A l’origine fabricant de machines agricoles, Schindler est devenu aujourd’hui un prestataire mondial dans le domaine des ascenseurs et des escaliers mécaniques.
Schindler a su se réinventer plusieurs fois au cours de sa longue histoire, puisque l’entreprise également fabriqué des grues, des coffres-forts, des munitions, des pompes ou encore des trams et wagons de chemin de fer!
L’entreprise a été fondée en 1874 à Lucerne. Le règlement des employés prévoyait alors une semaine de travail de... 63½ heures et un délai de préavis de 14 jours!
Le premier monte-charge hydraulique est livré par Schindler en 1890. Le premier ascenseur électrique avec entraînement à courroie est fabriqué en 1892. En 1902 est livré le premier ascenseur électrique pour personnes avec commande à boutons-poussoirs automatique.
En 1915, Schindler démarre la production does moteurs d'ascenseurs. La semaine de 48 heures est introduite en 1921 (c’est déjà mieux, mais il faudra attendre 1988 pour la semaine de 40 heures...). Le premier escalier mécanique est installé en 1936.
Schindler est aujourd’hui leader mondial des escaliers mécaniques et trottoirs roulants (ce sont ces drôles de tapis roulants qu’on trouve par exemple dans les aéroports) et le numéro 2 pour les ascenseurs. La société emploie plus de 60’000 employés.
Le leader mondial des ascenseurs est Otis, qui fait partie du conglomérat américain United Technologies. Les autres concurrents de Schindler sont le finlandais Kone (no 3) ainsi que la division « Elevators » de ThyssenKrupp (no 4). Il n’est donc possible d’investir directement dans le secteur des ascenseurs qu’avec les « pure players » que sont Schindler et Kone.
Vous pouvez investir dans Schindler en achetant au choix les bons de participation (Schindler PS) ou les actions nominatives (Schindler N). Schindler a vendu en 2017 sa participation dans sa filiale Also, grossiste de produits informatiques dans lequel il avait investi en 1988.
En 2017, le chiffre d’affaires a gagné 5% et le bénéfice net 7% (et même 15% si on ne tient pas compte des gains exceptionnels non récurrents de l’année précédente). Malheureusement, le cash flow opérationnel ne parle pas le même langage, puisqu’il est passé de 929 mio en 2016 à 810 mio en 2017.
Schindler crée de la valeur pour ses actionnaires sur le long terme, ce qui se voit notamment dans le cours de l’action qui a gagné plus de 3’000% en 30 ans!
La marge nette bénéficiaire (NPM) ainsi que le rendement sur fonds propres (ROE) sont plutôt élevés et surtout en constante amélioration: la NPM est passée de 7.2% en 2011 à 8.2% en 2017 et le ROE de 19.6% à 25.2%.
La Chine est de loin le pays le plus important pour les fabricants d’ascenseurs puisqu’on y trouve environ 30% des ascenseurs au monde! De plus, ce pays représente chez Schindler environ 60% des nouvelles installations. La demande en Chine s'est stabilisée en 2017 et a mis fin à la tendance baissière observée les deux années précédentes.
Avec 37% de fonds propres ainsi que 2.15 mia de liquidités (soit 10% de sa capitalisation boursière!), l’entreprise est plus saine que la Seine...
Qui a osé dire que les jeux de mots de Dividinde étaient pourris? Alors que je me suis retenu de parler de la liste de Schindler! Et que j’ai évité les banalités du genre « Schindler: ça monte, ça descend »! Sans parler de l’histoire du cendrier qui prend l’ascenseur parce qu’il veut descendre...
Le dividende ordinaire vient d’être augmenté à 4 CHF, contre 3 CHF l’année précédente et 2 CHF en 2011. Le rendement du dividende reste néanmoins plutôt pâlichon (actuellement 2%).
Schindler vient en outre de décider de faire passer le ratio de distribution d’une fourchette de 35 à 65%, contre 35 à 45% précédemment. De plus, le groupe procède régulièrement à des rachats d’actions.
Au cours de 204 (Schindler PS), le PER 2018 est estimé à 23 (ou environ 21 si l’on soustrait les liquidités de 10% de la capitalisation boursière). C’est une valorisation plutôt élevée, malgré les qualités indéniables de Schindler.
Les atouts principaux:
- Bilan bourré de liquidités
- Marges en amélioration
- Profite de l’urbanisation
- Secteur relativement peu cyclique et modèle d’affaires peu gourmand en capital pour le domaine de l’industrie.
Les risques principaux:
- Pression sur les prix
- Coûts des matières premières en hausse
- Grande dépendance à la Chine.
En conclusion, je suis actuellement neutre sur le titre mais passerai acheteur si le cours devait encore s’alléger d’environ 10%. Notons enfin que le concurrent finlandais Kone est également une bonne alternative à Schindler et offre également un dividende plus juteux.
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Magnifique analyse pour une magnifique société.
Mes abonnés se souviennent que je suivais cette merveille dans ma stratégie Ex-US à l’époque.
Effectivement un peu cher malheureusement.
Merci pour ce revival dividinde!
Oui, c’est un vrai bijou. J’avais acheté vers 100 fr et revendu vers 125, je m’en mords encore les doigts aujourd’hui !
Ça arrive souvent, faut relativiser
Et ne jamais aller voir les cours des titres vendus!
Et au prix actuel est-ce que Schindler vaut la peine?
Toujours un peu cher selon moi. Et surtout toujours en phase baissière.
Pareil pour moi, comme je l’ai écrit dans l’article, j’achèterais aux environs de 180 fr., soit 10% de moins qu’actuellement.
Schindler c’est aussi l’effet Gillette. C’est à dire que lorsque l’ascenseur est installé, il offre des revenus récurrents à Schindler, tout comme celui qui achetait un rasoir Gillette était obligé d’acheter ensuite les lames. Ce type de sociétés, dont les clients sont « prisonniers », est très intéressant.
Tout à fait Thierry…
Déjà entendu cette sentence quelque part 😉
Serais-tu un grand fan de foot? 😉
Tout à fait dividinde ! Enfin surtout de la troisième mi-temps.