Il fût un temps où les produits "Swiss Made" étaient synonyme de qualité. C'est d'ailleurs toujours le cas dans le domaine de l'horlogerie. En revanche, pour le reste, depuis le début de ce siècle, les entreprises qui portent au sein de leur nom le label suisse représentent au contraire la médiocrité, la cupidité, la corruption, les magouilles, et j'en passe.
Swissair, Union de Banques Suisses, Crédit Suisse... Ces trois géants helvétiques ont baigné dans les scandales, fait naufrage et ont dû être secourus par les pouvoirs publics et/ou la BNS. Ce qui est cocasse, c'est que ces trois protagonistes partagent un destin commun, depuis la reprise en 2001 de Swissair, par Crossair, au sein de la nouvelle compagnie Swiss, sous l'égide des deux grandes banques précitées.
C'est pas la taille qui compte...
Comme si elles étaient unies à jamais dans ce péché originel, ces dernières ont fini également par s'écrouler, UBS quelques années plus tard, et Crédit Suisse désormais. "Too Big to Fail" selon le gouvernement... J'aurais simplement dit "Too Big" (et le rachat par UBS ne va pas améliorer ceci). Il est d'ailleurs étonnant que Crédit Suisse ait tenu si longtemps, tant elle a été impliquée dans des scandales à répétition depuis des années, malgré les paroles rassurantes (et parfois mensongères) de ses dirigeants successifs. Son président Lehmann (un nom qui ne fait apparemment pas bon ménage avec la finance), disait qu'une aide gouvernementale n'était pas d'actualité, avant demander, seulement un jour plus tard, 50 milliards à la BNS. Encore mieux : plus récemment, il a carrément accusé les réseaux sociaux d'avoir coulé sa banque. Bienvenue dans le 21e siècle, M. Lehmann.
Comment ces gens, dont le métier est de gérer l'argent des particuliers et des entreprises, peuvent-ils se regarder dans une glace, alors qu'ils alignent les mensonges et ne savent même pas comment gérer la comptabilité de leur propre établissement ? Même mémé sait mieux s'occuper de son argent en l'entreposant sous son matelas. Ce petit monde semble découvrir avec effroi que les obligations gouvernementales ne sont pas dénuées de risques, alors que l'une des premières choses que l'on apprend aux cours d'économie, c'est que leur valeur baisse lorsque les taux d'intérêts montent.
Pour rire un bon coup, regardons la performance boursière du Crédit Suisse par rapport à une banque régionale helvétique, comme la Banque Cantonale du Valais.
Depuis 2001, vous avez d'un côté perdu la quasi-totalité de votre mise, alors que de l'autre, la valeur du capital investi a quadruplé, tout conservant une très faible volatilité, même durant la crise financière de 2008. D'un côté, vous avez un des "leaders mondiaux" de l'investissement et de la gestion de fortune, et de l'autre une petite banque traditionnelle. Cherchez l'erreur...
Encore plus drôle, alors que, durant ce dernier mois, les banques régionales américaines étaient dans la tourmente, la "petite" Banque Cantonale du Valais a gagné plus de 1%, tandis que le "géant" Crédit Suisse, plongeait dans les abîmes.
Le marché
Le malheur des uns, fait le bonheur des autres. Tandis que la plupart des indices boursiers mondiaux jouaient au yo-yo, les small caps japonaises, sous-valorisées de longue date, se sont nettement renchéries. Les actifs alternatifs ont également bénéficié de cette période de nouvelles incertitudes.
Le Swiss Performance Index a ainsi une nouvelle fois joué aux montagnes russes, et ce encore plus que le mois précédent. Il affiche pour finir une performance sur un mois, de 1.24%, opérant une remontada monstrueuse, puisque ses pertes allaient jusqu'à -4% en cours de mois.
Le portefeuille
Le portefeuille déterminant a fait sensiblement mieux, avec un gain de 2.3%. Contrairement au SPI, il a maintenu une très faible volatilité (alors même qu'il compte près de 80% d'actions). La composante japonaise du PF a clairement contribué à ce résultat, tout comme les actifs alternatifs. Il faut aussi relever la bonne performance de la stratégie Big Cap US, avec un gain de 4.47% en dollars, qui a notamment été poussée par le retour en grâce des valeurs technologiques.
Cela nous donne une performance en CHF depuis le début de l'année de 5% pour le PF déterminant, avec une volatilité de seulement 10% (en annualisé). C'est une jolie performance sur un trimestre. Il fait désormais pratiquement jeu égal avec le marché, qui était pourtant parti sur les chapeaux de roue en janvier, avec plus de 3 points de performance d'avance par rapport au PF. Surtout, ce dernier affiche une volatilité près de deux fois inférieure.
Et puisqu'on a évoqué les actifs alternatifs tout à l'heure...
Trading Auto Signal
Chose promise, chose due. Depuis le mois de septembre, je vous parle inlassablement d'un actif en phase de test. Le voilà enfin !
J'ai ressorti et remis à jour un "vieil" instrument de ma boîte à outils : le Trading Auto Signal. Pour ceux qui s'en souviennent, celui-ci était proposé aux membres premium du site il y a sept ans, avant que des modifications chez mon fournisseur de données de l'époque m'empêchent de continuer à mettre à disposition ce service fort utile.
Le Trading Auto Signal vise à obtenir une performance positive lors des marchés haussiers, baissiers ou sans tendance. Il suit le S&P 500 et peut être utilisé pour trader à la hausse comme à la baisse cet indice.
Objectifs du Trading Auto Signal
- trader le S&P et dégager des plus-values essentiellement en capital (intéressant d'un point de vue fiscal en Suisse)
- couvrir ses positions lors des marchés baissiers
- faire baisser la volatilité d'un portefeuille
- dégager une performance absolue, quelles que soient les conditions de marché
Comment employer le Trading Auto Signal
Le Trading Auto Signal fait partie intégrante du portefeuille déterminant. Il est soit :
- haussier (position longue), en investissant dans l'ETF SPY (de SPDR - SSGA)
- baissier (position short), en vendant à découvert SPY ou en investissant dans l'ETF SH (de Proshares)
- cash, en USD
La plupart du temps la position est détenue de manière "overnight", sur quelques jours ou semaines. Plus rarement, le signal prend une position "intraday", dès l'ouverture, pour être clôturée juste avant la fermeture.
Comme pour les autres positions, les transactions sont communiquées sur la page du portefeuille. Le signal change une vingtaine de fois par an. Pour éviter d'avoir à surveiller en permanence le portefeuille, il est possible de s'inscrire pour recevoir les alertes par courriel (au sommet de la page du PF).
Lorsque le signal permute, il suffit alors de passer un ordre au marché (chez Interactive Brokers, vous pouvez utiliser l'ordre MidPrice qui permet de transiger à un cours légèrement plus favorable).
Avec quel broker utiliser le Trading Auto Signal
Un broker avec de faibles frais de courtage est nécessaire dans tous les cas. Vous devez également avoir accès au marché NYSE Arca, afin de pouvoir trader SPY, et éventuellement SH. Je recommande Interactive Brokers, qui permet de passer un ordre à meilleur cours, d'économiser sur les frais de transaction et de gestion (tarifs avantageux IB associés à la vente à découvert de SPY). De plus, avec l'application mobile du courtier américain, disponible sur Android ou Apple, il ne faut que quelques secondes pour faire le nécessaire, où que vous soyez. Charles Schwab convient très bien aussi. Enfin, Degiro peut aussi faire l'affaire, à condition de posséder un compte "Active" ou "Trader" (les deux permettent la vente à découvert, mais c'est plus onéreux que chez IB ou CS).
Différence entre le Trading Auto Signal et la vente à découvert de certains actifs du PF
Le Trading Auto Signal fonctionne sur une base journalière. Même si les positions ne changent qu'une vingtaine de fois par an en moyenne, elles peuvent permuter plusieurs fois en l'espace d'un seul mois. La vente à découvert de certains instruments du PF se passe lors du bouclement mensuel, comme l'allocation d'actifs. Comme le signal sert également à couvrir les positions longues, et afin de ne pas trop augmenter l'exposition short du PF, le Trading Auto Signal est priorisé par rapport à la vente à découvert d'indices en actions.
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Salut Jérome,
En effet, le système bancaire est depuis longtemps bancal et ça ne s’arrange pas avec le temps (que du contraire). Une aubaine pour les cryptos et la décentralisation du système? Le temps nous le dira.
Concernant le trading auto signal, je n’ai pas de compte Active ou Trader sur DeGiro et je ne me sens pas encore à l’aise pour ça. Mon PF étant encore à ces débuts, je pense qu’il est prématuré d’utiliser cette stratégie (notamment à cause des frais). Que me conseilles-tu à la place?
Salut Nico,
Concernant les cryptos, effectivement, les magouilles financières perpétuelles des banques, assurances, caisses de pensions, gouvernements et banques centrales sont une aubaine pour les cryptos. Quant au Trading Auto Signal, pas d’alternative, le plus simple c’est de ne rien faire si tu ne peux/veux pas le suivre pour l’instant.
A+
Jérôme
Salut Jérôme,
Merci pour cette mise à jour !
À propos du Trading Auto Signal, est-ce que son implémentation est identique à il y a 7 ans ?
Par curiosité, qu’est-ce qui ne te convenait pas dans la phase de (re)-test ?
Salut
il ressemble passablement, mais je n’utilise plus du tout les ETFs à effet de levier (je les employais parfois dans la version précédente).
J’ai aussi ajouté des transactions intraday, lorsque ça s’y prête, en particulier lorsque le signal overnight est cash.
Dans la phase de test, j’ai dû faire en sorte de pouvoir basculer l’ancienne version, qui reposait totalement sur un code php, et donc entièrement automatique, vers une solution semi-automatique, que je gère moi-même, via des requêtes excel. Le challenge était de pouvoir gérer le tout de manière rapide, simple et fiable.
Oh OK merci ! Des aspects techniques donc ; en lisant tes dernières news, j’avais pensé que la mise en production était retardée car il y avait besoin de peaufiner le fonctionnement pour mieux passer les backtests.
bonjour Jérôme, merci pour cette nouvelle option. Comment me recommandes tu de démarrer le signal Trading Auto Signal: investir « en one shot » sur le SPY à 9 % de mon portefeuille? ou investir progressivement? Comment ensuite gérer la réactivité de vente à découvert ou vente pour être cash? (selon tes changement annoncés via les alertes emails en procédant au même moment/jour que toi)? merci beaucoup pour tes conseils.
Salut,
comme signalé sur la page du portefeuille, on est actuellement investi sur SPY, mais en attente du prochain signal. Il est préférable de ne pas démarrer une position sur un signal déjà en cours, mais plutôt d’y investir lorsque le signal change. Lorsque ceci sera le cas, tu peux y aller jusqu’à l’allocation indiquée dans le PF (actuellement 9%). Tu peux y mettre moins si pour une raison ou une autre tu ne veux/peux pas mettre l’allocation indiquée.
Lors des changements de signal, il vaut mieux réagir au plus près des alertes. Celles-ci sont transmises au plus tard lors de l’ouverture de la bourse de New York.
ok c’est très clair, merci beaucoup Jérôme.
Bonjour Jérôme, peut-on faire le Trading Auto Signal avec l’ETF CSPX au lieu du SPY?
Hello Stéphanie
C’est une bonne question ! En théorie oui, car les deux ETFs sont très similaires (tous les deux sont cotés en dollars et répliquent le S&P 500). Leurs cours respectifs sont d’ailleurs très similaires sur le court et moyen terme.
Dans la pratique toutefois, il peut y avoir une petite différence car le signal est conçu par rapport aux heures d’ouverture/fermeture de la bourse de New York. Il y a donc un décalage de 6h30 avec Londres, où est coté CSPX. Pour être le plus exact possible, il faudrait donc que tu attendes de transiger à 15h30 précises, lors de l’ouverture de New York (la plupart du temps je n’envoie pas le signal avant, mais ça peut se produire parfois).
Je n’ai jamais testé ceci en conditions réelles avec CSPX, mais en théorie cela devrait fonctionner, avec peut-être un petit écart, inhérent au fonctionnement des ETFs. En revanche les positions « intraday » (qui sont plus rares, et que je précise lors de la transaction) ne seront pas possibles avec CSPX car elles sont clôturées à la fermeture de New York, soit 22h00 heure locale, et donc à ce moment-là il ne sera plus possible de transiger CSPX.