Qu’est-ce qui fonctionne à Zurich et Paris : le rendement en dividendes (conclusion)

Temps de lecture : 3 minutes

Nous avons vu dans nos deux précédents articles que les dividendes modérés, croissants et couverts par la progression des bénéfices constituaient la meilleure stratégie de rendement possible sur les marchés français et helvétiques. Toutefois, les critères restrictifs utilisés avaient pour conséquence de diminuer si fortement les titres disponibles, qu'ils rendaient inutilisable cette approche dans un vrai portefeuille, en tout cas en tant que stratégie unique.

Nous avons évoqué la possibilité d'élargir l'horizon de recherche en sélectionnant les titres dans le marché français et suisse en même temps. Voyons ce que ça donne :

Qu'est-ce qui fonctionne à Zurich et Paris : le rendement en dividendes (conclusion)

Le backtest nous donne des résultats très bons, avec une rentabilité annuelle moyenne à 16.22%. Néanmoins, le nombre de titres, sept en moyenne, demeure toujours insuffisant pour constituer un portefeuille applicable dans la vie réelle.

Une alternative est de faire fonctionner en parallèle les deux portefeuilles (CH et F). Ceci nous donne une performance annuelle moyenne de près de 18%, avec 11 titres en moyenne. Là aussi, ça reste un peu maigre pour un PF réel.

Rester simple

À trop vouloir chercher l'excellence, on s'est heurté à l'impossible. Les stratégies basées sur les dividendes moyens, croissants et couverts par les bénéfices, en France et en Suisse, sont inapplicables au quotidien en tant qu'approches uniques. Elles peuvent en revanche être combinées à d'autres stratégies, ce qui est déjà un très bon point.

Surtout, nous avons également, durant nos deux articles précédents, démontré que les indicateurs basiques suivants réussissaient mieux que le marché :

  • le rendement en comparaison aux pairs au sein des industries (bourse de Paris)
  • le rendement en comparaison au marché global (Zurich)
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Dans le quintile le plus élevé, pour ces approches, on dénombre près de 80 titres en France et près de 50 titres en Suisse. C'est plus qu'assez pour constituer un vrai portefeuille.

On limite alors le nombre de titres en gardant ceux qui paient le meilleur rendement, par exemple les 20 premiers. Ce faisant, on obtient :

  • pour Zurich : 12 % de rentabilité annuelle moyenne depuis 2004
  • pour Paris : 7% de rentabilité annuelle moyenne depuis 2004

Pour Paris, on constate une petite baisse par rapport aux chiffres obtenus pour la comparaison avec les pairs. Ceci est dû à un phénomène de Yield Trap, étant donné que nous avons ciblé les 20 meilleurs rendements, parmi le 5e quintile. Ceci n'a pas été constaté en Suisse, comme c'était déjà le cas pour le PER. Pour palier ce problème, il suffit d'ajouter d'ajouter une des règles liées aux bénéfices que nous avons évoquée dans nos derniers posts (croissance des bénéfices des 12 derniers mois par rapport au 12 mois précédents > 3%). On obtient alors une rentabilité annuelle moyenne de 8.75%. C'est légèrement plus même que ce qu'on avait eu pour le 5e quintile au sein des industries.

Les résultats sont moins bons qu'avec une approche plus sophistiquée, basée sur la croissance des dividendes, mais ils demeurent plus qu'honorables par rapport à la performance des marchés respectifs. Surtout, ils peuvent être reproduits dans un vrai portefeuille.

Conclusion

À travers nos différents backtests réalisés sur les dividendes, en Suisse et en France, nous avons pu mettre en évidence les tendances de fond suivantes :

  • les rendements modérés (en comparaison aux pairs au sein des industries) sont sublimés par la croissance 
  • les dividendes moyens et croissants, appuyés par des bénéfices progressifs, constituent l'approche la plus efficace, mais il est nécessaire d'avoir recours à de nombreux critères qui la rendent inopérable en tant qu'approche unique dans un portefeuille réel, à cause du faible nombre de titres qui le composent => il est donc nécessaire de juxtaposer cette stratégie à d'autres approches
  • si on veut constituer un vrai PF en utilisant comme seule approche les dividendes, il est nécessaire de s'en tenir à l'indicateur le plus efficace sur le marché concerné
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Dans le prochain article, j'inaugurerai une nouvelle série intitulée "La guerre des portefeuilles". Celle-ci fait écho aux différents tests que j'ai déjà réalisés dans mon ouvrage sur la validité de certaines allocations d'actifs connues (et d'autres moins). Je mettrai à jour certaines analyses déjà effectuées et je passerai en revue également d'autres approches.

J'en profiterai aussi pour parler un peu des ETFs qui représentent les classes d'actifs au sein de ces PFs. Au rythme où progesse l'industrie des ETFs, il y en aura bientôt plus que d'actions. Il y a actuellement un ETF pour quatre sociétés cotées. Le nombre de ces dernières progresse d'environ 3% par an, tandis que le nombre d'ETFs progresse de près de 15% par an. Ça devient vraiment la jungle.

J'alternerai ainsi ces prochains temps les backtests concernant les facteurs propres aux actions (comme ici le Yield - dans la série "Qu'est-ce qui fonctionne") et ceux qui touchent aux portefeuilles, constitués de différentes classes d'actifs (via leurs ETFs), dans la série "La guerre des portefeuilles").

Là aussi on risque d'avoir quelques surprises.


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