Les indicateurs de valorisation (9/9)

Cette publication est la partie 9 de 9 dans la série Valuation ratios.

Conclusion

On constate que chaque indicateur de valorisation possède des caractéristiques propres qui lui confèrent des avantages et désavantages. Si le PER et le rendement peuvent être utiles dans une première approche, ils sont clairement insuffisants.

Je considère que pour avoir une bonne vue de la société, il convient d'utiliser au moins 2 indicateurs de valorisation (en plus d'une analyse de la qualité de ses fondamentaux). On doit tout d'abord obtenir une image de la valeur  "statique" de l'entreprise, via une photographie de son bilan. Pour ce faire on utilise le ratio prix / valeur comptable. Ensuite on cherche à déterminer sa valeur plus "dynamique", via l'état de ses résultats ou de ses flux de trésorerie. Pour ce faire on utilise le ratio prix / ventes et/ou le ratio prix / free cash flow. Ces trois ratios on clairement fait leur preuve.

Néanmoins, comme nous l'avons déjà signalé, il convient de ne pas regarder seulement la valorisation mais aussi les fondamentaux, tels que notamment les liquidités, les dettes, l'évolution de la marge, la capacité à payer les intérêts et répondre aux autres obligations financières. Si on ne le fait pas, on court le risque de dénicher une "value trap", un piège de valeur, bref une fausse bonne idée...

La finance malgré ce que l'on pourrait croire n'est pas une science exacte. Elle demeure une science humaine, même si l'informatique s'y est engouffrée sans retenue. Tous ces ratios sont là pour nous aider à faire le meilleur choix possible, mais en fin de compte on ne peut être certain du résultat. C'est tant mieux comme ça, sinon cela voudrait dire que n'importe qui pourrait gagner de l'argent en bourse sans prendre de risque... et du coup les rentabilités deviendraient proche de zéro.

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Il convient donc de mettre toutes les armes de son côté en achetant pas trop cher des titres avec des bons fondamentaux. Ce faisant on limite les risques au maximum tout en réalisant de bonnes performances. On peut se tromper de temps à autres, mais avec un minimum de diversification on s'assure que l'impact de nos erreurs reste marginal par rapport au résultat global.

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4 thoughts on “Les indicateurs de valorisation (9/9)”

  1. Laurent Martin

    En me replongeant dans les méthodes de valorisation d’actions, peu de temps après la date limite pour déposer sa déclaration d’impôts 2019, j’observe que l’administration fiscale (en Suisse) indique ce qui suit pour l’estimation des titres non cotés en bourse:
    – La fortune est évaluée à la valeur vénale (qui correspond au prix qui serait obtenu en cas de vente du bien sur le marché à la date de l’évaluation, dans des circonstances normales).
    – Pour les titres non cotés pour lesquels on ne connaît aucun cours, la valeur vénale correspond à la valeur intrinsèque déterminées selon les instructions de l’administration fiscale.
    – C’est la méthode dite des praticiens qui est appliquées.
    – La valeur de l’entreprise est déterminée en prenant la moyenne pondérée entre la valeur de rendement (qui est doublée) et la valeur substantielle. La formule appliquée est donc: E = (2 Vr + Vs) / 3.
    – Les comptes annuels servent donc de base au calcul.
    – Deux modèles sont à disposition: (1) les comptes annuels (n) et (n-1) servent de base pour le calcul, le bénéfice (n) étant compté 2 fois et (n-1) une fois; (2) les comptes annuels (n), (n-1) et (n-2) servent de base pour le calcul, chaque bénéfice annuel étant compté une fois. Chaque canton choisit l’un de ces modèles, la société estimée pouvant requérir l’application de l’autre modèle (mais le modèle doit rester le même pendant au moins 5 ans avant de pouvoir changer).
    – La valeur de rendement s’obtient par la capitalisation du bénéfice net des exercices déterminants, augmenté ou diminué des reprises ou déductions.
    – Sont ajoutés aux bénéfices: les charges fiscalement non admises (ex: frais d’acquisition, de production ou d’amélioration d’actifs immobilisés, amortissements et constitution de provisions supplémentaires à des fins de remplacement, attribution aux fonds de réserve, distributions ouvertes ou dissimulées de bénéfice, etc.), les recettes qui n’ont pas été portées au compte de profits et pertes (ex: paiement de bénéfice anticipé), dépenses uniques et extraordinaires (ex: amortissements extraordinaires pour perte de capital, constitution de provisions pour risques exceptionnels), paiements anticipés et autres attributions extraordinaires à des institutions de prévoyance et contributions extraordinaires à des institutions d’utilité publique.
    – Sont déduits du bénéfice: les revenus uniques et extraordinaires (ex: gains en capital, dissolution de réserves et de provisions se rapportant à des charges non admises fiscalement et qui ont été corrigées, attribution aux institutions de prévoyance exonérées d’impôt si elles se rapporte aux exercices en cause.
    – Le taux de capitalisation est composé du taux d’intérêt de placements sans risque et d’une prime pour risques fixes.
    – Le taux d’intérêt de placement sans risque correspond à la moyenne du taux de référence swap en CHF à 5 ans, calculée sur la base trimestrielle de la période fiscale, arrondi au demi pour-cent supérieur. La prime de risque, au taux fixe de 7 points de pourcentage est ajoutée à la moyenne précitée.
    – Le taux de capitalisation déterminant est publié chaque année (il était de 7% au 31 décembre 2019).
    – La valeur substantielle se fonde sur les comptes annuels (n). Elle prend en compte des actifs et passifs dans leur intégralité. Seul le capital social versé est pris en compte.

    A noter qu’avec la méthode des praticiens, il y a toujours quelque chose à taxer, même si la société est durablement déficitaire et qu’un acquéreur la valoriserait logiquement à zéro…

    Cette méthode a l’avantage d’être simple à utiliser. Mais elle met de côté toute réflexion.

    Cette méthode est axée sur le passé. Elle intègre la valeur de substance pour un tiers, ce qui est économiquement injustifiable.

    Dite méthode n’est jamais utilisée pour les opérations de fusion ou d’acquisition, pour lesquelles on utilise en général la méthode des multiples de rentabilité ou la méthode des cash flows futurs actualisés (DCF).

    Quoi qu’il en soit, si l’exercice d’une valorisation avec la méthode des praticiens est intéressante à titre de comparaison, elle n’est pas correcte pour un investisseur.

    1. Merci pour ce feedback intéressant. Attention néanmoins de tenir compte du fait que les titres cotés en bourse s’échangent avec une surcote du fait justement qu ils peuvent être négociés facilement. On ne peut donc comparer les deux approches.

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