Il était une fois... une entreprise zurichoise qui s'occupait d'installations électriques dans les bâtiments. Un domaine banal et pas sexy pour un sou, d'autant plus quand on choisit de ne se concentrer que sur le marché suisse, petit et saturé. Il était une fois... l'une des plus fantastiques performance à la bourse suisse de ces dernières années.
Méfiez-vous de l'eau qui dort: Burkhalter est une fantastique société bourrée de qualités, qui sait comment croître intelligemment sans nuire à sa rentabilité. Regardez autour de vous le nombre d'appareils électroniques qui vous entourent et vous réalisez rapidement l'importance de ce domaine. Informatique, téléphonie, éclairage ou machine à café: sans électricité, nous ne sommes plus que l'ombre de nous-mêmes.
Burkhalter est une entreprise très pointilleuse lors de la sélection des clients et des commandes. Elle préfère la qualité à la quantité.
Bien que la marge nette bénéficiaire (courbe rouge) ne soit pas extrêmement élevée, elle atteint un niveau correct et se trouve sur une pente ascendante. Le ROE est quant à lui très intéressant et a fortement augmenté au cours des dernières années:
Le modus operandi de Burkhalter consiste en une croissance par acquisitions. Elle préfère procéder à de nombreuses petites acquisitions plutôt qu'à de gros achats risqués. Burkhalter est actuellement constituée de 45 petites et moyennes entreprises.
Le rendement du dividende est très intéressant: 4.2% pour 2017 et 4.6% pour 2018 (estimation). Le payout ratio est traditionnellement très élevé chez Burkhalter, ce qui peut constituer un certain risque:
Le % de fonds propres n'est pas extraordinaire, mais il est plutôt stable et conforme à celui d'autres entreprises actives dans le secteur du bâtiment et de la construction:
Atouts principaux:
- Le marché suisse des installateurs électriques est encore très fragmenté (Burkhalter est le plus gros acteur en Suisse et ne représente pourtant qu'environ 10% du marché). Il y a par conséquent encore plein de petites sociétés intéressantes à acquérir, permettant à Burkhalter d'augmenter son chiffre d'affaire et son bénéfice.
- Une profitabilité plus qu'acceptable.
- L'entreprise est orientée 100% sur le marché suisse, ce qui lui confère une bonne visibilité et permet d'éviter les risques de change
Risques principaux:
- Dépendance à la conjoncture du bâtiment et de la construction.
- On observe dernièrement un ralentissement de la croissance.
- Payout ratio élevé.
En résumé:
Burkhalter est une entreprise saine de grande qualité et disposant encore d'un certain potentiel d'expansion. La correction des derniers mois a rendu la valorisation actuelle alléchante. Au cours actuel de 131 fr., le PER 2017 est de 21.55 et le PER 2018 estimé à 20.
J'estime le potentiel d'appréciation à environ 12 à 15% par année, dont environ le tiers dû au dividende.
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C’est effectivement une belle société, et, au passage, une belle analyse. Merci dividinde.
Comme d’habitude mes goûts diffèrent légèrement des tiens, sans non plus être totalement opposés.
On peut apprécier tous les deux les jolies filles, mais avec une préférence pour les brunes ou les blondes. Dans ce cas je trouve que Burkhalter est un peu cher dans une approche valeur pure. Le dividende donne l’illusion que le titre est bon marché, au détriment d’un ratio de distribution élevé.
Par contre si on est orienté croissance ça vaut le coup d’oeil effectivement. Rien que le graph du cours donne des palpitations ! Youhou!
Merci Jérôme. On va dire que Burkhalter est une brune aux yeux bleus… 🙂
D’habitude, j’essaie d’éviter un payout ratio trop élevé, mais dans le cas de Burkhalter j’estime que le modèle d’affaires stable et la bonne visibilité des bénéfices futurs constituent une base solide pour des dividendes croissants à long terme.
Brune aux yeux bleus. J’achète! 🙂
Bing, dans les (mes) dents
C’est un peu le problème avec ces titres de croissance survalorisés. Le marché les pénalise fortement au moindre problème. De plus le payout ratio était élevé et donc le dividende va baisser suite au bénéfice plus faible.
Je continue à penser que l’analyse de dividinde est correcte : c’est une belle entreprise. Mais elle était un peu chère. Maintenant elle l’est nettement moins!
Ajoutons là dessus l’adage qu’on n’achète pas un couteau qui tombe, cela veut dire qu’il faut laisser passer l’orage et voir dans 6 à 12 mois s’il faut s’en prendre une louche.
Je pense au contraire que mon analyse n’était vraiment pas fameuse et j’ai occulté certains points faibles tant j’étais convaincu de cette entreprise. Je n’ai pas su rester suffisamment objectif et la bourse est toujours là pour nous rappeler nos erreurs.
Burkhalter était en plus une grosse position dans mon portefeuille et j’ai pris une sacrée claque aujourd’hui. Ma fois ça fait partie du jeu et j’en accepte les règles, on ne peut pas être gagnant à tous les coups. Ce n’est ni ma première ni ma dernière déculottée à la bourse.
Et surtout ça ne m’empêchera pas d’aller de l’avant, je ne m’arrêterai pas avant d’avoir atteint mon objectif d’indépendance financière 🙂
L’important c’est d’en tirer des leçons, notamment:
-ne pas tomber en amour (comme disent les québécois) d’un titre
-suffisamment diversifier
-ne pas acheter trop cher
J’ai aussi merdé l’année passée avec Astaldi. Malgré une chute vertigineuse, l’impact à été insignifiant sur mon portefeuille car la position était petite.
Je préfère pêcher par excès de diversification que le contraire.
C’est juste, Auguste. Mais je trouve que la plus grosse difficulté c’est ton dernier point: „ne pas acheter trop cher“, parce que la notion de bon marché et de cher varie en fonction des bénéfices.
Dans l’exemple de Burkhalter, je trouvais la valorisation plutôt raisonnable, mais quand le bénéfice plonge de 20% le PER monte automatiquement de 20% et d’un seul coup la valorisation n’est plus raisonnable.
C’est pour ça que je n’accorde pas trop d’importance aux bénéfices. Ils sont volatils. Les gagnants d’hier sont les perdants de demain et vice versa. Le PER est un indicateur assez peu fiable, tant du point de vue de sa constance que du point de vue de la confiance qu’on peut lui prêter (trop facilement manipulable).