A paradigm shift?

A paradigm shift?Le Credit Suisse a annoncé il y a une semaine un changement dans la tarification de ses services de gestion de fortune. Pratiquement, la grande banque va baisser ses tarifs transactionnels (commissions liées aux ordres de bourses) et les découpler de ses tarifs de conseils. Cela ne semble a priori pas un changement important, pourtant c’est à mon avis un changement de paradigme important dans le monde de la banque (de gestion de fortune) en Suisse. Pourquoi?

Tout d'abord, parce que les prix baissent! La 2e grande banque suisse a compris qu’il faut se battre contre les courtiers en ligne, moins onéreux, qui captent une clientèle jeune, qui obtient ses informations et conseils de la part d’une multitude de sources (dont certainement dividendes.ch !). Il faut également pour le Credit Suisse commencer à se détacher d’une image négative, teintée par les différents scandales d’aide à l’évasion fiscale et de banquiers surpayés. En baissant les tarifs des transactions et en permettant aux clients de choisir un niveau de conseils dont le prix sera lié à leur intensité, en lieu et place d'une tarification basée sur un pourcentage de la masse sous gestion, le Credit Suisse permet une tarification liée à l'utilisation réelle des services de conseil. Le client paie ce qu'il consomme. Nous n'en sommes pas encore à une logique d'avocat avec un tarif à l'heure, mais cela va dans la bonne direction. Pourquoi est-ce si important à mon avis? D'abord parce que si le client veut des conseils, il paie. Ce qui implique que celui qui n'en veut pas ne subsidie pas celui qui en veut beaucoup. C'est plus équitable et transparent. Ceci éloigne (un peu) le spectre du conflit d'intérêts tellement présent dans toute relation à un banquier: bien sûr me direz-vous, si la banque gagne moins sur les transactions, elle est incitée à pousser son client à en faire effectuer plus, par contre la valeur de chaque transaction diminuant, la banque deviendra plus objective et qualitative dans ses conseils, c’est que nous pouvons espérer. L'objectif de la banque est bien entendu aussi de compenser la baisse de chiffre d'affaires par un volume plus grand de clients.

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La gestion de fortune a toujours été pour les grandes banques suisses une source de revenus et de profits importante et beaucoup moins volatile que la banque d’affaires. C’est donc un risque important que prend le Credit Suisse mais qui va indubitablement dans le sens de l’histoire. Voir si les concurrents vont (pouvoir) suivre un tel changement.


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5 thoughts on “Un changement de paradigme?”

  1. Eh bien, comme on dit, mieux vaut tard que jamais.
    En ce qui me concerne j’ai fermé mes comptes chez eux lorsque les brokers ont émergé… il y a une bonne quinzaine d’années déjà !
    Cela nous rajeunit pas tout ça.

  2. Martin l'investisseur focalisé

    Personnellement, je suis du même avis que Jérôme. Il y a belle lurette que je suis passé du côté des courtiers escompteurs.

    Martin

  3. On pourrait très bien élargir la réflexion à la banque en général, aux assurances, etc…
    En fait, à tous les services (i.e. sans produits physiques).

    Trop souvent, à tort, low-cost est encore synonyme de faible qualité. Sauf qu’en payant des frais injustifiables dans les établissements traditionnels, le service rendu n’est pas meilleur, c’est un comble.

    Je ne suis pas contrer payer au juste prix un service de qualité. Par contre je suis farouchement opposé à surpayer un service de qualité moindre.

    L’histoire de Geico (assureur historique à bas coût dans l’industrie auto désormais dans le giron de BRK) est en tout point édifiante à ce niveau là.

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