Journal d’un futur rentier (65)

Cette publication est la partie 64 de 86 dans la série Diario de un futuro pensionado.

D'après les classifications officielles je fais partie de la génération X, vous savez, celle dont personne ne parle, coincée entre l'omniprésence des boomers et des millénials. L'autre soir je regardais un reportage à la TV sur le mouvement FIRE (Financial Independance Retire Early), qui serait caractéristique de la génération Y d'après cette émission. En entendant ceci, je me suis dit que j'étais un OVNI perdu parmi les X, ou que ces histoires de génération c'était du bidon.

Certes, chaque tranche d'âge vit à un moment donné des événements communs et ceci contribue certainement à construire une espèce de pensée similaire. Les X, nous avons toujours été définis plutôt par opposition à nos "prédécesseurs", avec notre contre-culture (punk, rock alternatif, grunge) et notre cynisme. Il est vrai qu'à certains égards, face à la pensée dominante des boomers, c'était le seul moyen de se frayer une place. Il est vrai aussi que nous étions les premiers à être confrontés à un monde du travail en pleine remise en question, caractérisé à la fois par le chômage et l'avènement d'Internet.

Je me vois encore lors de mes premiers jobs. Avec les potes de mon âge, nous étions la plupart désillusionnés par rapport aux valeurs véhiculées à cette époque : compétition, individualisme, carriérisme, copinages, favoritisme... Ça ne nous correspondait pas. On n'en voulait pas, mais on n'avait pas le choix que de prendre ce qu'il y avait.

Quand je vois comment sont dépeints les millénials aujourd'hui, je ne me sens guère différent d'eux : peu fidèles à leurs employeurs, remise en question de l'autorité, refus de placer le monde du travail au premier plan, privilégier la qualité de vie, liberté, autonomie. Je partage exactement les mêmes valeurs.

LEER  Journal d'un futur rentier (8)

Je pense que ce goût pour un mode de vie différent, détaché du monde professionnel, existe depuis bien plus longtemps qu'on veuille bien le dire. Les entreprises n'ont juste pas voulu le voir avant et aujourd'hui, elles n'ont plus le choix, confrontées aux départs quasi-simultanés des membres de leur plus grande cohorte.

Mettre des étiquettes générationnelles sur les gens, c'est aussi débile que de vouloir faire ressortir des traits communs au sein des races ou des genres.

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4 comentarios en “Journal d’un futur rentier (65)”

  1. Merci Jérôme pour cet article et le lien vers cette émission, que je ne trouve malheureusement pas fameuse. Le portrait qui y est fait des frugalistes est très sommaire et caricatural. L’accent est mis sur leur côté obsédé par les dépenses (par exemple le type qui recommande de manger des choux).

    Le message principal de la quête d’indépendance financière (sortir de la rat race, redevenir maître de son temps, pouvoir se concentrer sur des projets personnels essentiels,…) est à peine abordé. A mon avis, ce genre de reportage fait juste passer le mouvement FIRE pour de la radinerie.

    J’adore aussi « l’économiste » en fin d’émission qui vomit sur le côté imprévisible de la bourse. Ce théoricien ne parle que de l’évolution du prix des actions. N’a-t-il jamais entendu parler du haut de sa tour d’ivoire de diversification? de revenus passifs? de ces entreprises qui ont augmenté leur dividende depuis plus de 50 ans?

    C’est vrai que notre système de retraite est beaucoup plus prévisible: avec lui, au moins on est sûr de foncer dans le mur et de toucher des retraites de plus en plus faibles, le tout avec un départ à la retraite de plus en plus tardif.

    Je préfère l’incertitude de la bourse à la certitude de ce naufrage programmé!

    1. Ah ah férot, mdr, j’ai pensé exactement pareil ! On a en effet plus d’emprise sur nos placements que ceux effectués par nos lamentables caisses de pensions, à 1% de rendement annuel! Il dit aussi qu’on doit prendre des risques pour assurer 4% de rendement. Ben bien évidemment… On ne pensait quand même pas placer nos actifs sur un compte épargne de la Raiffeisen. L’autre risque dont on ne parle pas c’est celui des salariés qui perdent leur job après 50 ans, tandis que nous on sera à la retraite…
      Ceci étant dit, je ne me considère pas comme un frugaliste, en tout cas pas un de ceux qui mangent des choux. Je suis un épicurien, j’aime manger, boire, voyager, bref tous les plaisirs de la vie. C’est d’ailleurs pour cela que je n’aime pas le travail, c’est du temps perdu sur ces bons temps. Donc, je ne me prendrai jamais la tête à compter les sous, utiliser des bons de réduction et autres pratiques extrêmes que certains des adeptes du mouvemement FIRE adoptent. J’épargne juste un peu, juste assez pour investir et je mise surtout sur la rentabilité de mes placements. C’est ça qui est important, pas le nombre de chemises dans le placard !!! 🙂

  2. Salut,
    Je suis d’accord sur le fait que ce générationisme n’est rien d’autre qu’une manière pour certains de vendre de l’analyse bon marché, d’expliquer des choses qu’ils n’ont peut-être pas vécu, ou tout simplement histoire de faire semblant d’avoir quelquechose à dire.
    Les millénials ont 20 ans, et qui n’a pas eu 20 ans? A l’époque, je n’avais aucun attrait pour le carriérisme, aucune loyauté envers mes employeurs, la seule chose qui était la plus importante que moi était la vie et le fait de pouvoir en profiter, le salaire étant alors un moyen et non une fin.
    La petite différence avec toi est surement que je ne suis pas Suisse, mais né de l’autre coté de la frontière en France, l’éducation qu’on reçoit (pas trop par ses parents mais surement l’environnement) y est surement quand même pour quelquechose tu ne penses pas?
    On évolue dans la vie, et c’est marrant, je parlais l’autre jour avec mon père de ces sujets, et quand il était jeune…il avait plus ou moins le même point de vue que moi dans la vingtaine. Comme quoi, la génération Y…mon c… 😉
    Par contre, l’environnement change, la technologie disponible aussi, sans parler de la société, alors oui, les gens évoluent, mais je pense – en tous cas j’espère – que dans la grande majorité nous travaillons tous pour vivre, et pas l’inverse…Certains ont juste un peu plus de succès que d’autres dans cette entreprise 🙂

    1. Travailler pour vivre ou vivre pour travailler… C’est tout du même. Ces deux verbes n’ont rien à faire ensemble.
      Qu’entends-tu par le fait que la situation est différente en France ?

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