Quel paradoxe. En temps normal, j’aurais Ă©tĂ© enchantĂ© de ne pas avoir Ă me rendre sur ma place de travail tous les jours de la semaine. D’un certain point de vue, je pensais que le tĂ©lĂ©travail devait s’apparenter plus ou moins Ă la vie de rentier. Tu t’organises et tu t’habilles comme tu veux, tu n’as pas Ă jouer la comĂ©die vis-Ă -vis de tes collègues et de ton chef, si tu veux faire la gueule tu peux y aller sans retenue… Bref, sur le papier, c’est le pied. Oui mais voilĂ , le monde du travail arrive toujours Ă sortir gagnant de l’histoire. Car, oui, le tĂ©lĂ©travail c’est la flexibilité… pour l’employeur surtout. La quantitĂ© de courriels explose, la limite entre vie professionnelle et vie privĂ©e disparaĂ®t, les horaires de travail s’allongent, les pauses raccourcissent, le tĂ©lĂ©phone sonne encore et encore, les visio-confĂ©rences s’alignent, se chevauchent, s’entrechoquent, le calendrier est plein de rdv virtuels. Bienvenue dans le monde du travail 2.0, bienvenue dans l’univers des informaticiens et des start-ups. Et grĂ¢ce au virus chinois, t’as en plus les moutards dans les pattes et c’est le concours de celui qui crie plus fort dans la maison.
D’ordinaire on me considère comme Ă©tant plutĂ´t ouvert d’esprit, mais lĂ je dois dire que le tĂ©lĂ©travail Ă la mode Covid aurait plutĂ´t tendance Ă me faire rejoindre le club des vieux cons rĂ©acs. Alors que j’avais rĂ©ussi Ă substantiellement augmenter ma qualitĂ© de vie ces dix dernières annĂ©es grĂ¢ce Ă mes investissements et une diminution notable du temps consacrĂ© Ă mon activitĂ© lucrative, j’ai l’impression d’avoir fait un brusque retour en arrière ces dernières semaines. Certes, c’est supposĂ© Ăªtre provisoire, mais je crains fort que le mouvement est lancĂ© et ça m’étonnerait beaucoup qu’on revienne exactement au point oĂ¹ on Ă©tait encore au dĂ©but de cette annĂ©e. Bien Ă©videmment, on va retourner travailler physiquement au bureau dès que le virus chinois se sera un peu calmĂ©. Ce n’est pas ça le problème. Le souci, c’est qu’on a tous pris un peu de ce bureau Ă la maison et que c’est bien parti pour durer, mĂªme quand la crise sera passĂ©e. LĂ je dois dire bravo. Je m’incline. GrĂ¢ce au Covid, le monde du travail a rĂ©ussi Ă universaliser une pratique qui n’était partagĂ©e jusqu’ici que par une petite minoritĂ©. Je ne parle pas du tĂ©lĂ©travail, mais de cette absence de coupure entre vie privĂ©e et vie professionnelle. Avant, ce sont surtout les cadres et les informaticiens qui Ă©taient concernĂ©s. Aujourd’hui ce sont la majeure partie des collaborateurs. ConsĂ©quence : une augmentation significative des flux (courriels et tĂ©lĂ©phones) en dehors des heures habituelles, par exemple tĂ´t le matin, Ă midi, le soir et le week-end.
Voilà qui me donne encore une autre bonne raison (mais était-ce nécessaire ?) de quitter au plus vite cette gigantesque farce planétaire qu’est le travail. Vive l’indépendance, vivent les dividendes !
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Je ne sais pas dans quel domaine exactement tu travailles, mais pour moi c’est le bonheur total!
Je suis présentement dans un chalet avec une vue magnifique lorsque je travaille, on a fui la grande ville pour plusieurs jours.
Je me rĂ©veille peinard avec ma copine, on prend le temps de dĂ©jeuner et en deux secondes je suis devant mon ordinateur Ă 8h30 (bon d’accord, j’ai un horaire fixe).
Je prends le temps de m’accorder quelques pauses ici et lĂ , je dĂ©jeune de midi Ă 13h exactement (toujours avec ma copine) et je termine vers 17h dĂ©pendamment des jours.
En deux secondes je suis revenu Ă ma vie personnelle et je peux vaquer Ă mes activitĂ©s jusqu’au lendemain matin. Pas de putain de traffic!!
Pas de travail la fin de semaine. Bon d’accord, je n’ai pas de gosses qui courent partout non plus, pour l’instant. Alors franchement, personnellement, pourvu que ça dure!! đŸ˜€
Je suis jaloux đŸ™‚
« Bon d’accord, je n’ai pas de gosses qui courent partout non plus »
Et c est lĂ toute la diffĂ©rence đŸ™‚ perso ce serait le bonheur total aussi si je n’avais pas mes 2 gamins qui me foutent le bordel toute la journĂ©e… ^^
Ça c’est clair. Comme tu le dis ça fait toute la diffĂ©rence. C’est pire que les vacances car
1) tu dois travailler
2) ils ne peuvent pas sortir
Bref, l’enfer.
C’est quoi la morale de tout ça? Que cela ne sert Ă rien de devenir rentier trop jeune, histoire d’attendre que les enfants soient partis du nid! đŸ˜‰
Ou alors avoir des enfants très tĂ´t ou pas d’enfants. đŸ™‚
Bon, sans dĂ©conner, quand l’Ă©cole n’est pas en quarantaine c’est quand mĂªme tolĂ©rable. Donc, oui, on peut devenir entier jeune đŸ™‚
Oh, quel magnifique lapsus: devenir rentier revient donc Ă devenir ENTIER! Ça me plaĂ®t beaucoup comme idĂ©e đŸ™‚
Ah oui mĂªme pas voulu consciemment le dire ainsi mais c’est vrai que c’est exactement cela !