Quelle dictature des profits?

Si vous maîtrisez quelques notions d'économie, les hauts cris des alter-socialistes ne vous impressionneront pas beaucoup. Plus ils crieront, plus ils vous feront penser à ces gourous de par le monde qui annoncent la fin du monde à qui veut bien les entendre. Votre expérience de la vie suffira amplement à les tourner en ridicule.

C'est le même constat avec les écrivains qui s'acharnent sur la communauté corporative en parlent de dictature des profits, de profits scandaleux et ce, sans fournir la moindre preuve de ce qu'ils prétendent à haute voix.

Un exemple frappant de ce type d'écrivain(e) est Viviane Forrester, l'auteure française du livre Une étrange dictature.

Viviane ForresterSuite à la lecture de ce bouquin, vous aurez emmagasiné un nombre impressionnant d'idées préconçues au sujet des profits corporatifs.

Cependant, à aucun moment, durant votre lecture, vous pourrez corroborer les propos véhiculés par Mme Forrester car au niveau statistiques, études comparatives, observations sur le terrain ou documents historiques, c'est le néant.

Les profits des entreprises, à la grandeur de la planète, sont soumis deux réalités inébranlables: les cycles de l'économie et la loi du retour à la moyenne. Certaines année, tout va pour le mieux et d'autres années c'est le bordel!

Si les dirigeants d'entreprises étaient obnubilés à ce point par les profits, ils se suicideraient au bout d'un temps passé à la tête de leurs sociétés. De même pour les actionnaires, s'ils étaient tous en quête de rendement à tout prix, il y aurait affluence dans les hôpitaux psychiatriques du monde entier.

Prenons, par exemple, la plus grande puissance économique sur terre et l'une des plus libérale que l'on connaisse: les États-Unis. La croissance nette des profits des sociétés américaines sur la période 1872-2002 a été de 3.3%, soit pratiquement la même croissance que celle de son PIB sur la période.

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La croissance des profits des entreprises américaines entre 1979 et 2002, nette d'inflation, a été de 3.4%. Certes, le rendement net des actions des compagnies cotées en Bourse a été de 13% annualisé durant la même période, mais cela représentait un rattrapage normal par rapport à la période difficile de 1960 à 1980, où le rendement boursier américain a affiché 0%.

L'essentiel du plaidoyer de Viviane Forrester consiste à affirmer que plus les profits grimpent, plus le chômage s'accentue. Si elle se donnait la peine de regarder ailleurs qu'en France (où l'État est peut-être le problème), elle observerait qu'au Canada, aux États-Unis et dans la grande majorité des démocraties libérales de par le monde, c'est exactement l'inverse que l'on note.

Au Canada, par exemple, en 2000, pendant que les profits corporatifs atteignaient des records, l'économie canadienne créait 310 000 nouveau emplois, contre-balançant amplement les pertes d'emplois. Même chose aux États-Unis, où le lien de cause à effet est encore plus fort.

Un regard porté sur les statistiques historiques de l'OCDE, montre clairement qu'il y a une corrélation étroite entre les profits des sociétés et la bonne santé du marché du travail: plus ils montent, plus le chômage baisse; et plus ils baissent, plus le chômage monte.

À bien y penser, tout cela n'est que simple logique: lorsque les affaires vont bien et que les profits augmentent, les besoins en main-d'œuvre augmentent également.

Alors au diable que les profits grandissants des entreprises nuisent à la bonne santé générale de l'économie, rien n'est plus faux Mme. Forrester.

Par Martin Raymond, pour le blog investir-a-la-bourse.com

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