Quand on commence à s'intéresser à l'indépendance financière, on imagine souvent qu'on pourra dénicher une méthode magique qui nous permettra de devenir rentier en quelques années. En théorie, c'est possible, mais dans la pratique c'est la plupart du temps bien différent.
Le schéma est souvent le même. Un soir on rentre du boulot, lessivé, et on se demande comment faire pour échapper au lancinant calvaire métro-boulot-dodo. On commence à tapoter sur Internet et très vite on tombe sur des sites plus ou moins valables qui parlent d'indépendance financière.
Certains blogs retracent la quête de leur auteur en vue de devenir rentier. Des forums partagent les avis de leurs membres sur la manière d'épargner et placer leur argent. D'autres sites enfin vous racolent avec des titres et slogans aguicheurs et vous proposent, souvent à vil prix, des services pas toujours très pertinents. En dehors du Net, on trouve également un choix important d'ouvrages sur le même sujet.
Bien que les approches diffèrent sensiblement selon les auteurs, immobilier, bourse, parkings, une large majorité part du principe qu'on peut devenir rentier en l'espace de quelques années seulement. Faut-il les croire ? La réponse n'est pas simple, tant la situation financière et la personnalité de chacun est différente.
Il est normalement plus aisé pour un haut revenu d'épargner de manière conséquente, d'investir ses économies et donc de devenir rentier assez rapidement. Mais la plupart du temps les dépenses sont proportionnelles au salaire. Plus on gagne, plus on a un train de vie qui va avec, maison, voiture, voyages, et il ne reste pas forcément plus à la du mois. De même, en fonction de sa personnalité, on est plus ou moins dépensier, plus ou moins enclin à investir son argent de manière pertinente et plus ou moins capable de rester fidèle à ses objectifs initiaux.
Ce qui est certain, c'est que pour devenir financièrement indépendant il faut notamment construire un capital qui sera à même de générer suffisamment de revenus dans le futur pour couvrir toutes ses dépenses. Il faut donc commencer par réussir à mettre de côté chaque mois une certaine quantité d'argent, ce qui n'est déjà pas forcément évident. Cela signifie parfois commencer par rembourser certaines "mauvaises" dettes. Ça peut aussi vouloir dire renoncer à certaines habitudes. Certains exercent parfois une petite activité accessoire. Si c'est peut être nécessaire sur une petite période, à long terme c'est cependant contre-productif. Rappelez-vous, on ne devient jamais riche en travaillant.
Ensuite, quand on arrive enfin à faire ses premières économies, il faut les investir. Là non plus, ce n'est pas évident. Si on ne devient jamais riche en travaillant, on ne le devient pas non plus en laissant ses économies sur un compte épargne. Donc, il faut s'instruire sur les différents actifs à disposition, l'immobilier, les actions, les fonds de placement, les ETFs, les obligations, le Forex, les matières premières, etc. Il faut ensuite, et surtout, se déterminer sur sa propension au risque et choisir les placements qui vont avec. Enfin, et non des moindres, il faut encore comprendre comment fonctionnent les placements qu'on aura adoptés, et bien sûr commencer ses premiers essais. Ceci étant fait, si on s'est trompé, il faudra peut-être encore reprendre plusieurs fois le processus depuis le départ jusqu'à ce qu'on soit certain d'avoir trouvé chaussure à son pied.
Jusque là, on n'a fait que poser les bases, apprendre et faire ses premières expériences. Sauf héritage ou gain à la loterie, le capital investi est modeste et commence à peine à générer ses premiers revenus, pas toujours de manière régulière. On est encore très très loin de l'idée qu'on se fait d'un rentier. Mais on a quand même passé un cap décisif, celui où l'on peut quasiment se mettre en pilote automatique, et donc attendre.
Peu à peu le capital croît, grâce aux économies et aux revenus qu'il génère. Plus le temps passe, plus la richesse et les distributions augmentent, ce de manière exponentielle. Au début on a l'impression que cela n'avance pas, et à un moment donné, on réalise, presque avec étonnement, qu'on a sacrément progressé.
Il arrive alors un instant critique où l'on peut commencer à envisager de vivre différemment. Cela peut vouloir dire lever le pied au travail, moins se prendre la tête, ou même à un certain stade carrément prendre sa "retraite".
En parallèle à cette progression purement financière, les habitudes même du futur rentier doivent changer. D'abord lorsqu'il doit épargner, puis lorsqu'il investit et enfin lorsqu'il va peu à peu quitter le monde professionnel. Se former aux "techniques" financières prend du temps, mais changer ses habitudes c'est encore plus long. Parfois on n'y arrive même jamais.
On se rend bien compte que tout ceci nécessite non seulement des connaissances, mais surtout de passer à travers de nombreuses expériences, bonnes ou mauvaises. Il faut voir la quête de l'indépendance financière comme une espèce de rite initiatique. Quelques années ne suffisent pas à "devenir rentier", c'est le projet de toute une vie. Là bonne nouvelle, c'est que vous pouvez vous mettre en mode (futur) rentier et commencer ce beau voyage dès aujourd'hui.
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