Maintenant que la poussière soulevée à l'annonce de l'abolition du 'taux plancher' retombe quelque peu, je suis convaincu de la logique de cette abolition, malgré les protestations tous azimuts. Nous étions en face d'une situation intenable. La Suisse, si souvent ballotée et malmenée ces dernières années par des gouvernements étrangers (fonds en déshérence; fiscalité; secret bancaire) a pu démontrer sa souveraineté de façon... souveraine! La BNS a de plus fait un pied de nez à tous les spéculateurs, dont certains ne se relèveront pas. Même si l'industrie touristique, en particulier, aura beaucoup, beaucoup de mal à s'en remettre, il ne faut pas oublier que le coût du support du taux plancher est partagé par tous les contribuables suisses. Et si nous ne sommes pas encore passés à la caisse, toute extension du taux plancher n'aurait fait que d'allonger la facture.
Quant aux personnes qui auraient souhaité que la BNS montre quelques signes avant-coureurs de ses intentions, c'est un raisonnement à rebours du bon sens: si les spéculateurs avaient senti la moindre faille dans la détermination de la BNS, ils se seraient précipité et la banque nationale aurait perdu en quelques jours ce qu'elle a perdu ces 3 dernières années. Ex-post (c'est toujours plus facile!), c'est bien l'intransigeance visible de la BNS les jours avant l'abolition qui aurait dû nous mettre une puce à l'oreille.
J'ai beaucoup de sympathie pour les entreprises et les personnes qui souffriront de ce franc fort (je fais partie des 2 catégories!), mais en tant que convaincu du libéralisme économique, je ne peux qu'applaudir un geste correct, qui avait été annoncé il y a 3 ans, et qui va dans le sens de la logique.
Et pour ceux qui ont des francs suisses, le marché est redevenu un peu plus abordable!
Discover more from dividendes
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Armand,
Aucune banque nationale, aucun pays donc, ne laisse aller sa monnaie au gré des marchés. C’est penser cela qui est « à rebours du bon sens ». Les USA impriment des billets verts à tour de bras, l’Europe fait son QE, la Chine empêche sa monnaie de se valoriser (ce qui fait du Yuan la monnaie la plus sous-évaluée au monde), le Japon a manipulé son Yen… Et vous pensez que la Suisse doit se laisser porter par le libéralisme économique, celui-là même qui a mis le système bancaire planétaire au tapis! Nous sommes dans une ère de guerre des monnaies et il est aussi sot qu’illusoire de croire que la Suisse pourra regarder le Franc se valoriser au-delà d’un certain seuil sans agir…
Cela étant dit, votre analyse est fausse sur un autre point: avec l’instauration d’un taux négatif et son amplification à -0.75%, la Suisse continue de tenter le pilotage de sa monnaie. Et je ne pense guère me tromper en affirmant que la BNS intervient ou se tient prête à intervenir sur les marchés pour acheter des devises au besoin, l’abandon du taux plancher ne signifiant en rien l’arrêt définitif des intervention. Bref, il n’est absolument pas question de libéralisme économique mais plutôt d’un pragmatisme de situation. Car ne nous leurrons pas, l’abandon du taux plancher n’était pas voulu le 15 janvier, il s’agit bel et bien d’une défaite de la BNS face aux marchés.
Quant au pied de nez de la BNS et à votre souveraineté souveraine, les exportateurs, les emprunteurs en Francs, l’industrie du tourisme… apprécieront.
Yours sincerely,
Thierry.
Bon apparemment il y a des choses qui bougent avec le CHF… on dirait que la BNS agit en sous-marin…
Il est évident que la Suisse ne peut laisser filer sa monnaie. Le libéralisme n’existe que dans la théorie, dans les faits chacun tente de tirer la couverture à soi-même.
Cela semble confirmé par les rumeurs que la BNS intervient sur les marchés. On parle même d’une fourchette de 1.05 à 1.10.
Si la situation grecque reste sous contrôle européen, c’est tenable, le cas échéant je crains un Francs en forte hausse…
En parlant de monnaie , y a t il un outil graphique permettant d’ en évaluer une par rapport à un panier d’ autres , à votre connaissance ??