Banque ou broker, quand on veut investir sur les marchés financiers, de nos jours, on a l'embarras du choix. Il y a tant de paramètres à prendre en compte que la décision finale peut s'avérer bien difficile. La plupart du temps les particuliers se focalisent sur les frais de courtage, qui sont également l’argument n°1 mis en avant par de nombreux organismes financiers.
Quand on débute, avec peu de fortune, on souhaite effectivement que les frais des transactions demeurent corrects par rapport aux modestes sommes engagées. Cela fait sens. Néanmoins, avec le capital qui commence à grandir, on peut vite être surpris par les frais de garde, qui prennent l’ascenseur auprès de certains établissements. Comme ces derniers facturent des frais de transfert de titres également rédhibitoires, on devient captif du système. Une des seules solutions est alors de vendre peu à peu ses positions et de transférer le cash quand l’intégralité du portefeuille a pu être liquidée.
Pour cette raison, il y a lieu de prendre en compte la totalité des paramètres importants avant d’ouvrir un dépôt de titres auprès d’une banque ou d'un broker. Il faut penser non seulement au contexte et aux besoins immédiats, mais également à la réalité future : un portefeuille qui prend de l’ampleur, l’atteinte de la phase de retrait et le besoin de prélever de l’argent sur son compte.
Les points importants à prendre en compte avant d’ouvrir un dépôt auprès d’une banque ou d’un broker
Je vous livre ci-dessous les critères les plus importants à examiner lors de votre choix :
• frais de courtage : en cas de transactions fréquentes;
• frais de garde : en cas de portefeuille important, donc, à terme, dans tous les cas;
• frais de transfert de titres : plus ils sont hauts, plus vous êtes captifs de votre banque/broker;
• dépôt et retrait de cash (in/out) : les dépôts sont normalement gratuits, vérifier en revanche ce qu’il en est en cas de prélèvement ; à quelle vitesse sont exécutés les dépôts et retraits d'argent ? un IBAN suisse est-il disponible pour les brokers étrangers ?
• marchés disponibles : primordial d’avoir accès aux pays développés (USA, Canada, Suisse, France, Allemagne, Belgique, GB, Italie, Espagne, Portugal, etc.). Très souvent le Japon n’est pas disponible, alors que Tokyo est la deuxième place boursière au monde, derrière le New-York Stock Exchange. On y trouve une multitude de titres sous-valorisés depuis l’éclatement de la bulle japonaise dans les années 1990;
• passation des ordres : les ordres sont-ils exécutés de manière simple, fiable, à bon prix et rapidement ? Le montant économisé grâce à des frais de courtage bon marché sur le papier peut vite disparaître si l'exécution des ordres laisse à désirer.
• devises étrangères : des comptes en devises étrangères évitent les frais de transaction lors du négoce et du paiement des dividendes des titres étrangers; les frais de change et spreads entre devises sont-ils corrects ?
• déclaration fiscale : simplifie les formalités administratives lors de la taxation annuelle. Très utile pour la gestion des dividendes, en particulier étrangers. Chez certains établissements cette option est très onéreuse;
• sécurité du patrimoine : auprès de quelle banque sont placés vos avoirs (titres et cash), est-ce un organisme solide, sérieux et expérimenté ? Quelles sont les garanties en cas de faillite (titre et cash) ? Attention celles-ci sont différentes si la banque est à l’étranger; Est-ce que le compte utilisateur est bien protégé ?
• interface utilisateur : peut-on facilement effectuer ses opérations sans devoir passer par plusieurs étapes/écrans ? Est-ce que l’interface est intuitive, conviviale et rapide ? Est-ce qu’une application pour smartphone existe ?
Attention : les intermédiaires financiers peuvent changer leurs conditions en cours de route, ce qui peut être problématique si on est captif (frais élevés de transfert de titres).
Utiliser les forces de chacun et diversifier les risques
Il est rare que les banques et les brokers soient bons sur tous les tableaux. Souvent, il est utile et nécessaire d’avoir recours à plusieurs organismes financiers. Chez un, on prendra par exemple plutôt de grosses positions d’actions locales de type buy & hold parce que les frais de transactions sont assez élevés et les frais de garde très bas. Chez un autre, on transigera plutôt des positions plus petites d’actions étrangères et à plus brève échéance parce que les frais de transaction sont très bas. C’est aussi une bonne approche pour diversifier les risques.
Banque, broker : comparatif
Moneyland fournit un comparatif bien fourni des banques et courtiers en ligne suisse. C'est un bon point de départ pour faire un premier choix. Cela étant dit, ce site fait abstraction de plateformes internationales, comme Interactive Brokers, dont les tarifs sont sans commune mesure par rapport à leurs concurrents helvétiques.
De plus, Moneyland se concentre essentiellement sur les frais. Bien que ceux-ci soient évidemment importants dans le choix, ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi des frais cachés qui ne sont pas abordés dans ce comparatif, tels que les coûts engendrés par certaines conversions entre devises (frais de change et spread). La qualité de l'intermédiaire financier et la palette de marchés et instruments qu'il offre doivent également être pris en compte.
Notons par ailleurs qu'analyser sur le papier, c'est bien, mais qu'expérimenter, c'est mieux. Parfois, une plateforme coche toutes les cases a priori, mais se révèle décevante une fois qu'on l'utilise. D'autre fois, on constate des défauts ou frais cachés qu'après plusieurs mois d'utilisation.
Banque, broker : ma sélection
J'ai acheté ma première action en bourse en 2000. Depuis lors, j'ai transité par plusieurs intermédiaires financiers. Je vous livre ci-dessous mes expériences avec chacun d'entre eux, en les triant du meilleur au moins bon.
Interaktive Broker
IB, c'est la Rolls Royce des Brokers au prix d'une Dacia. Les tarifs sont imbattables. On peut transiger des positions de dizaines de milliers de francs pour quelques sous.
Il y a deux systèmes de commissions, un fixe, un autre dégressif. On peut passer très facilement de l'un à l'autre. Cela vaut la peine de faire quelques tests. Il n'y a pas de choix idéal, cela dépend de la quantité d'actions que vous transigez et dans quels marchés. J'ai personnellement balancé entre les deux plusieurs fois. Actuellement je suis revenu au système fixe qui est plus transparent et qui m'est souvent plus avantageux. C'est un voeu pieu, mais peut-être un jour IB nous proposera de sélectionner automatiquement le tarif meilleur marché... Dans tous les cas, quoi que vous choisissiez, sous serez toujours à des années lumières de la concurrence (Charles Schwab mis-à-part).
À noter également qu'IB propose une option d'amélioration du rendement des actions. On peut ainsi recevoir un revenu supplémentaire en échange de la mise en prêt de ses titres. Je préfère personnellement savoir que mes titres restent bien au chaud dans mon portefeuille, plutôt qu'ils soient utilisés pour faire de la vente à découvert.
Les ordres sont effectués de manière hyper fiable, rapidement et à un cours toujours avantageux, même en cas d'ordre au marché (pour autant que le titre soit suffisamment liquide bien sûr). Avec Interactive Brokers, mes ordres sont systématiquement passés nettement plus avantageusement que sur les autres plateformes, non seulement grâce aux frais de transaction minimes, mais aussi grâce à une exécution à un meilleur cours. Précisons également qu'IB ouvre automatiquement une ligne cash dans une autre devise dès que c'est nécessaire, c'est-à-dire dès qu'on reçoit un dividende, qu'on vend un titre ou simplement qu'on change vers cette monnaie. Ceci évite donc des frais de change inutiles. Et, si malgré tout on devait quand même effectuer un change, IB est archi concurrentiel en matière de frais/spread.
Il n'y a pas de frais de garde chez IB. À l'époque, ils facturaient des frais modiques pour les comptes très peu actifs et relativement peu fournis, mais même ceci a été annulé.
Les dépôts d'argent sont gratuits et se font directement sur un IBAN suisse, à la vitesse de l'éclair. Il faut compter généralement un jour ouvrable, mais parfois j'ai même pu avoir les fonds dans l'heure qui a suivi le transfert. En définitive le facteur limitant n'est pas IB mais la banque d'où viennent les fonds. Les retraits d'argent sont gratuits une fois par mois, ce qui est amplement suffisant, même quand on est rentier. Là aussi, c'est très rapide (et très simple).
Le gros plus de IB, c'est le choix des marchés et instruments à disposition. Difficile de ne pas trouver chaussure à son goût. C'est le seul intermédiaire financier chez qui je trouve systématiquement tous les titres japonais que je recherche. Le choix ne s'arrête pas seulement aux actions bien sûr. Il y a des ETFs à la pelle, des obligations, des contrats à terme, des devises, etc.
Pour gérer les aspects fiscaux, liés à l'encaissement des dividendes et à la fortune possédée, IB offre gratuitement une palette de rapports. Il est aussi possible de les paramétrer à sa guise, ce que j'ai fait selon cette procédure. Le fisc a toujours accepté les formulaires que j'avais moi-même établi.
Au niveau de la sécurité, rien à redire. Authentification à deux facteurs, excellente réputation, régulièrement primé, solidité financière et répartition des avoirs auprès de plusieurs banques. Les dépôts sont garantis par la SIPC jusqu'à 500'000 dollars. Il faut noter que dans tous le cas, comme en Suisse, les titres détenus en propre par le client lui appartiennent et ne sont de toute façon pas touchés en cas d'une éventuelle faillite de la société. Cette garantie ne s'applique donc qu'en cas de fraude, par exemple si le courtier a émis de faux relevés de transaction, alors qu'aucun mouvement effectif n'a eu lieu. C'est très rare, mais ça arrive, comme avec B. Madoff. Grâce à la garante SIPC, les dépôts sont donc encore mieux assurés qu'en Suisse. Il faut savoir par ailleurs que si on vit en couple, on peut cumuler cette garantie en ouvrant un compte pour son partenaire, ainsi qu'un compte joint, ce qui fait un total de 1'500'000. Et on peut faire ceci pour chaque broker américain, donc avec Charles Schwab (voir ci-dessous), on peut grimper jusqu'à une garantie de 3 millions de dollars. De quoi voir venir.
Enfin, au niveau interface, on peut s'en tenir à la page web de base, simple et conviviale, qui suffira à la plupart des besoins, ou alors utiliser la Trader Workstation, bien plus élaborée. Personnellement, je fais tout directement depuis l'application mobile, qui est également facile d'accès. Il y en a donc pour tous les goûts et c'est très bien ainsi.
Clique ici pour ouvrir un compte et bénéficier de l'offre de parrainage.
Charles Schwab
Charles Schwab possède une interface basique et très sobre. Tout est très bien disposé, clair et facile à comprendre. On trouve très vite ce qu'on recherche, il y a tout ce qu'il faut, où il faut. Derrière cette simplicité apparente, se cache pourtant un service de trading de haut niveau, avec une pléthore de possibilités. L'app disponible sur Android et sur iOS est du même acabit : simple, rapide et efficace.
Autre constat : un compte uniquement en dollars. Là, c'est un peu plus ennuyeux. On peut leur transférer de l'argent en CHF sur un IBAN suisse ou en euros sur un IBAN en Allemagne, ce qui est a priori une bonne chose, mais attention : CS applique des frais de change de 1% jusqu'à 100'000 dollars, puis 0.75% jusqu'à 250'000 dollars. Voilà qui refroidit tout de suite. Mais, si tu es déjà chez IB (ou que tu vas y ouvrir un compte), alors tu as la solution sous les yeux : tu vires les dollars que tu as déjà chez IB directement chez CS. Comme ils sont tous les deux américains, le transfert ne prend que quelques heures. De plus, une fois par mois, depuis IB, c'est gratuit. Dans l'autre sens, c'est quinze dollars en revanche. C'est plus embêtant, mais en même temps, ce n'est pas le genre d'opération que je fais souvent.
Du point de vue des transactions, rien à redire. Sur les actions et les ETFs américains, non seulement les ordres sont hyper fiables, rapides et exécutés de manière avantageuse, comme chez IB, mais en plus... ils sont gratuits. Il est généralement difficile de faire mieux qu'Interactive sur ce point, mais là, ils mettent la barre vraiment très haut. Sans compter qu'il n'y a également aucun frais de garde ou d'inactivité. Notons également, le réinvestissement automatique des dividendes actionnable très facilement pour chaque position lors de l'achat, ou plus tard, directement via le portefeuille.
En revanche, et c'est le seul gros manquement par rapport à IB, l'offre se limite uniquement aux instruments financiers US (on peut déposer une demande pour un "global account", mais les frais de transaction et de change sont prohibitifs). C'est dommage, mais, en fin de compte, l'international (hors USA), ce n'est pas ce qu'on recherche ici. On en a déjà bien assez avec IB. Charles Schwab n'est donc pas une alternative à IB, c'est un complément.
Du point de vue sécuritaire, l'authentification se fait à deux facteurs, et CS est un broker reconnu de la place, avec 50 ans d'histoire. Comme IB, les avoirs sont garantis par la SIPC jusqu'à 500'000 dollars, cumulables avec d'autres comptes (compte joint, compte du conjoint et comptes auprès d'autres établissements, comme IB).
Charles Schwab est actuellement le seul broker disponible en Suisse et en Europe et qui arrive presque à la cheville d'Interactive Brokers. Je suis obligé de mettre le "presque" parce qu'il se limite aux titres américains. Sinon, pour tout le reste, c'est du très haut niveau.
Clique ici pour ouvrir un compte et profiter de l'offre de parrainage.
Saxo Bank
Dans le passé, SaxoBank taxait cumulait des frais de garde à des frais d'inactivité, ce qui fait que leur offre était totalement dissuasive. Toutefois, ils ont complètement revu leur politique de prix depuis 2024, ce qui fait qu'aujourd'hui c'est devenu un broker très intéressant pour la Suisse. Ceux qui, comment moi, connaissent Corner Trader (voir plus bas), ne seront pas déboussolés par leur interface, qui est à peu de choses identique. Les choses seront donc vite prises en main. Pour les autres, pas de souci non plus, car la plateforme est claire, intuitive et malgré tout très complète. Une application mobile est également disponible et bien foutue.
Les frais de courtage figurent parmi les plus bas de Suisse (même meilleur marché que Corner) et ils peuvent même devenir particulièrement attractifs à mesure que la fortune qui est déposée chez Saxo prend l'ascenseur. Les frais d'inactivité ont été supprimés et il ne reste plus désormais que des frais de garde qui sont toutefois limités au max. à 10 francs par mois. Il faut savoir qu'il est possible de supprimer ces frais en activant l'option "prêt de titres". Je n'ai personnellement jamais été partisan de cette pratique (aussi dispo d'ailleurs sur IB). Je préfère savoir que actions sont bien au chaud dans mon portefeuille plutôt que prétées. Le risque est théoriquement faible, mais il existe.
Notons également que les frais de change sont tout à fait corrects par rapport à ce qui se pratique d'habitude en Suisse.
Un gros plus de Saxo, c'est son large choix de titres, y compris japonais. Sauf erreur de ma part, c'est le seul broker helvétique qui le fait, avec Swissquote (mais ce dernier est beaucoup plus cher, voir plus bas). De plus, il est possible d'y transiter des ETFs américains, ce qui est impossible auprès de la plupart des établissements financiers helvétiques.
Un relevé fiscal est disponible ligne pour une centaine de francs.
Du point de vue sécuritaire, l'authentification se fait à deux facteurs. Financièrement, Saxo est rentable et active depuis 1992. Comme pour les autres institutions financières suisses, les avoirs en cash sont garantis à hauteur de CHF 100'000. Quant aux titres, ils sont la propriété du client et sont donc soustrait de la masse des actifs de la société en cas de faillite. À noter comme expliqué plus haut que ceci ne s'applique pas en cas de fraude (émission de faux relevés de transaction).
Relevons toutefois un point, certes non bloquant, mais tout de même asssez gênant chez Saxo : son service client. Il est pratiquement impossible de les joindre. Le chat passe par un chatbot qui vous répond, presque comme tous les bots, totalement à côté de la plaque. Lorsque vous lui demandez d'être mis en relation avec un conseiller, il vous demande de patienter, mais personne ne vous répond, même après un très long délai d'attente. Idem pour le téléphone, impossible de les joindre. Et si vous essayez de leur écrire un message, bonne chance pour obtenir une réponse. Alors c'est vrai qu'on arrive bon malgré à se débrouiller sans eux, mais compte tenu de tous les autres points globalement très positifs, ça fait un peu tache. Avec Saxo, on n'est donc un peu livré face à soi-même, contrairement à Corner dont le service-client est irréprochable.
Clique ici pour ouvrir un compte et bénéficier de l'offre de parrainage
Cornèrtrader
Corner a revu récemment sa politique tarifaire, certainement sous l'effet de la concurrence accrue de Saxo. Les frais demeurent légèrement plus élevés que cette dernière, mais ça reste très intéressant par rapport à ce qui se pratique en Suisse, surtout si on possède un joli capital. D'autant que, contrairement à son concurrent direct, Corner ne facture pas de frais de garde (ni d'inactivité d'ailleurs). Comme pour Saxo, Les frais de change sont très bas, ce qui est appréciable quand on négocie des titres étrangers.
Les ordres en bourse sont très bien exécutés. Certes ça ne vaut pas IB ou CS, mais je n'ai jamais eu de mauvaises expériences comme chez Degiro (voir plus bas).
Pour les marchés proposés par contre, c'est un peu la douche froide. Corner annonce offrir le marché japonais, mais il n'y a en fait que certaines big caps. Pas non plus d'ETFs américains. Dommage.
Un relevé fiscal est disponbile pour seulement 20 francs.
Comme pour les autres institutions financières suisses, les avoirs en cash sont garantis à hauteur de CHF 100'000. Quant aux titres, ils sont la propriété du client et sont donc soustrait de la masse des actifs de la société en cas de faillite. À noter comme expliqué plus haut que ceci ne s'applique pas en cas de fraude (émission de faux relevés de transaction).
Notons encore, et c'est franchement un gros plus pour Corner, son service client. Toujours au top, très à l'écoute du besoin du client et disponible (tout le contraire de Saxo !).
Enfin, je trouve l'interface utilisateur vraiment bien foutue, à la fois simple, conviviale, mais aussi complète et claire. On trouve parfaitement ce qu'on recherche. Il y a tout ce qu'il faut, mais sans excès. Bref c'est parfait.
Degiro
J'ai ouvert mon compte chez Degiro parce que j'étais attiré par les tarifs assez bon marché mis en avant par ce broker, ainsi que par le fait qu'on pouvait aussi y transiger des titres japonais. Je dois dire que mes premières impressions, après l'ouverture du compte, étaient assez mitigées. L'interface utilisateur est certes suffisante en termes de besoins, mais elle projette l'image d'un truc qui a été bricolé un peu vite fait, tant en termes d'esthétique que de convivialité. On s'y perd parfois.
Au niveau des frais, même si Degiro a récemment changé sa communication autour du "zéro commission", en vérité les coûts - tout compris - demeurent plus élevés que ceux de IB. Cela reste toutefois dans l'ensemble assez correct, en tout cas par rapport à ce qui est pratiqué en Suisse.
En revanche, au niveau de la passation des ordres, c'est nettement moins bien. Il y a des restrictions au niveau des montants possibles pour les ordres au marché. Il y en a aussi par rapport à la fixation des ordres limites. Ces diverses entraves font que très souvent les ordres ne parviennent pas à être exécutés.
Parfois même la transaction ne s'effectue pas sans aucune raison apparente. Cela est très fâcheux et ça oblige à constamment surveiller la bonne exécution des ordres passés via cette plateforme. Heureusement, quand l'ordre passe, il s'exécute à un cours correct. Peut-être pas aussi bien que IB, mais dans l'ensemble ce n'est pas trop mal.
Au niveau des frais de garde, rien à redire. Il n'y en a pas non plus. Idem pour les dépôts et retraits d'argent, c'est gratuit. Degiro possède également un IBAN suisse. C'est un petit peu moins rapide que IB, mais très correct (compter 2 jours ouvrables).
Il faut relever également qu'avant on pouvait choisir soit un compte dépôt (custody), dans lequel DG ne pouvait pas prêter vos titres, soit un compte de base, dans lequel Degiro pouvait vous emprunter vos actions. Désormais, les nouveaux clients n'ont malheureusement plus le choix, le compte de dépôt n'est plus disponible et les titres peuvent d'office être empruntés. J'ai personnellement opté à l'époque pour le compte de dépôt, pour les mêmes raisons qui m'ont fait renoncer au programme d'amélioration du rendement d'IB. Avec l'option des comptes de dépôt, proposée antérieurement, DG appliquait des frais lors de la distribution de dividendes ! Oui, vous avez bien lu ! C'est assez incroyable, mais chaque fois qu'on recevait un dividende, Degiro percevait 1 euro + 3% du dividende. La question ne se pose plus pour les nouveaux clients, ils échappent d'office à ce rapt, mais en contrepartie ils doivent prêter leurs titres. Je ne sais pas ce qui est mieux...
Parmi les autres points décevants chez Degiro, en plus de la passation des ordres et de l'interface, il faut relever l'impossibilité de négocier de nombreuses valeurs. C'est le cas des ETFs américains et de certaines small caps, en particulier japonaises. C'est vraiment préjudiciable, pour ne pas dire éliminatoire....
L'autre ombre au tableau, c'est l'absence de comptes en devises étrangères par défaut. Cela signifie que chaque transaction (achat/vente/dividende) d'un titre en devise étrangère implique des frais de change. Pour contourner ce problème, il faut aller sous les paramètres et modifier les opérations de change en les passant en manuel.
Concernant la gestion des rapports pour le fisc, c'est très facile, comme pour IB. Aucun souci de ce côté.
Au niveau sécurité informatique, c'est correct également, avec une authentification à deux facteurs.
Pour la sécurité financière en revanche, c'est un peu plus problématique. La réputation n'est évidemment pas aussi solide que celle de IB, Degiro étant beaucoup plus jeune et plus petite. Du côté positif, les avoirs cash sont garantis à hauteur de 100'000 euros et les titres sont ségrégués dans une entité distincte de Degiro (SPV). Si Degiro rencontre des difficultés, les actifs ne pourraient donc être utilisés pour rembourser d'éventuelles dettes. Mais on ne peut pas totalement exclure que l'entité distincte ne puisse pas elle non plus rencontrer des difficultés... et dans ce cas vos actifs sont garantis à hauteur de seulement 20'000 euros. Autant dire pas grand-chose. L'exemple de Lehmann Brothers, Silicon Valley Bank, Signature Bank et Crédit Suisse, nous rappellent l'importance des garanties adéquates sur nos avoirs.
À un moment donné, Degiro était mon deuxième Broker le plus important, derrière IB. Mais désormais, pour les raisons évoquées ci-dessus, j'y ai clôturé tous mes comptes.
TradeDirect
TradeDirect, de la Banque Cantonale Vaudoise, était mon deuxième broker à l'époque, au début des années 2000. Ça s'appelait alors e-sider. J'étais d'abord chez Direct Net du Crédit Suisse, mais les frais de transaction n'étaient pas du tout compétitifs par rapport à la solution proposée par l'ancêtre de TradeDirect. J'ai clôturé mon compte e-sider quelques années plus tard parce qu'après le lessivage des actions technologiques m'avaient fait changé d'approche, en devenant de plus en plus buy&hold. Or, e-sider, bien qu'intéressant au niveau des frais de transaction, faisait payer des frais de garde. En même temps Postfinance (voir ci-dessous) n'en taxait aucun, j'ai donc changé encore une fois de crèmerie.
Je ne peux donc pas me prononcer sur TradeDirect, mais à voir il n'y pas de grandes différences par rapport à son ancienne appellation.
Je me souviens d'une interface très simple, avec des conseils basiques gratuits (via une analyse technique et fondamentale fournie par theScreener - apparemment toujours d'actualité). Il y avait d'office des comptes cash dans les autres devises principales.
Comme pour les autres institutions financières suisses, les avoirs en cash sont garantis à hauteur de CHF 100'000. Quant aux titres, ils sont la propriété du client et sont donc soustrait de la masse des actifs de la société en cas de faillite.
Bref, une plateforme correcte, relativement bon marché par rapport à l'offre helvétique, surtout à l'époque, mais somme toute quelque chose d'assez basique.
Postfinance
Postfinance a été mon 3e intermédiaire financier pour investir en bourse, après Direct Net et e-sider. Parmi ces trois, c'est le seul que j'utilise encore aujourd'hui.
Postfinance m'avait plu à l'époque parce que, comme je l'ai signalé, il n'y avait pas de frais de garde et je me situais à l'époque plutôt dans une démarche buy&hold. Aujourd'hui, ils facturent 90.- / an, qui peuvent être récupérés sous forme de crédits de trading. Cela reste donc correct. Ce qui l'est moins, ce sont les frais de courtage qui sont particulièrement élevés. Certes il est possible d'en récupérer une partie sous forme de bonus (jusqu'à 20% en fonction du nombre d'opérations), mais ça reste passablement cher. À éviter donc si on est particulièrement actif.
Au niveau des ordres, en plus des frais élevés de courtage, j'ai souvent eu le sentiment qu'ils étaient exécutés de manière assez peu favorable. J'ai remarqué ceci avec des ordres au marché et des ordres limite. Donc, entre les frais et l'écart de prix, les coûts totaux de la transaction font assez mal. Raison de plus pour limiter Postfinance à de l'achat-conservation.
Aucun frais, pour des dépôts ou retraits d'argent, en revanche petit bémol, pour effectuer un virement de son compte vers une autre plateforme il faut systématiquement attendre le lendemain, ou alors payer 5.- pour un paiement express. Dommage.
Au niveau des marchés et des instruments à disposition, on reste dans du basique et généraliste, avec les options habituelles. Pas de valeurs japonaises évidemment. Les comptes dans les devises majeures sont automatiquement ouverts. Pour certaines devises par contre, pas de compte disponible, donc tout passe par le CHF, avec les frais engendrés. À noter que le change chez Postfinance n'est pas particulièrement avantageux.
Au niveau fiscalité, PF propose un relevé fiscal très bien fait, au prix de 100.-.
Rien à redire non plus au niveau de la sécurité. Authentification à deux facteurs, et filiale de la Poste Suisse appartenant à la Confédération Suisse. Comme pour les autres institutions financières suisses, les avoirs en cash sont garantis à hauteur de CHF 100'000. Quant aux titres, ils sont la propriété du client et sont donc soustrait de la masse des actifs de la société en cas de faillite.
L'interface est correcte. On a toutefois parfois un peu de peine à trouver ce qu'on veut. On sent que deux systèmes (les paiements d'un côté et le trading de l'autre) sont pensés de manière séparée.
Autres brokers et banques
Je vous livre ci-dessous un avis sommaire sur d'autres intermédiaires financiers.
Swissquote
- Broker historique reconnu en Suisse
- On y trouve beaucoup de valeurs japonaises, même des microcaps
- Frais de courtage dissuasifs, presque aussi élevés que Postfinance
UBS
- Banque globale de très gros calibre
- Difficile de faire plus cher sur tous les frais : à éviter !
Banque, broker : conclusion
Les choses commencent à bouger un peu en Suisse, grâce à Saxo et Corner. Il était grand temps. On est encore loin de se qui se pratique aux USA, mais ça devient enfin acceptable. Il est étonnant que le pays des banques est autant de peine à se mettre à niveau en matière de trading. Sans compter que le droit de timbre, particularité helvétique, pèse très lourdement sur les frais de transaction. Les deux brokers précités ont beau avoir fortement abaissé leurs commissions, les achats et vente de titres en Suisse coûtent très cher parce que l'Etat se sucre allègrement au passage.
Interaktive Broker demeure évidemment encore et toujours le meilleur choix. Je mets désormais Saxo au même niveau que Charles Schwab. Corner n'est plus sur le podium mais demeure un très bon choix si on veut s'en tenir à un intermédiaire helvétique. Concernant Degiro par contre, comme je l'ai mentionné ci-dessus, j'ai définitivement jeté l'éponge. Les acteurs mentionnés plus tôt ont prouvé qu'il était possible d'offrir de la qualité à des prix modiques. Degiro pratique les seconds, mais pas la première.
Entdecke mehr von dividendes
Abonnieren Sie, um die neuesten Beiträge per E-Mail zu erhalten.
Bonjour Jérôme, très intéressant ton comparatif ! Je suis aussi arrivé aux mêmes conclusions. De mon côté en Buy & Hold, j’étais d’abord (en France) sur BourseDirect qui avait des frais avantageux / autres courtiers, mais depuis que je suis en Suisse, je suis passé chez IBKR et DEGIRO.
Que veux-tu dire par action/ETF sans dividende, il y en a toujours un peu?
De mon côté, je verse chaque mois pour les enfants sur l’ETF VWRL de DEGIRO, j’ai pas regardé ce qu’il se passe sur le dividende de cet ETF… DEGIRO représente une petite partie de mes avoirs dans un soucis de diversification…
Mais le gros de mes avoirs mis en bourse restent sur IBKR… il faut donc que je commence à me préparer à aller voir la concurrence, mais pourquoi pas en profiter comme toi pour tester FLowBank !! (dur dur quand on a commencé chez le meilleur de la classe!!)
Salut Sébastien, merci pour ton commentaire. Non il n’y a pas toujours des dividendes. Dans les ETFs par exemple, AUCHAH et DBC ne paient pas de distributions. Dans les actions il y en a pas mal aussi. C’est surtout le cas avec les technos (comme Netflix et Amazon), mais il y a pas mal de petites entreprises qui n’en paient pas non plus. Il y a même des plus grosses entreprises « value » qui n’en paient pas, le plus fameux exemple étant Berkshire Hathaway.
Si tu n’as pas de compte « custody » chez DG, tu n’as pas ce souci, mais comme je l’ai mentionné, ils prêtent alors tes titres…
Salut, merci pour cette belle analyse. De mon côté je suis historiquement resté chez Tradedirect. Sachant que je suis plutôt Buy&Hold cela me convient. Un aspect est pour moi très très important. C’est la sécurité légale. En théorie, en cas de faillite, les titres en dépôt sont notre propriété et pas celle du broker. Ok. Mais dans de tels cas il peut y avoir bcp d’embuches : courtiers qui ne répond plus, site inutilisable, avocats de créanciers qui bloquent les transferts de titres etc.
Donc je privilégie un broker dont le siège et l’activité est localisée en Suisse, sous le droit suisse. Et si derrière il y a un canton (tradedirect – VD) ou la confédération (Postfinance) c’est un gros plus.
IB est effectivement un excellent broker. Mais en cas de cygne noir, comment être certain de récupérer ses titres déposé aux USA ? Exemple : les US gèlent les transferts de titres détenus par des non-US.
Si on en reste sous une juridiction helvète, quel broker recommanderiez-vous ? Swissquote ?
Je comprends ta prudence, néanmoins, en cas de crise systémique, même si la banque est en Suisse, ça risque d’être un peu le bordel. Evidemment c’est toujours un peu plus simple qu’à l’étranger, mais il y aura quand même un peu de grabuge. Pour cette raison, je cherche à diversifier au maximum mes intermédiaires financiers et en Suisse, malheureusement, il n’y a pas grand-chose de valable.
Sous juridiction helvète, il y a effectivement Swissquote, mais comme je le mentionne, au niveau des frais de transaction, c’est assez lourd. Bon, en même temps vu que t’es plutôt Buy&Hold, ça peut aller. Il y a aussi Postfinance pour rester dans le b&h.
Ma préférence au niveau suisse va, comme je l’ai mentionné, à Cornètrader. Même pour un b&h c’est intéressant, malgré les frais d’inactivité.
46o4jt