La société APG / SGA (Allgemeine Plakatgesellschaft / Société Générale d'Affichage) est le leader suisse de la publicité extérieure (« out of home media »), avec une part de marché d’environ 65%. Les numéros 2 et 3 sont Clear Channel et Neo Advertising (contrôlée par Tamedia), avec des parts de marché de respectivement 28 et 5%.
Le siège principal de cette compagnie fondée en 1900 est à Genève. La société organise l'affichage, l'entretien et l'installation des surfaces et supports publicitaires dans les transports publics, dans les gares, dans la rue, dans les centres commerciaux et les aéroports. Les concessions à long terme avec les partenaires publics et privés forment la base de l'entreprise.
Des expériences malheureuses à l’étranger (principalement en Grèce et en Roumanie) ont coûté beaucoup d’argent à APG dans les années 2008 à 2010. Désormais, la société ne se concentre plus que sur le marché intérieur, avec comme seule exception la Serbie.
APG évolue dans un domaine peu cyclique et sa profitabilité est extraordinaire. Le rendement sur fonds propres (ROE) est extrêmement élevé, oscillant selon les années entre 20 et 25%. La marge bénéficiaire nette (NPM) d’environ 15% n’est pas en reste. Les fonds propres d’environ 50% sont tout à fait acceptables pour ce secteur d’activité.
Point noir au tableau, le marché suisse est plus ou moins saturé et il y règne depuis plusieurs années une concurrence féroce entre les 3 acteurs principaux, ce qui implique une pression accrue sur les prix et donc sur les marges. Des pertes de parts de marché sont également vraisemblables, d’où un risque non négligeable de voir le chiffre d’affaires s’éroder.
2017 a été une année boursière mouvementée pour APG en raison des incertitudes liées à l’important appel d’offres des CFF, mandat qui a finalement été remporté par APG. Ce contrat était essentiel pour APG, puisque les CFF représentent environ un cinquième de son chiffre d’affaires.
L’action se négocie actuellement à 435 fr., à un PER 2018 estimé à 24. C’est trop cher et c’est pourquoi j’attendrais des cours tutoyant les 400 fr. pour initier une nouvelle position. Par contre je conserverais les titres déjà achetés il y a des années (comme c’est le cas de votre serviteur).
Le payout ratio est supérieur à 100%, mais ce n’est pas un souci puisque APG a décidé explicitement de payer depuis 2014 un dividende ordinaire doublé d’un dividende extraordinaire, dans le but de diminuer les importantes liquidités afin d’éviter de payer des intérêts dûs aux taux d’intérêt négatifs. Le rendement actuel de 5.5% est extrêmement attrayant.
C’est définitivement une action qu’il faut acheter plus pour son dividende que pour son potentiel d’appréciation. Les importantes réserves de liquidités, le modèle d’affaires peu gourmand en capital et le cash flow important devraient continuer de permettre à APG de rester l’un des plus gros payeurs de dividendes du marché helvétique.
HOLD !
Discover more from dividendes
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Merci dividinde pour cette belle analyse.
C’est rigolo, je suis précisément en train de rédiger un article sur l’intérêt d’avoir en portefeuille des titres qui paient des « petits » dividendes, donc tu prends mon parfait contre-pied avec APG !
C’est vrai que la rentabilité de cette société genevoise est assez exceptionnelle. En plus la dette est quasi inexistante !
La croissance du dividende de 40% par an sur ces cinq dernières années, associée à une marge de free cash flow de 15%, ça aussi ça dégage…
Ça, si c’est pas une vache-à-lait, je rentre dans les ordres!
Le prix par contre me pose problème, comme tu l’as d’ailleurs déjà souligné. Pour l’instant c’est beaucoup trop cher.
Et puis il y a la concurrence du Web aussi…
Petits dividendes:
Je suis partisan d’une approche mixte, c’est-à-dire que j’ai dans mon portefeuille des vaches à lait genre APG ou Cembra, des petits dividendes à la IVF Hartmann ou Lindt, et surtout des yields moyens type Nestlé ou Novartis. Une bonne recette de cuisine nécessite une belle diversité d’ingrédients!
Je me réjouis de lire ton nouvel article sur ce sujet 🙂
Concurrence du web:
Les dernières années ont montré que c’est surtout la publicité dans la presse écrite qui en pâtissait fortement. Il semble que les affiches, les panneaux numériques et autres formes de publicité « out of home » ne sont pas moins demandés qu’avant dans la rue, les gares, les aéroports, etc.
L’article ne va plus tarder 😉
Bon, quelque part c’est logique que les pubs dans la rue restent d’actualité. Les gens sont obligés de les regarder, smartphone ou pas.
D’ailleurs ça me rappelle les pubs d’H&M de l’époque… le nombre de fois que j’ai failli avoir un accident de voiture à cause de leurs mannequins en bikini !
Depuis la chute de mars dernier, le titre n’a pas rebondi… opportunité d’achat malgré l’annulation du dividende 2019?
APG fait partie de « mes plus belles gamelles » comme dirait Jérôme! 😉
Mon portefeuille en est toujours chargé, le cours est au fond de la cave et le dividende parti en fumée…
Difficile de recommander ce titre dans ces conditions. Les fondamentaux se sont sérieusement dégradés, les liquidités ont fondu comme neige au soleil et la concurrence devenue plus féroce. Je n’y toucherais plus dans ces conditions, même si bien sûr il est possible que le titre rebondisse à tout moment. Trop d’incertitudes à mon goût.