Le portefeuille déterminant continue tant bien que mal à résister aux soubresauts du marché, durant un mois de septembre marqué par une nouvelle forte hausse de taux aux USA et la mobilisation "partielle" en Russie.
Malgré un nouveau plongeon des bourses mondiales, la performance du PF depuis le début de cette année se monte à -6% contre -22.8% pour l'indice MSCI Switzerland. La volatilité demeure toujours à un niveau correct, avec 10.6% contre 20.1 % pour l'indice précité. La relative bonne performance s'explique par la résilience des microcaps japonaises, des obligations corporate High Yield introduites le mois dernier et des autres actifs/stratégies (en phase de test réel), dont une partie devient productive et est détaillée ci-dessous.
En septembre, je vous avais parlé d'un nouvel actif, toujours en période exploratoire, que j'espérais pouvoir vous proposer ce mois-ci. Les essais sont toujours en cours. Les backtests et indicateurs affichent un potentiel indéniable qui ferait vraiment du bien dans le portefeuille en ce moment. Je suis à bout touchant pour vous le proposer. J'espère que je pourrai l'introduire dès le mois prochain. En attendant, il continue à apparaître dans le portefeuille comme "Actif en test", juste avant les réserves et liquidités.
Utilities US
Cela étant dit, je prends les devants dès ce mois avec un autre instrument digne d'intérêt : les services publics américains. Ceux-ci affichent une corrélation basse (0.45) avec le marché des actions US. C'est presque comme si on avait à faire à une classe d'actifs différente de celle des actions. Cela en fait donc un instrument de choix pour diversifier le portefeuille. Avec les "Utilities", on est dans l'univers des grosses entreprises, ce qui amène là aussi un peu de variété dans le portefeuille, qui est surtout orienté microcaps.
Les "Utilities" se comportent très bien allocation tactique d'actifs. On peut également utiliser conjointement la moyenne mobile de leurs cours avec celle du taux de chômage américain. Le côté défensif des services publics est par ailleurs appréciable durant les phases de ralentissement économique. D'autant qu'ils offrent un dividende régulier et supérieur au marché.
Dans les points négatifs, les "Utilities" sont généralement très sensibles aux hausses de taux d'intérêt. Ceci est dû à un endettement important (lié aux infrastructures coûteuses) et à des arbitrages avec les bons du trésor. Donc, a priori, la période actuelle n'est pas des plus propices aux services publics.
Toutefois, malgré ceci, cet actif tient assez bien le coup par rapport au marché. Les investisseurs sont en effet soumis à un lot d'incertitudes (inflation, hausse des taux, guerre, crainte de récession) qui les pousse vers des actifs jugés plus sûrs comme les services publics. De plus, leur croissance actuelle est favorisée par la demande d'énergie renouvelable, qui s'est nettement renforcée en raison du réchauffement climatique et de la rupture des chaînes d'approvisionnement provoquée par la pandémie et la guerre.
Vente à découvert d’actifs
Durant les backtests de cet été, j'ai également pu mettre en évidence le bon comportement de certains instruments non seulement en allocation d'actifs, mais également en ayant recours à la vente à découvert (plutôt qu'en les passant cash). Ceci tombe à point nommé puisque la plupart d'entre eux sont en train de se casser la gueule.
La position et l'ETF des actifs concernés seront ainsi désormais indiqués en rouge, lorsque le signal est baissier. Ceci signifie qu'il faut soit shorter l'ETF, soit acheter l'ETF inverse. Ceux qui ne désirent pas jouer contre le marché peuvent simplement rester cash.
Par exemple, vous possédez une position sur le Nasdaq via l'ETF QQQ. Le mois en cours, le portefeuille déterminant indique :
Actions - Nasdaq 100 :
Au début du mois suivant, le signal concernant cet actif change. L'indice comporte la mention "(Short)" à sa droite. La position devient rouge et indique de shorter l'ETF concerné ou d'investir dans son inverse :
Actions - Nasdaq 100 (Short) :
Vous pouvez alors, selon préférence :
- vendre QQQ à découvert (en soldant du même coup la position longue)
- vendre QQQ et acheter PSQ
- vendre QQQ et rester Cash
À noter qu'il est possible que la position short (tout comme la position longue) passe Cash, si l'instrument ne figure pas parmi les actifs les plus performants :
Un certain nombre d'instruments par ailleurs ne réagissent pas de manière optimale à la vente à découvert, selon mes backtests. Pour ceux-ci également la position passe cash lorsque le signal devient défavorable.
ETF inverse vs vente à découvert
Les ETF inverses permettent à ceux qui ne peuvent - ou ne veulent - pas vendre à découvert, de malgré tout jouer contre le marché. Toutefois, vendre à découvert, plutôt que de transiger un ETF inverse, permet d'économiser un peu sur les frais de transaction, ainsi que sur les frais de gestion.
Il faut noter également que les ETFs inverses sont conçus pour répliquer l'opposé de l'indice sur une journée. Plus les jours passent, plus la performance s'éloigne de celle du short. Ils conviennent donc mieux aux day traders qu'aux swing traders.
Un autre avantage de la vente à découvert, c'est que vous n'avez pas besoin d'avoir de liquidités pour transiger, marge initiale requise mise-à-part. Vous allez même recevoir de l'argent en retour, puisque vous "vendez". De ce fait, lorsque la position passe "Short", son allocation devient négative, puisqu'elle constitue un passif. Avec le cash qui est reçu dans une proportion équivalente, le total de l'opération est nulle.
Les liquidités obtenues lors de la vente à découvert peuvent être conservées en espèces ou réinvesties dans d’autres actifs. Si elles sont conservées telles quelles, on gagne de l'argent lorsque la position "short" perd de la valeur (ce qui diminue le passif). Le cash gardé au chaud permettra de racheter la position plus tard, sans devoir acheter sur marge (sauf si l'instrument prend de la valeur et qu'on n'a pas de liquidités supplémentaires).
Si elles sont utilisées pour acheter d'autres actifs, on en tire parti si l’actif (positions longues) surperforme le passif (positions short). On y trouve donc son compte tant que le cash provenant de la position short est investi dans un actif qui surpasse les actions qui ont été vendues à découvert, même si celles-ci prennent de la valeur. Grâce à l'effet de levier induit, l’investisseur profite ainsi des deux côtés de la transaction (long et short). Toutefois, il peut aussi perdre sur les deux tableaux. Pour racheter la position, s'il n'y a pas de cash disponible provenant d'autres ventes (ou de ventes à découvert), il faudra avoir recours à la marge, au moins provisoirement.
Les résultats des backtests et des tests réels effectués avec le portefeuille déterminant sont suffisamment solides pour nous permettre d'utiliser les liquidités excédentaires provenant de la vente à découvert. Celles-ci sont donc réparties au niveau de la pondération cible des autres actifs du portefeuille, plutôt que d'être conservées en cash. Si vous le préférez toutefois, vous pouvez bien entendu garder ces liquidités au chaud.
On entend souvent dire qu'il est moins risqué d'acheter un ETF inverse que de shorter l'indice parce qu'avec la premier les pertes se limitent au montant investi, tandis qu'avec la vente à découvert elles sont potentiellement illimitées (il n'y a pas de plafond à la progression d'un actif).
Il est vrai que shorter une action peut être particulièrement dangereux sur ce point, par exemple en cas de rachat d'une société. Toutefois, les indices boursiers progressent rarement brusquement vers le haut. Au contraire, ils ont plutôt tendance à tomber rapidement avant de remonter plus lentement. De plus, les positions potentiellement shorts demeurent minoritaires dans le portefeuille. Elles servent donc avant tout comme instrument de couverture, ce qui va plutôt dans le sens d'une diminution du risque et de la volatilité que le contraire. Comme on n'est jamais trop prudent, je conseille néanmoins de placer un ordre stop suiveur d'achat à 20% au-dessus du cours.
Mot final
La période actuelle est particulièrement difficile pour la bourse et rien ne laisse présager d'un retournement durable de tendance à brève échéance. Malgré une baisse déjà notable, les valorisations demeurent élevées. Le contexte géopolitique et économique soulève particulièrement d'interrogations, pour ne pas dire d'inquiétudes. L'inflation galopante, la hausse des taux d'intérêts, la guerre en Ukraine, les tensions grandissantes autour de Taïwan et les difficultés d'approvisionnement en matières premières font que tout actif et toute stratégie sont potentiellement menacés. Même le cash.
Dans ce cadre, il convient, encore plus que d'habitude, de diversifier au maximum les approches. Les différentes modifications entreprises cet été vont justement dans ce sens. Elles visent à maximiser la performance globale du portefeuille, tout en minimisant son risque.
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Bonjour Jérôme !
Et oui, c’est dur en ce moment. Il n’y a rien qui est rentable, à part peut-être, quand on est en zone euro, d’avoir misé sur le dollar il y a quelques mois… Enfin, cela compense l’inflation… Pour le moment.
Bref, l’objectif +0% (ou disons >-10%!) est déjà très bien dans ce genre de périodes !
Salut Thomas, effectivement mieux vaut serrer les fesses !
Faut voir le positif : on devrait retrouver à terme des valorisations plus correctes.
Bonjour Jérôme,
Il est possible d’investir en utilities dans une société n’ayant aucune dette : TINC.BR cotée sur Euronext Bruxelles.
https://www.tincinvest.com/fr-be/the-infrastructure-company/
Dis-moi ce que tu en penses ?
Thierry
Hello Thierry, merci pour cet input. Je ne connaissais pas cette entreprise, qui regroupe plus que des simples services publics apparemment. On est déjà à l’échelon au niveau des infrastructures. Comme c’est une société d’investissement, il m’est plus difficile de me prononcer sur les fondamentaux, mais effectivement l’absence de dette est un très bon point. L’autre bon point, c’est la faible volatilité, associée à un faible beta et un rendement très généreux. Assurément c’est bon à prendre par les temps qui courent…
Salut Jérôme,
Merci pour toutes ces informations utiles et intéressantes !
Dans le tableau, la valorisation et le momentum correspondent à la position short lorsque c’est celle-ci qui est indiquée, n’est-ce pas ?
À propos de compte sur marge, as-tu des recommandations particulières mise à part le trailing stop loss ?
Pour l’instant j’ai encore un compte cash chez IBKR, mais il est éligible aux 2 types de compte sur marge. La version Portfolio me semble un peu plus intéressante. C’est celle que tu utilises ?
Merci !
Thierry
Salut ThierryC
oui, effectivement, la valorisation et le momentum correspondent à la position short lorsque celle-ci est indiquée.
Pas d’autre recommandation à part le trailing stop loss. Evidemment la position short doit rester minoritaire, tout comme dans le PF déterminant.
Oui j’ai le portfolio margin.
A+
Merci Jérôme !
Tout à fait, je n’ai aucunement l’intention d’utiliser un effet levier mise à part éventuellement via la position comme tu le suggères dans ton article.
Salut Jérôme et autres investisseurs/traders,
Suite à plusieurs lectures pour consolider mes connaissances sur les ventes à découvert et le négoce sur marges, il me vient 3 questions :
1) Lorsque tu compares la vente à découvert d’un ETF ou l’achat de l’ETF inverse, tiens-tu compte des éventuels coûts liés à l’emprunt des parts (Borrow Fee Rate vs Sale Proceeds Interest Rate)? Même si les ETF en question sont « easy to borrow », il n’y aura selon ma compréhension pas d’intérêt crédité sur le cash reçu de la vente vu les modestes sommes en jeu, i.e. uniquement des frais journaliers.
2) Puisque le portefeuille utilise maintenant l’emprunt de parts, ne serait-il pas judicieux de souscrire au « Stock Yield Enhancement Program » d’IBKR (ou équivalent d’un autre broker), pour participer à ce marché aussi en tant que prêteur ?
3) Que pensez-vous d’un trailing stop LIMIT loss au lieu d’un trailing stop loss ? Pour la vente à découvert d’un ETF style TLT, poser une limite ne me semble pas très utile voire contre-productif (vu la grande liquidité, modeste volatilité et pour éviter le risque résiduel de traverser la limite). Je me pose la question plus généralement (p.ex. position longue ou ETF un peu plus volatile), car il est très fréquent qu’il y ait un (petit) rebond juste derrière un gros mouvement haussier ou baissier qui traverserait le stop ET la limite. Autrement dit, si la limite (offset du stop) n’est pas trop petite (p.ex. > 0.1*volatilité), il est assez probable qu’elle prenne effet peu après avoir été « traversée ». Évidemment, ça ne protège pas de short squeeze type « GameStop », mais nous ne sommes pas ici pour jouer à ce genre de jeu (sans jeu de mot)…
Merci pour vos avis.
Thierry
Salut ThierryC,
très bonnes questions. Voici mes réponses :
1) frais d’emprunt des ETFs : oui j’en ai tenu compte, à la fois dans mes backtests et pour la comparaison avec un ETF inverse. Les frais pour shorter les ETFs très liquides sont peu élevés, la plupart du temps bien moindre que les frais de gestion des ETFs inverses. Exemple pour TLT : expense ratio 0.15% + short fee actuel 0.3% = 0.45%. Pour l’ETF inverse (TBF), l’expense ratio est de 0.9%, sans compter que la performance vs TLT va décliner au fur et à mesure que les jours passent, vu qu’il réplique la performance inverse en intraday (effet des intérêts composés). Pour DBC, actuellement la solution short est plus coûteuse que la variante via l’ETF « inverse » (SCO). Toutefois SCO n’est pas une réplique optimale car elle ne concerne que le pétrole et pas toutes les matières premières. Pour la majorité des autres cas shorter revient meilleur marché qu’acheter l’inverse.
2)Stock Yield enhancement : c’est une question de goûts personnels, en ce qui me concerne, et c’est peut-être un peu égoïste de ma part, je ne veux pas y participer. Je maîtrise mes shorts, car ils sont liés à des gros ETFs très liquides et ils sont largement minoritaires dans mon portefeuille. C’est un risque calculé. Je ne maîtrise pas par contre ce que font les autres investisseurs avec mes placements, en particulier mes actions.
3) trailing stop limit : pas nécessaire selon moi. Il y a déjà peu de chances que le trailing stop loss normal soit atteint, vu qu’il est fixé très large (20%) et qu’il est placé sur des indices (et non pas des actions). L’ETF sera clôturé normalement avant l’atteinte du TSL, lors du bouclement mensuel. Le but de cet ordre c’est surtout pour la tranquilité d’esprit, vu que théoriquement, les pertes avec un short sont illimitées. Mais ça reste un risque essentiellement théorique. Pour les autres cas que tu cites, notamment des positions longues, pour éviter les désagréments des déclenchement inopportuns, je préfère utiliser la méthode des trailing stops loss mensuels manuels, tels qu’explicité dans mon ouvrage et utilisés dans mon portefeuille.
Salut Jérôme,
Merci pour tes réponses. Quelques commentaires / questions :
2) Stock Yield enhancement : ça ne me paraît pas particulièrement égoïste. Après tout, chacun est libre de choisir d’utiliser ce qui lui convient tout en respectant les règles du jeu. 😉
Mais donc si je comprends bien, tu juges que les mesures que prends IBKR (e.g., marge) ne sont pas suffisantes pour garantir avec une très grande probabilité que tes titres te seront retournés ?
3) Trailing stop limit : OK, merci pour la confirmation. J’avais lu effectivement que tu préférais faire ça manuellement, mais je me demandais si tu faisais parfois des exceptions. Je suis d’accord avec toi à propos des déclenchements inopportuns. Le seul vrai avantage que je vois c’est d’éliminer l’émotionnelle / une éventuelle hésitation (+ simplifier la gestion, mais ça a un prix).
A) La tendance de TLT s’est inversée. Est-ce que tu juges (paries) qu’elle va redescendre à la prochaine annonce de la FED le 14 décembre ?
(si +0.75% ; car +0.50% semble être ce qui est attendu donc je ne serais pas surpris que la confirmation pousse TLT plus haut même si cela signifie que le marché anticipe trop).
Sinon, ne serait-il pas judicieux de s’en défaire avant le paiement du « dividende in lieu » ?
B) Qq points à propos des annonces des mouvements de ton portefeuille :
– Est-ce qu’habituellement tu publies l’annonce dans l’heure qui suit l’achat / la vente ? Je me pose cette question car j’ai reçu l’info pour ADV après la clôture de la Bourse (je suppose que tu ne négocies pas en dehors des heures régulières ?). Ma question vise surtout à juger à quel point le cours s’est écarter entretemps.
– Auparavant tu indiquais si l’achat est plutôt spéculatif (lié essentiellement au momentum) et sinon un lien pointait vers les indicateurs que tu utilises. ADV p.ex. est plutôt un achat « momentum » que de « valeur », n’est-ce pas ? Ses fondamentaux me semblent moins bons que la plupart des autres titres que tu sélectionnes.
– Serait-il possible stp de spécifier comme avant le (début du) nom de l’action en plus du ticker + Bourse ? Bien sûr, le risque d’une typo ou d’une mauvaise lecture est très mince en plus d’un contrôle que l’investissement nous convient, mais sait-on jamais.
Merci beaucoup et d’avance bon week-end !
Thierry
Salut Thierry, voici mes réponses :
Je ne juge rien. J’estime juste que par tranquillité d’esprit je préfère que ces titres ne se baladent pas dans la nature, surtout si c’est juste pour gagner quelques petits sous et qu’en plus les titres ne sont plus garantis par SIPC.
Je fais une exception en effet : lors des ventes shorts instaurées récemment sur certaines classes d’actifs. Dans ce cas je fixe un TSL à 20%.
Oui c’est un avantage, effectivement. Mais en même temps d’une fois que tu as pris l’habitude de le gérer manuellement, tu deviens nettement moins « attaché » à tes titres. Je n’ai plus aucun scrupule à m’en défaire, bien au contraire.
Je ne juge ou parie rien du tout. Je ne fais que suivre le momentum.
J’aurais dit le contraire. Si le taux monte plus que ce qui est anticipé dans les cours, le prix des bons du trésor actuels va chuter pour s’ajuster au nouveau taux.
Ce qui déterminera le choix pour l’instant c’est le momentum lors du bouclement à fin novembre.
En principe oui, mais il peut arriver effectivement qu’il y ait parfois un léger décalage. Cela n’a pas une grande importance à court terme : les petites variations de prix peuvent péjorer ou améliorer la « valeur » du titre, mais en même temps améliorer ou péjorer son momentum. C’est le jeu des vases communicants.
tu supposes juste
Oui bien vu, effectivement. C’est même du pur momentum. Je préciserai à l’avenir le cas échéant.
Pas de problème. Si j’oublie n’hésite pas de me rappeler à l’ordre 😉
Bon WE
Bonjour,
Merci pour cet article et cette mise à jour du PF déterminant… j’avoue ne pas encore avoir tout compris avec ces prêts sur marge sur TLT ou DBC qui sont nouveau pour moi…. Aussi j’ai allégé DBC en vendant en direct sans prêt….
J’ai deux questions.
1) Une question concernant le contenu du PF déterminant investi en bourse vs. les autres actifs qu’on peut avoir (p.ex. part dans un fond immobilier avec rendement de x%/an versé trimestriellement; biens immobiliers loués apportant des revenus locatifs en Suisse ou étranger; prêt d’argent pour des crowdfundings immobiliers rémunérés mensuellement p.ex. à 10% etc.).
Est-ce que pour toi Jérôme, ces autres classes d’actifs seraient à prendre en compte aussi dans un PF déterminant ou pas? Est-ce que tu les comptes « séparément » du PF boursier ?
Je te pose volontairement la question car cette année, vu les performances boursières compliquées, les autres actifs (immo locatif à crédit ou prêt pour crowdfunding immobilier) permettent d’améliorer le rendement global de ses actifs… en mettant les 2 ensemble.
Et dans une perspective de « vivre de ses revenus », ces classes d’actifs liées à l’immobilier me semblent importantes à intégrer car elles permettent d’avoir des versements parfois mensuellement et souvent décorrélés des marchés actions.
2) Je me pose aussi la question du poids que doit/devrait représenter la résidence principale (en considérant qu’on soit propriétaire) dans le capital net comprenant le PF boursier + les autres investissements immo + éventuellement side job/business qu’on garde en complément de revenus.
En effet, le capital de sa RP même important ne peut/pourra pas aider lorsqu’on souhaite vivre de ses revenus (capital immobilisé)…
Actuellement, de mon côté, en considérant les avoirs LPP (2ème pilier) et les versements 3ème pilier comme des capitaux mis dans ma RP (car déjà retiré lors de l’achat ou en voie de les retirer par tranche de 5 ans), j’arrive à quelque chose comme 1/3 de mon capital net qui est lié à ma RP donc pas mobilisable pour dégager des revenus passifs…
Merci de vos avis
Sébastien
Salut Sébastien,
Mes réponses :
1) Je suis d’avis que l’immobilier « liquide » peut être considéré dans le PF, donc ça comprend aussi les fonds immobiliers et, éventuellement, le crowdfunding. En revanche, je compte mes biens physiques immobiliers séparément. Le split « liquidité » s’explique pour deux raisons : d’abord, évidemment, parce que qu’on ne peut pas gérer plus ou moins activement les biens physiques. Mais également parce qu’on ne peut pas comparer des pommes et des poires : la valeur des biens liquides varie continuellement, pas celle des biens physiques. Cela ne veut pas dire pour autant que ceux-ci sont plus sûrs, juste qu’il n’y a pas de prix coté en permanence. Donc quand tu dis qu’ils « permettent d’améliorer le rendement global des actifs », oui, évidemment, puisque tu ne considères que le rendement qu’ils apportent, sans tenir compte d’une éventuelle moins-value. Par contre, tu as raison, dans une perspective de vivre de ses revenus, il faut tenir compte de ces versements réguliers par rapport à tes futurs besoins en tant que rentier (donc, à additionner à tes revenus boursiers + accessoires ou à déduire de tes besoins).
2) Le poids de la RP dépend d’abord de choix personnels. Evidemment, en vue de devenir financièrement indépendant, la RP devra demeurer aussi proche que possible des besoins fondamentaux et capacités de chacun. Plus la RP est chère, moins il y a de fonds dispos pour autre chose. Après, comme tu l’as fait, il faut sortir tout ce qui est possible des systèmes de prévoyance. Enfin, il faut procéder à un arbitrage entre dette et amortisation. Si tu amortis peu, tu as plus d’argent dispo pour investir (et ce n’est pas très différent des prêts sur marge dont tu dis n’avoir pas tout compris). Toutefois, je dirais que l’époque actuelle est assez propice à amortir, au moins partiellement, vu la tendance baissière des marchés (associée à leur forte valorisation), qui est simultanée à une tendance haussière des taux d’intérêts.
Bonjour Jérôme,
merci pour ton message.
Pour compléter ton message sur le poids de la RP dans son actif net et dette vs. amortisation. Si on part du postulat de mettre tous nos avoirs LPP et 3ème pilier à l’acquisition + chaque 5 ans p.ex. de faire à nouveau des retraits, ce montant qu’on est donc contraint d’immobiliser (pour récupérer nos avoirs de prévoyance et nos versements 3a) contribue à réduire de facto la dette?
Par contre, comme tu le dis, l’idée est plutôt d’éviter de rajouter lors de l’amortissement de sa RP du cash qui servirait à d’autres investissement par ailleurs.
De notre côté, on avait été obligé de mettre 5% de la valeur d’achat de la RP en cash car nos avoirs 3ème pilier représentaient 5% de la valeur d’achat (et qu’il en fallait mini 10% avec la nouvelle loi limitant à 10% les fonds propres issus du 2ème pilier).
oui
tout à fait, enfin c’est là que je parle d’arbitrage à faire… surtout en ce moment
merci Jérôme.
Pour clore ce sujet, et si ce n’est pas hors propos, est-ce que de ton côté, tu es encore endetté en % de la valeur de ta RP (avec ce schéma d’amortissement via le retrait des fonds issus de la prévoyance 2ème/3ème pilier) et si oui à quel hauteur?
De mon côté, je vais atteindre les fameux 35% d’amortissement (ou 65% d’endettement) dans 2-3 ans soit l’exigence mini des banques.
Puis, en supposant à nouveau des retraits LPP, 3a, ca ne sera plus que 50% de la valeur de ma RP dans 7-8 ans (toujours sans mettre de cash, mais seulement avec le versement des fonds 3a et LPP mobilisables chaque 5 ans + en supposant que nos taux d’activité de nos jobs de ma femme et moi = ceux de maintenant ; pas sûr car je compte réduire d’ici là mon taux :)).
Bien sûr ces % sont établis pour une valeur de la RP = celle de 2020 (valeur d’achat). Si l’immobilier augmente ou baisse ca module d’autant…
Du coup, je me dis que je n’ai pas besoin d’ajouter du cash supplémentaire à ce schéma d’amortissement… mais comme les temps changent vite, à voir si c’est nécessaire.
J’ai encore un tiers de dette sur ma RP, qui sera amorti dans 3 ans, à l’échéance de la dernière tranche.
Merci Jérôme,
vu que tu arrives en bout de course de ton désendettement de ta RP, est-ce que tu sais s’il est possible de « récupérer » le cash mis au départ lors de l’achat de sa RP ?
Ma banque vient de refuser au prétexte « que cela reviendrait à une forme de détournement des avoirs LPP ou 3a ».
Dans mon cas, heureusement j’ai mis seulement 5% de la valeur d’achat… le reste étant désormais constitués uniquement d’avoirs LPP/3a..
D’avance merci si tu as un avis/Rex là-dessus…
Salut,
je ne comprends pas le but. Pourquoi veux-tu sortir le cash mis au départ ? Autant ne pas amortir dans ce cas.
Concernant la partie prévoyance (LPP / 3a) effectivement ce n’est pas possible. C’est comme si tu vendais ta RP, ces avoirs doivent retourner sur un compte bloqué ou auprès de ta CP, ou encore être réinvestis dans une autre RP.
Ou, alternative : se mettre comme indépendant…;)
Merci Jérôme pour tes réponses.
Ce message juste pour mieux comprendre les prêts sur marge en bourse et ton message disant que ce n’est pas si différent de l’amortissement indirect quand on est propriété en suisse de sa résidence principale.
Ce que tu as fait p.ex. sur le tracker DBC revient donc à ce qu’on peut faire quand on s’endette sur notre actif réel (notre résidence principal) et qu’au lieu de rembourser 100% du capital restant dû, on garde le même niveau de dette et on réinvestit ses avoirs ailleurs afin d’en générer des rendements supplémentaires?
De mon côté, peut être à tort, je pense que ces prêts sur marge sont moins risqués sur de l’immobilier physique que sur des actions/trackers non (en tout cas il y a moins de « volatilité » que sur les marchés… pour peu qu’on est bien sûr « bien acheté » son bien (localisation, prix)).
(mais c’est aussi parce que je suis beaucoup moins au fait de la bourse que toi, même si j’ai pas mal progressé en lisant ton livre et en suivant tes posts sur le PF déterminant ;)).
En tout cas, merci encore pour ce forum qui nous permet d’échanger sur ces sujets de finance/bourse/indépendance financière qui sont pas toujours simple à appréhender.
Bonne journée
Sébastien
Quand je dis que ce n’est pas très différent, c’est parce que dans les deux cas tu fais un apport de base (une marge de 30% p.ex. sur les ETFs US ou des fonds propres de 20% pour l’immobilier en Suisse), ce qui te permet d’investir avec peu de moyens ou alors de garder du cash pour investir ailleurs.
L’immobilier physique peut paraître effectivement moins risqué, car la banque ne va pas te faire un appel de marge, puisque le prix du bien n’est pas coté. Cela ne veut pas dire pour autant que tu ne puisses pas perdre l’intégralité de ton apport de base, si le prix lors de la revente a baissé notablement. Il est même possible qu’il faille rajouter de l’argent. La temporalité est donc différente qu’un prêt sur marge en bourse, mais les mécanismes sont quand même assez proches.
Tu peux investir sur marge sur des positions longues ou short. Plus tu utilises de prêt sur marge, plus ton risque est important. Pour cette raison, je limite cette pratique uniquement aux positions short (pour lesquelles il est obligé d’avoir recours à la marge, vu que c’est un emprunt – si tu veux l’éviter il faut recourir à un ETF inverse). De plus, je limite également les actifs que je vends à découvert. De ce fait, le risque sur l’ensemble du portefeuille demeure sous contrôle. Il y a suffisamment de liquidités excédentaires (différence entre la valeur liquidative nette et l’exigence de marge de maintien).
merci beaucoup pour tes explications, je comprends un peu mieux 😉