Journal d’un futur rentier (12)

Cette publication est la partie 12 de 86 dans la série Tagebuch eines zukünftigen Rentners.

ZeitungOn vit dans un monde de cinglés. Les personnes qui ont le goût d'entreprendre et de créer, celles qui assument et sont responsables de leurs actes, n'ont plus leur place dans le monde professionnel. On leur préfère les paons, ceux qui ne font rien, si ce n'est beaucoup de bruit. Pire, on les brime en contrôlant leur travail, en limitant leur autonomie, en évaluant leur performance selon des critères plus que discutables et en leur ôtant tous les moyens financiers et humains nécessaires à réaliser leurs objectifs.

On ne porte plus attention aux réalisations, mais aux erreurs. Celui qui a travaillé comme un malade est moins bien évalué que celui qui n'a rien fait parce que ce dernier n'a pas commis d'erreur, par la force des choses. Les personnes les mieux rétribuées dans les entreprises sont celles qui contrôlent et jugent le travail des autres, pas ceux qui le font. Celles qui évaluent les atteintes d'objectifs de leurs employés sont les mêmes qui privent ces  derniers de moyens pour les atteindre.

Il faut sans cesse se justifier, expliquer les mêmes choses, aller dans un sens, puis revenir en arrière en fonction des idées loufoques des dirigeants. Un jour c'est blanc, l'autre jour c'est noir. On vous critique sur des éléments dont non seulement vous êtes conscient mais surtout pour lesquels vous demandez en vain et depuis longtemps des moyens pour les améliorer. Pire, on vous prive même de ressources.

LESEN  Journal d'un futur rentier (27)

Il faudrait toujours faire plus, avec moins, sans jamais recevoir d'augmentation. On n'est plus très loin du stade où il faudra accepter des baisses de salaire, tandis que les actionnaires reçoivent chaque année une augmentation de 10% sur leurs dividendes. Les journées sont longues, les pauses sont courtes, voire inexistantes. Les heures supplémentaires s'accumulent et ne sont que rarement payées. Quant à les récupérer en congé c'est inutile d'y penser... il est déjà presque impossible de prendre ses vacances.

Les vacances justement, parlons-en. On les paie de sa personne avant, pendant et après. Avant, parce qu'il faut tout terminer coûte que coûte dans les délais impartis. Pendant, parce qu'on vous a tant conditionné pendant les neuf mois qui précèdent que vous êtes incapable de penser à d'autre chose que votre taf et que vous flippez déjà rien qu'à l'idée de recommencer. Pendant toujours, parce que votre employeur vous a gracieusement offert un smartphone pour vous empêcher de couper totalement les ponts. Après enfin, parce que lorsque vous reprenez le travail, votre boîte e-mail explose littéralement tandis que votre téléphone ne cesse de sonner.

Et pendant que vous suez corps et âme, les cigales se prélassent et sont couvertes de lauriers. Cela suffit. Je n'accepte plus que la plus-value que je réalise dans mon job soit bouffée par ces parasites, collègues, supérieurs hiérarchiques et actionnaires. Je refuse de prétériter tous les jours un peu plus ma vie privée pour des gens qui n'en valent pas la peine, juste pour que ceux-ci vivent mieux à ma place.

LESEN  10 ans déjà...

L'indépendance financière commence par l'indépendance tout court. Plutôt que de travailler pour des nuisibles, je travaillerai soit avec de véritables entrepreneurs, soit seul. Mais je ne travaillerai plus jamais pour quelqu'un. Il est temps que le mérite revienne à ceux qui font vivre le système, pas ceux qui le détruisent.

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6 Kommentare zu „Journal d’un futur rentier (12)“

  1. Hallo Jerome,

    Il est vrai que certaines entreprises fonctionnent comme tu le décris dans ton article. J’ai également vécu ça lors de mes précédents postes et j’ai constaté aussi que l’on a tendance à broyer du noir en généralisant cette situation.
    Lorsque par la suite, j’ai trouvé un vrai bon boulot, avec des vrais managers qui savent reconnaître les personnes compétentes, qui ne misent pas tout sur le « copinage », j’ai été rassuré : il existe encore des belles entreprises où il fait bon travailler. Par contre, il est parfois difficile de les trouver 🙂

    Aufrichtig,
    Phil

  2. Jerome,

    attention l’herbe est moins verte de l’autre cote de la barriere car il y a beaucoup plus de fumier(s) de son propre cote! 😉

    Plus serieusement, j’ai des annees d’experience de multinationales derriere moi et j’ai constate que lorsqu’on ne voit plus que les disfonctionnements, le copinage, les beaux parleurs, les injustices professionnelles, le mobbing, etc (qui existent deja depuis le debut, meme quand on est content de son travail ou que l’on est la superstar du departement ou de la boite), il est temps de changer de cremerie.

    Sur un autre plan, la remuneration du capital est beaucoup plus elevee que celle du travail (malheureusement). C’est pour cela que je m’affaire depuis plus de 10 ans a transformer mon epargne salariale en capital. « If you can’t beat them, join them! »
    Personnellement, je suis un actionnaire « heureux » de Swissre, Nestle, Roche, etc….et je me soucie que tres peu de la corporate governance que ces boites ont a l’egard de leurs employes….peu de personnes iront pleurer sur mon sort quand je ferai partie d’une charette dans quelques annees….les actionnaires, eux, applaudiront…..ce n’est pas du cynisme, c’est juste la realite.

    En attendant, j’essaie de faire grossir mes dividendes. Si tout va bien, ces dividendes me feront acheter un costume de poulet dans quelques annees…. »Au revoir Monsieur President!!!!! »…..J’ai encore quelques annees pour repeter mon role 🙂

    1. Salut Birdie, comme d’habitue nous sommes bien d’accords. Tu as raison, il est temps de changer crèmerie et c’est pour ça que je joins mes actes à mes paroles. Tu as raison aussi, le capital est mieux rémunéré que le travail, avec moins d’efforts. Comme toi je me soucie peu de la gouvernance des boîtes dont je suis actionnaire. J’ai bien assez à faire avec celle qui m’emploie 😉 Il est normal que ce que l’on trime d’un côté, en tant que salarié, on le récupère de l’autre côté en tant qu’actionnaire. On peut voir cela comme du cynisme, mais pour moi c’est juste du pragmatisme.

  3. Bonjour Jérome,
    Je suis d’accord avec Phil ça dépend vraiment des boites. Certaines peignent quotidiennement le tableau noir que tu décris d’autres sont vraiment plus acceuillantes aux dires de ceux qui y travaillent. Dans ton cas si tu vois ça tous les jours depuis un bon moment… c’est clair qu’il faut dire ciao aux boulets.

    Je te rejoins sur l’intérêt de vendre sa valeur ajoutée pour son propre compte, ou pour le compte d’un groupe qui en vaut la peine. Les entrepreneurs de mon entourage qui ont réussi m’ont souvent dit qu’au final c’est quand même le kiff de monter une boite et de vivre cette aventure seul. Par conséquent, crois-tu vraiment que changer de boite et rester salarié résoudra le problème d’indépendance à long terme pour toi? (ici je parle d’indépendance professionelle).

    (me questionnant sur le même sujet tout autre point de vue de gens sensés m’intéresse :).
    Bonne journée!
    A+

    1. Cela dépend de mon futur patron. On peut être salarié et bénéficier d’une très large indépendance. Ces places sont rares et j’espère que ce sera le cas pour moi. Dans le cas contraire, ce ne sera qu’un petit détour de plus sur la longue voie vers l’indépendance financière … 😉

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