Les Etats-Unis sont désormais gouvernés par un magnat de l'immobilier, secondé par un géant de la tech. Immobilier et tech... Pensez-y une minute... Quels secteurs économiques ont été à l'origine des deux plus grands fiascos boursiers de ce 21e siècle ? Et quels domaines ont le plus profité de la politique monétaire très accommodante de la Fed pour juguler ces deux crises systémiques ?

Lorsque les taux d'intérêt sont bas, les prêts hypothécaires deviennent plus accessibles, augmentant la demande pour l'achat de maisons. Cela permet aux acheteurs d'accéder à des propriétés plus chères, faisant grimper les prix de l'immobilier. Les promoteurs sont alors incités à investir dans de nouveaux projets grâce à des coûts de financement réduits. Cette dynamique crée un cycle où la demande accroît l'offre, stimulant la croissance économique et attirant de nouveaux investisseurs.
Les entreprises technologiques bénéficient aussi des taux d'intérêt bas, facilitant l'accès à des emprunts pour financer leurs projets de recherche et développement, ainsi que leurs acquisitions. Ceci attire de nombreux investisseurs qui y voient des des opportunités de croissance à long terme. Cet afflux de liquidités soutient leur expansion et font grimper leur valeur boursière, renforçant la position des géants du secteur.
Depuis la crise financière de 2008, les secteurs immobilier et technologique ont connu une transformation significative, propulsée par une politique de taux d'intérêt historiquement bas. Cette période a agi comme un catalyseur, permettant aux entreprises de ces secteurs de se redresser, refinancer leurs dettes, investir dans de nouvelles technologies et se renforcer de manière impressionnante. Elles ont su se transformer en véritables locomotives de l'économie, leur puissance étant intrinsèquement liée à la longévité des faibles taux d'intérêt post-2008. Ce renouveau leur a permis de se relever de crises passées et de regagner une compétitivité qui semblait perdue.
Dans ce contexte d'argent facile, des figures telles que Donald Trump et Elon Musk ont su se démarquer et se hisser au-dessus de la mêlée. Leur succès illustre parfaitement comment un environnement de financement favorable peut propulser des entrepreneurs vers des sommets inespérés. Donald Trump a pu bénéficier du coût réduit des emprunts pour intensifier ses projets immobiliers et refinancer ses dettes. Elon Musk a utilisé ces conditions propices pour lever des fonds nécessaires à ses projets ambitieux. La faiblesse des taux d'intérêt a permis à Tesla d'émettre des obligations à faible coût, soutenant son expansion rapide dans le secteur automobile électrique, malgré des problèmes de rentabilité certains. Ceci a encouragé des investisseurs à soutenir les visions futuristes de Musk, augmentant ainsi sa valeur personnelle et celle de ses entreprises.
Toutefois, alors que leurs entreprises prospéraient dans un environnement de taux d'intérêt faibles, la crise sanitaire a remis en question la stabilité de leurs modèles d'affaires. La Fed, confrontée aux pressions inflationnistes, a été contrainte d'augmenter les taux d'intérêt. Cette décision a eu des répercussions directes sur les coûts d'emprunt, rendant difficile le financement des projets à grande échelle. Le virage rapide vers un environnement de taux plus élevés a réduit l'attractivité des investissements à haut risque, fragilisant ainsi les start-ups et remettant en cause les évaluations des entreprises technologiques, qui avaient auparavant prospéré sous des taux accommodants,
Alors que les géants de la tech et de l'immobilier se trouvaient confortés par des années de prospérité, ils se sont retrouvés piégés dans un modèle économique qui dépendait de conditions de financement favorables. Face à l'incertitude financière, ces leaders ont uni leurs forces pour sortir du trou qu'il avaient eux-mêmes creusé. Leur but : prendre le pouvoir et assurer une politique favorisant leur croissance. Trump, avec son approche populiste, pouvait capitaliser sur le ressentiment des électeurs face à la flambée des prix, promettant des solutions qui relanceraient l'économie.
Cette alliance constitue alors un moyen pour les entreprises technologiques de renforcer leur influence sur la politique économique du pays, garantissant que leurs intérêts et leurs visions pour l'avenir de l'économie américaine soient non seulement entendus, mais intégrés dans les décisions gouvernementales. Toutefois, la principale préoccupation des citoyens américains, notamment la base MAGA, c'est le renchérissement. Or, celui-ci pourrait se retrouver exacerbé par les politiques voulues par les géants de la tech.
La faiblesse des taux d'intérêt depuis 2008 a agi comme un catalyseur, permettant à des entreprises en difficulté et à leurs responsables d'accéder aux plus hautes marches du pouvoir. En facilitant l'accès au crédit, les taux d'intérêt bas ont encouragé des sociétés à potentiel limité à refinancer leurs dettes et à effectuer des investissements stratégiques. Cela a donné naissance à une nouvelle génération de leaders qui, armés de financements auparavant inaccessibles, ont su tirer profit de leur nouvelle position pour influencer l'économie et la politique à un niveau sans précédent.
Cette transformation n’est pas sans remous, car elle a ouvert la voie à des personnalités aux parcours et aux motivations parfois controversés, mais qui ont su manœuvrer dans ce climat de crédit facile. Le passage d'une économie basée sur l'excellence à celle où la survie prime sur la qualité illustre bien cette réalité. Ces conditions monétaires ont redéfini le paysage des affaires et même de la politique, élevant des acteurs qui, sans ce soutien, seraient probablement restés dans l'ombre. Elles ont créé un écosystème où l'intelligence et la moralité peuvent être reléguées au second plan au profit de la rentabilité immédiate.
Les oligarques de la tech se présentent désormais comme les champions de l'efficacité gouvernementale, alors qu'ils ont eux-mêmes bénéficié pendant des décennies d'un afflux de capitaux faciles, tirant profit d'un contexte de taux d'intérêt bas qui a non seulement façonné leurs fortunes, mais aussi nourri leurs ambitions. Même un peu trop.
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