Vacances obligent, je boucle le mois de juin avec un peu d'avance. La performance en CHF du portfolio s'élève péniblement à 3.33% lors de ce premier semestre. Il est donc complètement à la ramasse par rapport au marché (SPI +19.5%, durant la même période). Il faut dire que certains indices, comme en Suisse et aux Etats-Unis, ont affiché une performance particulièrement insolente. Au cumul, cela représente pour le portefeuille une rentabilité annuelle depuis lancement (03.02.2010) de +9.2% (contre 8.24% par an pour le Swiss Performance Index). Il y a donc encore une petite marge d'avance, mais celle-ci s'amenuise de plus en plus, au fur et à mesure que les indices battent records sur records.
Ce qui interpelle le plus, c'est l'évolution des titres boursiers outre-Atlantique. Aux USA on a affaire à un joli cas d'école, qui rappelle à plusieurs points de vue la fin des années '90, à quelques différences près. Si on s'arrête en effet sur les "FAANG", soit Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google, on constate que leur cours progresse depuis plusieurs années de façon nettement supérieure au marché. Autrement dit, leur momentum est très clairement favorable, et les investisseurs (ou plutôt devrais-je dire les spéculateurs) qui ont suivi cette stratégie ont été récompensés de la plus belle des manières. Voilà qui démontre l'efficacité d'une approche de ce type... en tout cas sur du court/moyen-terme. On avait assisté au même phénomène avec les valeurs dotcom de la fin du siècle dernier qui avaient laissé littéralement sur place les géants de la "vieille économie".
Ceci étant dit, si on regarde de plus près ce groupe des FAANG, on constate que leur prix se monte aujourd'hui en moyenne à 6.3 fois leur chiffre d'affaires. L'expérience nous montre qu'on devrait déjà prendre la fuite lorsque le cours dépasse trois fois les ventes. Donc d'un point de vue technique, à cause du momentum, on devrait acheter, mais d'un point de vue fondamental, on devrait vendre. Là aussi, on se rappelle au bon souvenir de ces valeurs technos de l'époque dont certains prix dépassaient allègrement 10 fois les ventes. On se souvient comment cela a fini... Notons tout de même que, comme l'affirme la maxime, comparaison n'est pas raison. Car qui dit ventes, ne dit pas forcément bénéfices. C'est là une grosse différence par rapport à l'époque, puisque aujourd'hui ces cinq technos gagnent toutes de l'argent. On a donc bien à faire à une bulle certes, à cause des prix clairement exagérés, mais cette bulle ne repose pas que sur du vent, contrairement à la dernière fois. Elle risque donc de se dégonfler, assez fortement, mais pas d'éclater.
Autre chose intéressante : les technos sont devenues tellement chères qu'elles constituent aujourd'hui le top 5 des entreprises US, et même mondiales, en termes de capitalisation boursière. On retrouve à une exception près les même que citées ci-dessus, soit Apple, Amazon, Facebook, Google et Microsoft, qui remplace Netflix. Le ratio prix/ventes moyen est ici à peine plus bas, avec 6.2. En d'autres termes, les cinq entreprises qui pèsent le plus dans les indices boursiers mondiaux, sont valorisées en moyenne à plus du double de ce qui constitue déjà un signal de vente. Pas une de ces sociétés ne cote à moins de trois fois le chiffre d'affaires. PAS UNE.
Si vous vous demandez pourquoi, depuis plusieurs mois, vous faites du surplace, alors que les indices boursiers continuent à grimper, rappelez-vous qui se cache principalement derrière ces derniers. Alors, vous pouvez bien sûr opter pour l'approche "momentum" et acheter une de ces valeurs ou n'importe quel ETF US axé sur les valeurs de croissance. Vous pouvez encore avoir de la chance quelques temps. Personnellement, depuis 2000, je ne crois plus au Père Noël. Lorsqu'une seule de ces entreprises affichera un résultat légèrement moins bon qu'espéré, il va y a avoir pas mal de monde qui va s'agiter. Non seulement le titre en question va en prendre pour son grade, mais surtout il va emporter toutes les autres technos avec lui, et par la même occasion tout le marché puisque, actuellement, elles sont le marché.
Tout cela pour vous dire qu'il est normal par moments de passer pour le cancre de classe. Mais comme dans beaucoup de choses de la vie, les résultats extraordinaires sur le court-terme se comportent généralement comme des feux de paille. Lorsque c'est fini, on se retrouve rapidement dans la nuit et le froid. Je reste donc prudent, malgré l'enthousiasme ambiant, en étant placé encore et toujours sur des titres nettement meilleur marché, comme on en trouve au Japon par exemple. Je demeure également bien ancré sur les actifs réels comme l'immobilier et l'or. Enfin je conserve une part de liquidités (25%) suffisante pour lisser les coups durs et surtout racheter lorsque le moment sera propice.
Actuellement mon portefeuille compte 38 positions, en légère augmentation depuis le début de l'année mais en très nette baisse depuis 12 mois, (il y en avait preque deux fois plus alors).
Positions du portefeuille :
Allianz SE | ALV:FRA |
Anglo Asian Mining PLC | AAZ:LSE |
Asia Cement (China) Holdings Corp | 743:HKG |
Asseco Poland SA | SFB1:FRA |
Banque Cantonale du Valais | WKBN:SWX |
Barratt Developments PLC | BDEV:LSE |
Bridgestone Corp | BGT:MUN |
Broadcasting System of Niigata Inc | 9408:TYO |
Build King Holdings Ltd | 240:HKG |
Bunka Shutter Co Ltd | 5930:TYO |
BVZ Holding AG | BVZN:SWX |
China Telecom Corp Ltd | 728:HKG |
COGECO Inc | CGO:TOR |
Delong Holdings Ltd | BQO:SES |
DMS Inc | 9782:TYO |
Dynam Japan Holdings Co Ltd | 6889:HKG |
Ebara Jitsugyo Co Ltd | 6328:TYO |
EVS Broadcast Equipment SA | EVS:BRU |
Exco Technologies Ltd | XTC:TOR |
Fenwal Controls of Japan Ltd | 6870:TYO |
Highland Gold Mining Ltd | HGM:LSE |
Honshu Chemical Industry Co Ltd | 4115:TYO |
Maanshan Iron & Steel Co Ltd | 323:HKG |
Mitani Corp | 8066:TYO |
Nitto Fuji Flour Milling Co Ltd | 2003:TYO |
Organo Corp | 6368:TYO |
Otec Corp | 1736:TYO |
Prinx Chengshan (Cayman) Holding Ltd | 1809:HKG |
Shinko Plantech Co Ltd | 6379:TYO |
Sumiken Mitsui Road Co Ltd | 1776:TYO |
Swiss Life Holding AG | SLHN:VTX |
Toronto-Dominion Bank | TD:TOR |
UBS ETF (CH) – Gold (CHF) hedged (CHF) A-dis | AUCHAH:SWX:CHF |
UBS ETF (CH) – SXI Real Estate® (CHF) A-dis | SRFCHA:SWX:CHF |
UBS Group AG | UBSG:VTX |
Valiant Holding AG | VATN:SWX |
Wakachiku Construction Co Ltd | 1888:TYO |
Weiqiao Textile Co Ltd | 2698:HKG |
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Hallo Jerome,
Merci pour tes conseils et to site.
En tant que résident fiscal suisse par quel biais comment effectues-tu tes investissements? Via un Brooker (IB ou Swissquote ou autre?), via un banque?
Qu’en est-il de tes investissements ETF US? Type VTI (Vanguard sml caps) ou VOO (Vanguard S&P500) en terme de Fiscalité ? Est-ce une bonne stratégie de les prendre en direct via Interactive Brookers ? Ou de passe par des ETF Européen/ Suisse type UCITS?
Merci d’avance,
Salut Quentin
merci pour ton commentaire.
Pour la première question : IB et Postfinance. Voir : https://www.dividendes.ch/forum-2/topic/frais-de-courtage/
2e question :
1) les ETFs ne devraient pas constituer une stratégie de fond dans un portefeuille, mais plutôt les utiliser pour diversifier. Contrairement à ce que l’on pense les ETFs comportent aussi des risques, qui leur sont propres (il faut les considérer comme un actif à part entière).
2) En passant direct via IB tu ne paies pas l’intérêt anticipé suisse, mais tu seras taxé de toute façon à la déclaration. Et il faut les déclarer ! (échange automatique). En passant par un ETF européen ou suisse pour des titres américains, la taxe à la source US sera de toute façon prélevée. Donc au final ça ne change pas grand chose (même débat que pour les actions dans leur pays domestique ou cotées à l’étranger). Souvent (mais pas toujours) les ETFs US sont moins chers en termes de commissions, donc ça peut faciliter la décision.
Bonjour, petit Rappel fiscal. En cas de décès le IRS, c’est à dire le fisc Américain, vous délestera de 50% de vos actifs au nom de “estate tax”. Probablement évitable si vous avez un compte en Europe et une personne qui a une procuration ordonne immédiatement un ordre de vente des titres avec isin « US… » alors qu’avec un compte aux US la flexibilité sera bien plus limitée.. a voir dans les détails pour l’application de cette taxe mais je comprends que tout le monde passe à la moulinette, américain ou étranger, ce qui importe est l’actif (américain…) C’est pour cette raison que pour les etf sur titres américains il est préférable d’utiliser des etf avec un Isin qui ne commence pas avec US…
Une façon de contourner ceci pourrait être d’avoir un compte au nom d’une société (qui ne décède pas…) mais ceci devient déjà plus lourd au niveau coût et administratif j’imagine.
Bonjour, merci pour le rappel. Cette particularité toute US avait déjà été soulevé sur le forum à l’époque. Les américains sont décidément très voraces en matière de fisc à l’étranger. Normal, ce sont les seuls qui peuvent se le permettre…
C’est une des nombreuses raisons qui m’avaient fait nettement baisser la proportion de titres américains dans mon portefeuille. La plus importante étant quand même leur valorisation.
Ceci étant dit il y a certaines actions et certains ETFs qu’on ne trouve que chez eux, donc il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur. Et ne pas oublier de les vendre si on tombe gravement malade ! 🙁
Dans tous les cas je pense qu’un retraité dans ses vieux jours à intérêt à placer le plus possible de ses actifs dans des valeurs domestiques.
Normal que tu restes derrière le marché en ce début d’année avec autant de cash dans un marché qui explose. Par contre, si le marché se retourne méchamment, ce sera le phénomène inverse et tu feras mieux que les indices.
As-tu observé la mauvaise performance de la BCVS ces dernières semaines? C’est plutôt surprenant et je n’en vois pas vraiment la cause. En tout cas, je pourrais bientôt m’en payer une tranche… si le notaire et les impôts me laissent un peu de cash 😉
Je te souhaite d’excellentes vacances d’été 🙂
J’ai beau aimer ce titre pour des raisons historiques (c’est ma première action et mon premier crédit hypothécaire), je dois bien dire que le dernier exercice est assez décevant. Je pense surtout au FCF négatif. Donc cette baisse ne m’étonne pas trop. Je ne vais pas vendre, mais pas racheter non plus. Comme pour beaucoup de titres d’ailleurs.
Heureusement qu’on peut investir dans les apéros en ce moment !