant encore historiquement assez hauts aux USA et en Suisse. Si l’on compare aux autres gros marchés baissiers historiques, la baisse est également de faible ampleur (en 2000 et 2008 on a frisé les 50% de baisse, durant la Grande Dépression c’était carrément 90%). Si la bourse corrige comme lors des deux derniers marchés bear, alors les actions seront de nouveau attractives. Elles offriront de jolis rendements en dividendes et de belles perspectives de plus-value. Cela signifie que le coût d’une rente deviendra nettement plus abordable.

L’autre point, tout aussi important, c’est que mon determinando la cartera a très bien résisté aux récents soubresauts du marché. Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque dans sa conception il est notamment prévu pour cela. L’intérêt de la chose, c’est qu’une faible volatilité baissière, permet, comme je l’explique dans mon libro electrónico, de vivre à partir d’un capital moins grand, et donc de devenir rentier bien plus vite (à condition bien entendu de ne pas sacrifier trop de rentabilité au passage). Grâce au virus chinois, la stratégie a été mise avec succès à l’épreuve du feu.

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Je ne sais pas encore si dans les faits j’aurai quitté ma profession avant la fin de cette année, mais ce qui est sûr c’est que je m’y prépare déjà. La barrière n’est plus financière mais psychologique. J’ai refait maintes fois mes petits calculs dans ma tête et j’arrive chaque fois aux mêmes conclusions. Je peux le faire. Donc, désormais, je me projette dans quelques mois et je m’interroge :

-          sur la manière dont je vais communiquer mon départ;

-          sur ce que je vais faire après réellement.

Quand tu pars en retraite anticipée à 60 ans, tout le monde s’en fout ou presque. Mais quand t’en as moins que 50, c’est une autre question. J’ai déjà tourné cette question plusieurs fois dans ma tête. Annoncer devenir rentier aussi jeune ça soulève beaucoup de questions, de jalousies et de méfiance. « Il va se planter, il a dû arnaquer des gens, c’est un radin qui vit près de ses sous, il a gagné au loto, il a dû hériter d'un pactole, etc. ». Dans le monde de la Carrera de ratas, personne ne peut en effet imaginer qu’on est susceptible de devenir rentier en vivant normalement, juste en suivant une méthode d’investissement intelligente, patiemment, durant de nombreuses années. L’autre possibilité c’est de se déclarer comme « investisseur ».  Là aussi, c’est la porte ouvertes aux critiques et jalousies. Si tu investis, tu es forcément un rapace égoïste, qui en plus va se planter comme tous les autres.

Bref, la vérité est parfois difficile à entendre pour certains. D’un autre côté, il est possible de ne pas tout dire, sans toutefois devoir mentir. Ceci m’amène au deuxième point : que vais-je faire de tout ce temps libre ? Je me plains toujours de ne pas avoir assez de temps pour mes loisirs, notamment pour suivre mes investissements, écrire sur mon blog, faire du sport et voir mes amis. Je vais donc pouvoir m’en donner à cœur-joie. Néanmoins, il va me rester encore pas mal de temps à occuper. En dehors de mon job, avec le temps, j’ai acquis depuis pas mal d’années un certain nombre de compétences que je compte bien développer et mettre à profit dans une petite activité de nature indépendante. Cela me permettra de faire coïncider certaines de mes passions avec une petite occupation qui générera des petits revenus accessoires. L'avantage, c'est que je ne dépendrai nullement de cette activité pour vivre. Ceci me permettra aussi de cotiser aux assurances sociales et donc d’éviter d’être ponctionné du point de vue AVS sur ma fortune. Psychologiquement parlant, c'est aussi bien de maintenir une petite activité économique, se sentir utile et diversifier un peu ses sources de revenus.

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Je serai d’autant plus à l’aise pour communiquer sur les raisons de mon départ si je peux mettre en avant le développement d’une activité indépendante. C'est une démarche unanimement acceptée, pour ne pas dire valorisée, au sein de la société. En, plus, c'est la stricte vérité, même si je passe sous silence l'importance réelle de cette occupation dans mon emploi du temps futur…

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20 comentarios en “Journal d’un futur rentier (68)”

  1. Ça c’est une super nouvelle! Je suis vraiment content pour toi, félicitations!

    Je peux te demander quel âge tu auras cette année?

    Après tant d’années à garder ton objectif en ligne de mire et finalement l’atteindre, je ne pense pas que ça soit un soucis de trouver une explication aux incrédules et jaloux de la rat race, je me fais aucun soucis pour toi 🙂

  2. Lionel Torchia

    Félicitations !

    Voilà une nouvelle qui me fait bien plaisir. Je me suis fixé 2025. Peut-être ce sera un peu avant ?

    Très bonne journée a vous et toujours un plaisir de vous lire.

  3. Vos lecteurs sur ce blog ne sont pas ni jaloux, ni envieux. par contre ils étudient votre parcours avec attention. En ce qui me concerne, 52 ans et aussi à étudier sérieusement le départ de mon poste de salarié d’une grande société américaine. Revenus diversifiés pour la suite : foncier, immobilier, dividendes et une activité indépendante pour garder le contact avec la vraie vie.

  4. Te voilà arrivé à la croisée des chemins! Tu as désormais le luxe de pouvoir choisir entre continuer de travailler (à un taux encore réduit) ou tourner définitivement la page. Ta décision ne dépend plus que de tes envies et priorités dans la vie, et non plus des aspects financiers.

    C’est fantastique, mais bien sûr une telle liberté d’action n’est pas forcément facile à gérer psychologiquement et ce vide peut donner le vertige.

    Je ne tiendrais pas trop compte des « qu’en dira-t-on »: Honnêtement, je pense qu’aucune personne qui ne suit pas la même démarche que nous ne peut vraiment comprendre que quelqu’un parte à la retraite à 45 ou 50 ans. En faisant des choix diamétralement opposées à la masse, on suscite inévitablement méfiance, haine ou jalousie.

    Fais les choix qui correspondent à ta vraie nature, seul toi sais ce qui est susceptible de te rendre heureux. La quête d’indépendance financière est une quête solitaire. Au mieux, tu trouveras du soutien et de la compréhension sur des plateformes comme celle-ci et non chez tes collègues de travail.

    On dit qu’une bonne préparation est la clé d’une retraite réussie. Cette préparation est encore plus importante si l’on quitte le monde du travail 15 ou 20 ans avant tout le monde, puisque la durée de la retraite en sera d’autant plus longue. Planifier tes journées et prévoir une ou deux activités annexes t’aidera sans aucun doute à mieux commencer ce nouveau chapitre de ta vie.

  5. Laurent Martín

    Bravo!
    Même si les calculs financiers montrent que c’est possible, il faut un certain courage pour franchir le pas.

    1. Cher Jérôme,
      Tu as atteint ce qui pour nombre de personnes est un rêve: avoir le temps d’avoir le temps pour ce qui nous tient à coeur. Ça donne une motivation supplémentaire de s’accrocher à ses rêves, à ses objectifs.
      Je comprends parfaitement ton questionnement à propos du « qu’en dira-t-on »? C’est peut être ce point que je trouve le plus dommage: malgré la réussite il y a une sorte d’emprise socio-psychologique de notre liberté qui renvoie à ceux qui jalousent la réussite, peut en importe la raison, et qui nous gardent encore et toujours enchaînés face à la LIBERTÉ!
      Si tu y es arrivé c’est parce que tu as, petit à petit, construit des choses, pris le temps de réfléchir, exécuté des décisions, etc. En somme je dirais que tout ces éléments, plus ou moins petits, représentet beaucoup de temps. Il n’est donc pas étonnant que tu sois en avance sur ceux qui ne sont pas acteurs de leur avenir en sortant du travail.
      Ta position est méritée, je t’en félicité sincèrement. Je te souhaite de pouvoir en jouir librement, POUR toi, ta famille et tes proches!

  6. Félicitations Jérôme!

    Tu as souvent décri cette barrière psychologique du passage à la retraite, mais pourquoi s’arrêter à un préjugé que les rentier ne travail plus? Si je joue sur les mots, tu as atteins une indépendance financière qui te permet d’entreprendre de nouvelles aventures en ayant un souci de moins, à savoir l’aspect financier qui te permet de vivre.
    Tu deviens ton propre « sponsor »! Personne ne s’offusque lorsque l’on parle de sportif qui gagne leur vie ainsi.

    Je me pose surtout la question vis à vis des enfants. Que vont-ils pouvoir répondre lorsque leurs camarades leurs demanderont:
    « Quel est le métier de tes parents »?
    Ou
    « Pourquoi ton Papa et ta Maman sont toujours à la maison? »

    Le secret bancaire Suisse, même s’il n’existe plus en tant que tel, nous « interdit » de parler de revenue, d’épargne, de placement. Notre culture ou à ce niveau c’est presque notre ADN Suisse qui reprend le dessus, l’argent a été diabolisé et il est mal vu d’en gagner plus que son voisin, de surcroît « sans » travaille et d’oser le dire.

    J’ai le sentiment que ceux qui recherchent l’interdépendance financière sont des individus qui osent entreprendre, bousculent les idées reçus, des gestionnaires aguerries et surtout qui pensent différemment… on pourrait parler de visionnaire?
    Je me rappelle de ton sondage et le fait marquant qu’un profile type de personne en ressortait, pas celui sur le corona2019 qui nous catégorise dans « alcoolique » ;-).
    J’espère nous pourrons toujours retrouver ici des personnes avec des valeurs communes pour échanger. Aujourd’hui, je suis plus consommateur qu’acteur, car en pleine phase d’apprentissage, mais j’espère changer ceci dans un futur proche.

    1. La réponse par rapport aux enfants est la même que celle donnée lorsqu’on quitte son job ou que lorsqu’on croise quelqu’un par la suite qui nous nous demande ce qu’on fait dans la vie. C’est le même problème.
      Mon optique c’est de ne pas mentir mais de ne pas dire toute la vérité non plus. Je serai donc indépendant dans un petit business ‘x’, qui ne représentera dans les faits qu’une toute petite partie de mon emploi du temps et de mon revenu…

  7. Comment imagines-tu ton retour sur le marché des actions et ton portefeuille de rentier? Un bon mix Suisse, USA, Japon? Ou tu penses aussi te concentrer sur le marché suisse, notamment pour des raisons de taux de change et d’impôts?

    1. Il me tarde de revenir sur les actions suisses et américaines. Mais il faut encore patienter un peu. Je conserverai dans tous les cas une exposition japonaise. Ces titres sont incroyablement bon marché, encore plus maintenant. A mes yeux une couverture internationale est bien plus importante que l’aspect fiscal ou de la monnaie.
      Bref, j’espère que l’on va se retrouver dans un futur plus ou moins proche dans une configuration comme on l’a connue en 2009-2010 où tout était bon à prendre, même les entreprises de qualité exceptionnelle.
      Et de ton côté ?

      1. De mon côté toujours pareil: mon portefeuille est presque entièrement composé d’actions suisses, avec juste quelques positions en GBP et une seule en USD. Je suis pas copain avec les impôts et je leur en laisse le moins possible. Idem avec les devises étrangères: j’ai ces dernières années liquidé plusieurs positions à perte en EUR et USD, dégoûté non pas par l’évolution des titres eux-mêmes mais par les pertes de valeur une fois revenu en francs suisses (p.ex. plusieurs positions achetées il y a 10 ou 15 ans alors que l’EUR était encore bien au-delà de 1.50!). Bref, je suis durablement vacciné côté devises étrangères…

        Mon portefeuille a dernièrement souffert plus ou moins comme le marché dans son ensemble, mais je n’ai rien vendu à perte. J’avais empoché quelques gains fin février – début mars quand ça a commencé à sentir le roussi et sur des positions que je trouvais trop chères – avec le recul une excellente idée.

        Je n’avais pas anticipé (comme presque tout le monde) une baisse aussi marquée et surtout aussi rapide. Mais c’est comme ça à la bourse et j’ai toujours accepté les règles du jeu et investi en connaissance de cause.

        Le plus important pour moi est de rester fidèle à ma stratégie et d’investir régulièrement quand le cash est disponible sans trop me poser de questions. Personne n’est capable d’acheter au plus bas et c’est pourquoi je suis un grand adepte du dollar cost averaging. Depuis que je suis proprio de mon appart, j’ai environ 1000 fr de plus qu’avant à investir par mois et c’est vraiment le pied!

        Par contre je suis bien plus éloigné que toi de mon objectif: d’après mes calculs encore entre 8 et 12 ans, mais il en faut plus pour me décourager 🙂

      2. Je comprends ta réaction par rapport aux titres en devises étrangères, ayant moi aussi longtemps été à cheval sur cette question. J’ai d’ailleurs beaucoup posté sur ce sujet à l’époque. Néanmoins j’ai mis pas mal d’eau dans mon vin depuis. Chaque titre possède en effet une valeur intrinsèque, qui se traduit sur le long terme via son cours et son change. Quand une devise baisse, les cours ont tendance à monter, et vice-versa. Dans l’ensemble, ça s’équilibre. Je ne connais pas exactement la situation des titres dont tu parles, mais si l’affaiblissement de leur devise n’a pas été suffisamment couverte par la hausse du cours, c’est peut-être plus la performance du titre qu’il faudrait interroger. Si tu restes focalisé sur des titres en CHF, tu prends indirectement aussi un risque lié à la devise, car la force du CHF défavorise les entreprises suisses et donc pèse sur les cours boursiers. Se focaliser sur un seul marché est aussi dangereux. Il peut y avoir un risque conjoncturel ou systémique qui n’affecte que ce marché. Encore une fois, l’important c’est de diversifier les devises, comme les marchés, les actions et les actifs.

        Ceci étant dit, ton focus sur les actions suisses durant ces derniers temps était plutôt une bonne chose puisque, comme les actions japonaises, elles ont fait mieux (ou plutôt moins pire) que leurs consœurs américaines ou européennes. Je n’ai pas été voir en détail pourquoi, mais la puissance du secteur de la santé en Suisse, en particulier des pharmas, a certainement aidé.

        Je n’avais pas vu arriver non plus une baisse de cette manière, mais comme tu le sais ça fait trois ans que je me prépare à une correction, donc pour moi ce n’était pas vraiment une surprise. Tu as raison, chercher d’acheter au plus bas, c’est comme d’essayer de faire les 6 bons numéros. Statistiquement parlant, il y a très peu de chances d’y arriver. Au contraire, le risque c’est de se faire prendre dans un tourbillon baissier qui dure encore et encore. Le dollar cost averaging est effectivement une des meilleures approches de ce point de vue.

        Ah ah ! C’est clair ! L’immobilier, quel magnifique catalyseur pour l’indépendance financière !!! Ce fût en ce qui me concerne un des grand pas vers l’indépendance financière, sans compter que tu peux te réapproprier ton capital volé par les caisses de pensions.

        Courage, plus tu t’approches, plus tu vois le drapeau de la ligne d’arrivée, plus tu relativises les autres « petites » contrariétés.

  8. Si je me souviens bien, tu as déjà diminué ton taux d’occupation de 100 à 50%. Plutôt que quitter ton job, as-tu envisagé l’option de continuer avec un pourcentage symbolique du genre 20%? Tu ne travaillerais plus qu’un jour par semaine, 6 jours sur 7 de liberté, tu garderais un lien social, tu continuerais de cotiser à l’AVS et tu pourrais quand même en parallèle déjà te lancer dans ton activité de coaching.

    1. Cela aurait été le cas si mon job me plaisait et/ou que j’en avais besoin pour vivre. Mais je ne le supporte plus. Pire en ce moment je refais pratiquement du 100%, je cours dans tous les sens, je n’ai plus le temps même de manger. La cata.

  9. Lire ceci en pleine crise du Covid est exceptionnel & extraordinaire. Chapeau bas Maître Jérôme!! J’ai un énorme sourire collé sur mon visage ! Rien ne vaut une petite crise pour prendre sa retraite lol. Félicitations !!!

    Sur une note plus personnelle je trouve que le 2eme pilier est un bon instrument disponible pour baisser ses impôts en y contribuant et plus tard le retirer. Je vais relire tes posts à ce sujet mais j’avoue que moins je paie d’impôt mieux je me porte.

    1. Merci Bientôt.
      Attention pour le deuxième pilier il faut surtout l’extrait plutôt qu’y contribuer ! Fiscalement t’y perds (à court terme seulement), mais tu gagnes sur toute la ligne en performance et surtout tu peux en bénéficier immédiatement.

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