Le rat est mort. Vive le rat.

Provoquant une baisse significative de la production et de la consommation, le virus chinois a engendrĂ© une victime supplĂ©mentaire et non des moindres : le rat. Il faut le comprendre Ă©videmment au sens figurĂ©, Ă  savoir notre animal intĂ©rieur, celui qui court aprĂšs le travail pour gagner encore plus d’argent et acheter Ă  n’en plus finir, bref la Rattenrennen. CloĂźtrĂ©s Ă  domicile, nous sommes contraints de vivre au ralenti et de limiter nos dĂ©penses. Certains mĂȘmes se retrouvent au chĂŽmage, en partie ou totalement. Le monde s’est arrĂȘtĂ©, les rues sont vides, les bouchons ont disparu sur les autoroutes, on entend les oiseaux chanter. Le calme est revenu. Quelque part, il faut bien le reconnaĂźtre, ça fait du bien. On peut enfin prendre le temps de se reconnecter Ă  soi-mĂȘme. Dommage qu’on ait besoin d’un organisme microscopique pour s’en rendre compte.

Cette parenthĂšse bucolique s’arrĂȘte malheureusement dĂ©jĂ  lĂ . Ceux qui croyaient le rat dĂ©finitivement enterrĂ© se sont trompĂ©s. Il est lĂ , aux aguets sur les starting-blocks, trĂ©pignant d’impatience, plus fort que jamais, prĂȘt Ă  bondir et tout dĂ©vorer sur son passage. À peine la courbe des contaminations au virus chinois commençait Ă  flĂ©chir que les milieux Ă©conomiques et mĂȘmes certains syndicats demandaient la levĂ©e des mesures de confinement. Parce qu’il ne faut pas dĂ©conner avec le travail. On ne va quand mĂȘme pas rester comme ça Ă  ne rien faire pendant plus de quatre semaines. Et peu importe si le nombre de cas repart Ă  la hausse car maintenant l’industrie est prĂȘte, les chinois reproduisent des masques, Migros a mis sous cage ses caissiĂšres, General Motors a rĂ©ussi Ă  transformer ses SUV en respirateurs artificiels et la distillerie Morand produit mĂȘme du gel hydro-alcoolique Ă  73.- le litre, Ă  partir d’eau-de-vie de poire.

LESEN  Bienvenue au Moyen-Âge

On vit vraiment une Ă©poque formidable.


Entdecke mehr von dividendes

Abonnieren Sie, um die neuesten BeitrÀge per E-Mail zu erhalten.

16 Kommentare zu „Le rat est mort. Vive le rat.“

  1. Mouais. Quel est votre monde idĂ©al? Celui oĂč personne n’est obligĂ© de travailler, oĂč tout le monde est totalement libre y compris financiĂšrement? Cela ressemble Ă  une parfaite utopie, donc Ă  quelque chose d’inatteignable. Alors, en restant dans la rĂ©alitĂ© de ce qui peut se faire et potentiellement fonctionner, comment verriez-vous les choses?

    1. On est bien d’accords, un monde sans travail n’est pas possible. Ce qui est hallucinant par contre c’est l’empressement de certains Ă  vouloir lever le confinement alors mĂȘme que la situation sanitaire ne s’est pas encore dĂ©tendue. On dirait un droguĂ© en manque.

  2. Pour du rat ça c’est du rat :
    « Il faut Ă©viter que certaines personnes soient tentĂ©es de s’habituer Ă  la situation actuelle, voire de se laisser sĂ©duire par ses apparences insidieuses: beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel dĂ©sertĂ© par le trafic aĂ©rien, moins de bruit et d’agitation, le retour Ă  une vie simple et Ă  un commerce local, la fin de la sociĂ©tĂ© de consommation
 Cette perception
    romantique est trompeuse, car le ralentissement de la vie sociale et Ă©conomique est en rĂ©alitĂ© trĂšs pĂ©nible pour d’innombrables habitants qui n’ont aucune envie de subir plus longtemps cette expĂ©rience forcĂ©e de dĂ©croissance. La plupart des individus ressentent le besoin, mais aussi l’envie et la satisfaction, de travailler, de crĂ©er, de produire, d’échanger et de consommer. On peut le faire plus ou moins intelligemment, et on a le droit de tirer quelques leçons de la crise actuelle. Mais il est nĂ©anmoins indispensable que l’activitĂ© Ă©conomique reprenne rapidement et pleinement ses
    droits. »
    Source : centre patronal suisse

      1. Eh oui, quel plaisir de voir l’homme dans toute sa splendeur, qui n’attend que de pouvoir recommencer Ă  travailler trop, pour pouvoir consommer trop, aprĂšs quoi il faudra travailler encore plus, afin de pouvoir payer toutes ces factures, avant de s’endetter pour rĂ©ussir Ă  consommer encore plus, et ça continue ainsi jusqu’à en avoir la nausĂ©e et vomir tous ces excĂšs.

        Qui a dit que l’homme Ă©tait plus Ă©voluĂ© que l’animal?

      2. Plus Ă©voluĂ© parce que l’animal n’a que des besoins primaires. Nous on a la chance d’avoir des besoins illimitĂ©s ! Youhou !
        Comme l’a trĂšs bien dit le gars du centre patronal : la plupart des gens ressentent le besoin de travailler et de consommer.
        On n’aurait pas pu dire mieux. Je vais lui demander de poster ici. On a trouvĂ© un troisiĂšme frĂ©rot !

      3. Hier j’ai transitĂ© par Villeneuve. Le McDrive Ă©tait littĂ©ralement pris d’assaut, suite Ă  la fermeture des restaurants. Des files Ă  n’en plus finir… Le rat est mort. Vive le rat!

Einen Kommentar schreiben

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert