Quel est le con qui a laissé le pied sur l’accélérateur ?

Hier soir le S&P 500 a clôturé en hausse de 1.23% et les futures progressent encore de 0.6% ce matin. L'indice phare américain a ainsi gagné 37% depuis son creux du 22 mars dernier. Ce matin il dépasse légèrement sa moyenne mobile à 200 jours, ce qui fait qu'il repasserait en zone haussière, tout juste 3 mois après l'avoir quittée en s'écroulant de 35% en l'espace d'un mois. GREAT, comme dirait Trump.

On dit que le marché a toujours raison. Il faudra voir ces prochains jours si le dépassement de la moyenne mobile se confirme ou si ce n'est qu'un faux signal. Dans tous les cas, si compare à ce qui se passe par rapports aux fondamentaux, il y a vraiment de quoi s'interroger.

Le Schiller PE Ratio se monte ainsi à 28.12, soit près du double de la moyenne historique. Pendant ce temps, le marché US est valorisé à 141% du PIB, ce qui le situe dans la catégorie "extrêmement surévalué". À part à quelques reprises en 2019 et au début 2020, il n'a jamais été situé aussi haut par rapport à l'économie réelle.

Quel est le con qui a laissé le pied sur l'accélérateur ?

Le taux de chômage US a explosé d'un taux de plein-emploi à près de 15%, en tout juste deux mois. Il n'est jamais monté aussi haut et aussi vite, à part durant la grande dépression des années 1930.

Quel est le con qui a laissé le pied sur l'accélérateur ?

Avec tous ses records, on se croirait en train de lire le statistiques de R. Federer. Cependant, tandis que le confinement planétaire permet au tennisman helvétique de conserver de l'avance sur ces concurrents, il est nettement moins favorable à l'économie réelle.

LIRE  L’importance de respecter son horizon de temps

Alors bien entendu, l'hyperactivité des banques centrales, en particulier de la FED, explique cette dichotomie entre Wall Street et Main Street. Si la tendance se poursuit ces prochains jours, l'épisode du virus chinois ne sera qu'un bref et lointain souvenir, en tout cas pour les marchés. Les traders pourront toucher leurs bonus, les institutionnels pourront à nouveau fanfaronner et nos caisses de pensions auront en plus l'excuse de réduire le taux minimal à 0.5%. En plus Trump pourra mettre en avant son  bilan économique INCROYABLE pour se faire réélire. Bref, presque que du positif pour tout ce petit monde qui vit dans une dimension parallèle...


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46 réflexions sur “Quel est le con qui a laissé le pied sur l’accélérateur ?”

  1. Il est vrai que c’est un phénomène très inquiétant. Je ne fais quasiment plus que du trading voir du daytrading tellement il devient impossible de réfléchir en terme d’investisseur !
    Ceci dit, le décalage entre les cours et la réalité finissent TOUJOURS par se rattraper, dans un sens ou dans l’autre cependant !
    Bon courage ;o)
    PS: ça me fait plaisir de voir que ton site tourne toujours à fond. Rare sont ceux qui tiennent sur la durée dans le blogging (comme en Bourse d’ailleurs !)

  2. Eh mais qui voilà, une toute vieille connaissance 😉
    Plaisir de te relire camarade de joute ! Et plaisir également de constater que tu fais aussi partie des dinosaures survivants.
    Je ne fais toujours pas de trading mais je suis très peu exposé en actions en ce moment. Si la tendance se confirme comme redevenant positive, je reviendrai sur certains titres mais avec parcimonie, uniquement dans des marchés peu valorisés, c’est-à-dire en tout cas pas aux USA et en Suisse.

  3. J’avoue que cela fait très peur. J’ai quelques billes dans des sociétés automobiles européennes, je pense à en sortir pendant qu’elles repassent dans le vert.
    Je vois plein d’entreprises avec des dettes colossales et des prêts d’états pour les soutenir, mais cela ne peut durer qu’un temps, et qui aujourd’hui pense acheter des voitures ou consommer comme avant ? Sans clients ou avec bien moins de client, comment supporter la dette qui ne fait qu’augmenter ?

  4. Tu mets le doigt sur le noeud du problème : la dette. Tant que les taux sont bas, aucun souci. Par contre lorsque les banques centrales seront contraintes de les rehausser, ça risque de chahuter la moindre.

    1. Laurent Martin

      Qu’est-ce qui pourrait contraindre les banques centrales à remonter les taux?
      Je pense qu’elles ont perdu une partie de leur indépendance (notamment la Fed et la BCE).
      Or les Etats qui les influencent désormais ne peuvent se permettre une remontée des taux, en raison de leur endettement qui était déjà souvent élevé (cela varie certes d’un Etat à l’autre) et qui explose aujourd’hui. Quant aux entreprises qui sont lourdement endettées ou qui sont en voie de l’être, si elles ne peuvent certes quant à elles pas influencer les banques centrales, représentent tout de même une bombe car leurs faillites en nombre serait une catastrophe, avec chômage, baisse de rentrée fiscale, etc.
      Comment tout cela va-t-il finir? (Question à combien de milliards de milliards?)

      1. Il y a une chose qui fait remonter à coup sûr les taux : l’inflation. Evidemment ce n’est pas pour ces prochains mois, « grâce » aux prix en chute libre des matières premières, notamment le pétrole, provoqués par une baisse massive de la demande. Le taux de chômage stratosphérique protège aussi l’économie du renchérissement. Pour l’instant. Ceci étant dit, la demande va revenir rapidement et surtout très fortement, car les investissements laissés en souffrance par les entreprises et par les particuliers vont devoir être rattrapés à moyen terme. Ce phénomène sera encore accru par les injections massives de liquidités par les banques centrales et par les gouvernements. En bref, on va assister à un phénomène de rattrapage dans l’économie réelle, qui va devoir pédaler deux fois plus vite pour essayer de rattraper le retard pris. C’est d’ailleurs en partie cela qu’anticipe le marché en ce moment. Le problème c’est que pour produire beaucoup et vite, surtout quand on n’a plus confiance aux chinois et qu’on cède aux sirènes protectionnistes, ça coûte très cher. Il y a un risque de surchauffe du système ces prochaines années. Les investisseurs ont oublié ce qu’est le risque inflationniste car il a pratiquement disparu des économies occidentales depuis les années 1980. On avait aussi oublié ce qu’était une pandémie et on a vu ce que ça a donné…

      2. Autrement dit, il serait peut-être judicieux de se tourner vers l’or ou d’autres matières précieuses en ce moment.
        Mais il semble déjà si haut…

        Ça bulle de partout.

  5. Oui, c’est mon côté acariâtre (de dinosaure). La basse exposition aux actions me semble une bonne stratégie. Je me suis fortement désengagé sur les sommets entre décembre et février, bien m’en a pris, même si le restant est rouge. Encore que j’ai lâché un peu de lest au rebond actuel.
    En toute vraisemblance, les niveaux des plus bas de mars finiront par être testé.
    Evidemment, en toute vraisemblance, les banques centrales continueront à balancer les trilliards, donc je peux me tromper et rater une fenêtre de tir. Mais ceci dit, si la situation se stabilise en 2 ans, il y aura d’autres occasions. Il y a toujours des occasions !
    Bah, qui vivra verra !

    1. Comme on dit, il vaut mieux revenir trop tard sur le marché que trop tôt… Enfin, en général c’est ainsi, mais avec ce marché plus corrompu que Trump, Bolsonaro et Poutine réunis tout est possible.

    2. J’ai l’impression de voir des « indices-Tesla »: ça monte, ça monte, ça monte mais ça fait pas de « balles »… et, pour beaucoup d’entreprises, ça se passe tout en augmentant la dette! En ski, quand chaque ski s’éloigne du skieur on sait ski arrive: ça finit en grand écart, puis… la chute arrive!
      Est-ce que les banques centrales ont le pouvoir de modifier les règles de la gravité?? J’en doute…

  6. Les marchés anticipent le scénario « optimiste » (pas de 2ème vague, pas de reconfinement, effet de rattrapage élevé) et si le scénario s’avère moins optimiste que prévu, les Etats et banques centrales combleront le gap via des injections monétaires sous diverses formes.
    Comme je l’ai dit par ailleurs, il ne s’agit plus d’acheter bas et de vendre haut, mais d’acheter haut et de vendre encore plus haut !!

  7. Tout simplement incroyable la puissance haussière actuelle! Même un éternel optimiste comme moi est bluffé de voir chaque jour des cours plus élevés. J’ai commencé cette semaine à revendre plusieurs positions achetées en mars et avril tellement les gains sont insolents, et tout ça ne va pas durer éternellement. Je trouve surtout que la plupart des banques et assurances sont remontées beaucoup trop vite, à l’exemple de Julius Baer ou Zurich. Méfiance méfiance…

    1. Si ça continue à ce rythme d’ici les vacances d’été les indices auront essuyé toutes leurs pertes. On va clôturer le semestre à zéro alors que les entreprises vont boucler six premiers mois catastrophiques. J’ai l’habitude de garder la tête froide mais je dois dire que cette montée donne le tournis. Rarement la bourse aura été aussi incertaine car il y a tellement de paramètres politico-géostratégiques en ce moment que tous les dés sont pipés.

      Bravo pour tes coups de mars et avril. De mon côté je fanfaronnais pendant cette même période parce que je ne perdais qu’une dizaine de pourcents et maintenant je me retrouve à la traîne car le marché m’a déjà rattrapé. Comme on dit, Mr Market a toujours raison… N’empêche qu’on a quand même sacrément l’impression qu’il la perdue, la raison !

    2. Perso en ce moment je vends… presque chaque jour je prend mes gains sur des actions que j’avais pourtant achetées pour le long terme. Le marché est tellement décorellé de la réalité que je ne comprend plus la logique de la chose, et quand je ne comprend pas je préfère sortir 🙂 je fais peut-être une erreur, ça va peut-être durer voire même ne jamais rebaisser pour s’aligner sur la situation catastrophique de l’economie mondiale, mais au moins je sais pourquoi je sors et je saurai pourquoi je re-rentre si un jour l’occasion se présente

      1. Nouveau record pour le Nasdaq!
        Le marché grimpe à fond sur les créations de jobs US meilleures que prévues et donc un chômage meilleur que prévu… à 13.3% quand même ! Très fort…

  8. Il est vrai que c’est hallucinant cette décorrélation entre réalité économique et indices. Certes, les planches à billets tournent à fond… Mais, j’espère que la correction nécessaire va être en douceur…
    Comme je ne comprends pas réellement ce qu’il se passe, je ne fais plus que du trading. A la moindre correction, il suffit d’acheter sur un support quelconque et d’attendre. Même avec des stop loss assez serrés, ça passe sur (presque) toutes les actions.
    C’est normal dans une forte phase haussière… Mais ce n’est pas normal si cela dure trop longtemps…
    Bref, il faut bien faire attention à ce qu’on fait…

  9. Euh… on peut changer le titre à « quels sont les cons.. » parce que ils en a beaucoup qui ont le pied lourd sur l’accélérateur en ce moment ou peut-être « la troisième dimension».. ou la quatrième !
    Enfin j’ai l’impression de vivre dans un monde parallèle.. le V dans la marché semble pas vraiment synchro avec l’économie réelle.
    Depuis quand les banques centrales ont le pouvoir d’annuler la gravité terrestre et les cycles économiques ? Ou alors c’est la nouvelle norme ? On traite à 18/20 les résultats car les actions sont le seul actif qui nous donne un rendement ?? On oublie 2020 et on prend de l’avance sur 2021?
    Tout ceci va être intéressant mais un peu frustrant pour ceux qui ont du cash… en ce moment cash is trash!

  10. Il est à noter l’ouverture record de nouveaux comptes de courtage par les particuliers tandis que les grosses mains restent en retrait du marché pour l’instant.

    1. C’est exact. Je l’avais aussi relevé et ça rappelle la fin de certains cycles haussiers comme celui des années 1920, 1990 ou 1980 au Japon où la hausse était entretenue par les particuliers, sur de faibles volumes, et totalement decorrélée de l économie réelle.

    2. Les grosses mains ? Cet argument est-il étayé ? Je suis preneur de faits, de news et très curieux svp

      1. Je laisserai gg détailler exactement à qui il pense quand il parle de grosses mains.

        Si je regarde du côté de Warren Buffett il est assis actuellement sur 137 milliards de cash, ce qui représente près de 30% de la capitalisation de BRK. Si il y a pourtant bien un gars qui ne jure que par les actions et qui n’aime d’habitude pas le cash c’est bien lui…
        https://www.google.com/amp/s/markets.businessinsider.com/amp/news/why-warren-buffett-unhappy-berkshire-hathaway-record-137-billion-cash-2020-4-1029181516

      2. Bonsoir Jérôme, merci pour cet article, j’ai fait quelques recherches mais mis a part buffet je ne vois pas d’acteurs principaux de marche qui sont restés a côte et n’ont pas profite de ce mini krach. Mais peut être ai je rate qqchose GG?

  11. Philippe de Habsbourg

    Un nombre incalculables d’entreprises et de particuliers vivent présentement sur le respirateur artificiel – d’un point de vu monétaire, pas médical, mais tout de même à cause de covid – accrochés aux seins des gouvernements, tels des bébés affamés.

    S’il y a une deuxième vague, il va se passer quoi selon vous? Quand je pense à ça, je me dis que j’aime bien avoir 20% de mon portefeuille en cash en ce moment! Et je pense que Buffet préfère aussi être sécuritaire en cas de nouvelle chute des marchés, que de faire des hauts rendements. Plusieurs de ces entreprises ont durement été touché par le confinement d’ailleurs. Je fais plus confiance à Buffet qui a 60 ans d’expérience derrière lui que des jeunes loups avides de profits rapides.

    Bien content d’avoir acheté quelques actions pendant le creux, mais également content de n’avoir rien vendu et avoir gardé un peu de cash! Quand j’achète un titre, je vise généralement une horizon de 20 ans.

    Aux US, leur Paycheck Protection Program, une subvention fédérale donnée aux entreprises qui reprennent leurs employés. En gros, ce n’est qu’un feu de paille! Une fois le bonus reçu et que les entreprises auront tout de même des pertes, les emplois seront-ils encore une fois perdus? Je parierais une action d’Amazon que oui!

      1. Vidéo intéressante effectivement qui confirme plusieurs points déjà constatés :
        – ouverture en masse de nouveaux compte de courtage durant le COVID (Swissquote a fait état de records dans ce domaine)
        – volumes très forts sur la baisse de mars et très faibles sur la montée qui a suivi (pour relativiser néanmoins, les volumes sont historiquement bien plus forts sur les baisses que sur les hausses)
        – achats des particuliers qui se focalisent sur les titres qui ont très fortement chuté (comme les compagnies aériennes) ou sur celles en situation de bulle, comme les technos. Ceci rappelle fortement le début de ce millénaire, avec le cas Swissair ou la bulle dotcom. Des milliers de particuliers néophytes s’étaient fait proprement entuber, moi le premier.
        – à relever également que la remontée du marché actuelle est due majoritairement aux FAANG, qui représentent en termes de capitalisation une part importante du stock market. Ces entreprises ont clairement été boostées par le virus chinois, alors même qu’elles étaient déjà avant le COVID la raison majeure de la hausse des marchés depuis plusieurs semestres. A lire à ce sujet le récent rapport de Yardeni Research (https://www.yardeni.com/pub/yardenifangoverview.pdf) qui ne se focalise pourtant que sur les « FANG », avec un A de moins (Apple, qui n’est pourtant pas de moindres).

        Que peut-on en déduire ? Le fait que les institutionnels ne soient pas présents ne signifie pas forcément que les particuliers néophytes ont tort. Néanmoins ce sont les institutionnels qui représentent le marché et ce sont eux qui vont dictent le tempo. En fonction de leurs décisions, la hausse importante initiée par les petits pourrait être balayée d’un revers de main.

      2. « la hausse importante initiée par les petits pourrait être balayée d’un revers de main. » ou à l’inverse boostée ^^ Dans ce cas tous les « prudents » (comme moi) rateront plus ou moins le train 😀

      3. Oui mais dans ce cas les institionnels joueraient à la roulette russe, ou au jeu de l’avion. Pas certain qu’ils aient envie de faire cela. En tout cas faudra qu’ils aient les reins solides et qu’ils assument.

        Pour rester dans l’analogie du train je préfère prendre le train régional suivant plutôt que le TGV qui arrive en gare sans les freins et avec un essieu endommagé.

  12. Un commentaire intéressant de la Deutsche Bank : « Les multiples de valorisation (ratios cours/bénéfices) élevés ne sont certes pas justifiés par une quelconque vigueur des bénéfices mais la perspective de taux d’intérêt ultra-bas pendant une période prolongée et les liquidités abondantes des banques centrales risquent bien de les maintenir à des niveaux structurellement plus élevés que par le passé. Nous anticipons par exemple un ratio cours/bénéfices supérieur à 20 pour l’indice S&P 500 à l’avenir. »

      1. ‘Les symptômes possibles des épisodes maniaques sont un débordement d’énergie, une perte de sommeil ainsi qu’une perte de contact avec la réalité.’
        On est en plein dedans!

      2. Merci Jérôme, très intéressant et ça remet le cadre comme on dit… quand tout monte régulièrement on a tendance à se laisser porter de peur du FOMO et faire des choses irrationnelles…

        Pour ce qui est de la langue de l’article, je lis les infos sur « google » et je peux paramétrer la langue de lecture pour avoir une traduction des pages en français, qu’elles soient en anglais, allemand ou autres au départ. C’est bien pratique même s’il y a parfois quelques coquilles de traduction.

  13. Laurent Martin

    Une idée qui me vient et que je partage ici:
    1) Depuis 2008, les banques centrales ont déversé des liquidités colossales dans le système (avec encore une couche cette année avec le Covid) et les taux d’intérêts ont baissé jusqu’à des niveaux jamais vus (même négatifs!).
    2) Malgré cela, l’inflation a été globalement plus ou moins maîtrisée, en ce sens que le coût de la vie n’a pas explosé (les salaires n’ont pas augmenté de manière inflationniste non plus).
    3) Alors, où est allée cette masse monétaire? Je pense qu’elle est au final allée dans les investissements, notamment boursiers, créant une bulle, la valorisation des titres étant souvent déconnectée de la réalité économique. Ce phénomène est aussi encouragé par les taux négatifs, poussant à se débarrasser du cash pour l’investir, même si cela ne rapporte rien.
    4) Les Etats sont endettés et cela n’est pas allé en s’améliorant.
    5) Avec une économie ébranlée et l’endettement des Etats, il est difficile d’imaginer une augmentation drastique des impôts (même s’ils augmentent progressivement…) et une hausse des taux, sous peine de pénaliser la consommation et donc l’activité économique et sous peine de mettre les Etats en difficultés.

    Au vu de ce qui précède, j’ai l’impression que c’est un krach boursier qui pourra effacer une partie de la masse monétaire injectée dans le système depuis 2008 et en quelque sorte assainir la situation. Ce sont les gens, sociétés, institutions, etc. (on l’est tous, ne serait-ce qu’indirectement par les caisses de pension par exemple) investis au moment du krach qui vont payer la facture.

    Et après? Les banques centrales vont-elles ouvrir encore plus les vannes? C’est probable. Les Etats vont s’endetter encore plus? C’est également probable. Mais les taux vont je pense demeurer bas ou négatif à long terme.

    En 2008, on est sans doute entré dans un nouveau monde économique à bien des égards.

    1. Effectivement tu as raison quand tu dis que l’argent injecté par les banques centrales n’est pas rentré dans l’économie réelle et qu’il a directement été investi. Ceci explique pourquoi il n’y a pas eu d’inflation et donc pas de hausse des taux.

      Il y a un problème avec cela, c’est qu’on ne crée pas de la richesse juste en imprimant des billets. La bourse ne peut monter à long terme que si ses fondamentaux sont solides, à savoir l’économie réelle.

      Comme tu l’as souligné, la politique de l’argent facile incite les Etats, mais aussi les entreprises et encore les particuliers à s’endetter. C’est le régime de la médiocrité : plutôt que de remettre en question notre manière de fonctionner, on s’endette, c’est plus facile et plus rapide.

      Le problème, c’est qu’on ne fait que différer le problème à plus tard, rendant sa résolution encore plus difficile.

      La bourse va devoir se réaligner sur l’économie réelle et une baisse brusque ou lente et durable paraît inexorable. Le COVID pour l’instant n’a pas réussi à la faire flancher, pour l’instant. Peut-être que si ça dure encore il y parviendra. Je ne suis pas certain que nos économies résistent à une deuxième vague. Je ne crois pas à des taux bas perpétuels. Ils sont néfastes sur le long terme, notamment pour notre système financier, nos banques et nos caisses de pension. Les Etats et les banques centrales ont d’ailleurs appris de leurs erreurs et cherchent désormais d’autres moyens pour relancer la machine (politiques budgétaires, hélicoptère monétaire…). Si les taux remontent, ça va faire mal à certaines entreprises de croissance qui ne misaient que sur les prêts pour se développer à outrance. Idem pour les particuliers qui sont devenus proprios alors qu’ils n’en avaient pas les moyens. Bref, des opportunités en vue.

  14. Bonjour,
    Pour ma part et de manière simple, voici comment je vois la chose :
    Si l’on se fie au message de Powell hier, les taux vont rester bas encore longtemps, même très longtemps. Personne, du moins pas beaucoup de monde, a intérêt que les bourses chutes. Les gens traditionnels sont poussés à mettre leur argent en actions, voir sur l’immobilier (pas de rémunération sur les comptes épargnes, peu de rémunération sur les obligations).

    Si je reviens sur le tableau de VAN K. THARP publié dans son livre (message que j’avais mis sur ce blog il y a quelques mois), il semble que le bull market ne soit pas terminé (à confirmer dans les prochains mois).

    En conclusion, même si Warren est en train de cumuler le cash, que beaucoup de gens vont ou on perdu leurs emplois avec ce Corona et que les actions sont décorrélées de l’économie réel, je reste optimiste et pense que le trend haussier n’est pas fini. Je continue donc à investir régulièrement sur les actions. A noter tout de même que je suis un investisseur très long terme et qu’une baisse de 30 ou 40% ne me fait pas peur.

    Bull Market Approximate Dates Number of years
    Good feelings 1815 – 1835 20
    Railroad boom 1843 – 1853 10
    Civil War and beyond 1861 – 1881 20
    Pre-World War I 1896 – 1906 10
    Roaring Twenties 1921 – 1929 8
    Post-World War II boom 1949 – 1966 17
    High-tech boom 1982 – 2000 18
    ? 2009 – present ?
    Average 14.7

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