Quelle drôle d'année 2018 nous avons vécu. D'abord le marché nous a donné une alerte au 1er trimestre, de manière assez violente, avant de très fortement remonter durant les 2e et 3e trimestre. On peut même dire que l'été, d'habitude très calme, a vu les cours s'enflammer et Trump fanfaronner.
Pendant ce laps de temps mon portefeuille s'est comporté de manière disparate. D'abord il a résisté beaucoup mieux que le marché jusqu'au mois de mai, avant de commencer à baisser lentement, mais sûrement, tandis que les autres indices boursiers, particulièrement en Suisse et aux Etats-Unis, continuaient de grimper au firmament.
Deux raisons expliquent ce phénomène. D'abord mon portefeuille comptait durant la première partie de l'année une part de 6% environ d'actions de pays émergents. Ces titres ont été les tous premiers à souffrir de la guerre commerciale initiée par l'homme à la chevelure dorée par l'urine de ses call-girls russes. Simultanément, les small-caps japonaises, une des positions les plus importantes de mon portefeuille, ont commencé elles aussi à souffrir.
Mon portfolio s'est donc mal comporté durant l'été, alors que les marchés suisses et américains continuaient à grimper. Ce phénomène a eu le mérite de m'obliger à sortir de plusieurs positions très rapidement durant cette année 2018, en suivant ma stratégie trailing stop loss. Comme il n'y avait rien d'autre intéressant à acheter, j'étais contraint de rester cash. Ma performance à ce moment de l'année était néanmoins mauvaise par rapport aux indices helvétiques et US, mais meilleure que les européens.
Par contre, ces ventes "forcées" m'ont permis d'anticiper au mieux ce qui allait se passer durant le dernier trimestre, et surtout sur le dernier mois de l'année 2018. Grâce à une part de cash qui a grimpé jusqu'à 50% du portefeuille, je n'ai perdu que 2% sur le mois de décembre, tandis que l'indice suisse SPI a chuté de 7.54%.
Au final, malgré un mauvais passage en milieu d'année, mon portefeuille a baissé de 8.13% en 2018, faisant légèrement mieux que le SPI (-8.57%), avec nettement moins de volatilité. Surtout, comme j'ai l'intime conviction que cette baisse ne fait que commencer, je me sens mieux paré que le marché pour affronter cette année 2019. Depuis le lancement du portefeuille en 2010, cela me donne une performance annuelle moyenne de 9.4%, contre 6.4% pour le SPI.
Mon portefeuille ne dénombre au 31.12.2018 plus que 24 positions, ce qui est très peu par rapport à ce qu'il a pu compter à un moment donné. Les titres qui restent sont dans la majorité de nature défensive et sont donc bien armés pour passer la crise.
Name | Symbol |
Allianz SE | ALV:FRA |
Banque Cantonale du Valais | WKBN:SWX |
Bridgestone Corp | BGT:MUN |
Broadcasting System of Niigata Inc | 9408:TYO |
BVZ Holding AG | BVZN:SWX |
Daiichi Co Ltd | 7643:TYO |
Delong Holdings Ltd | BQO:SES |
EVRAZ plc | EVR:LSE |
Fenwal Controls of Japan Ltd | 6870:TYO |
Hagihara Industries Inc | 7856:TYO |
Hormel Foods Corp | HRL:NYQ |
Kathmandu Holdings Ltd | KMD:NZC |
Mitani Corp | 8066:TYO |
Otec Corp | 1736:TYO |
Rasa Corp | 3023:TYO |
Shizuoka Gas Co Ltd | 9543:TYO |
Sumiken Mitsui Road Co Ltd | 1776:TYO |
Swiss Life Holding AG | SLHN:VTX |
Toronto-Dominion Bank | TD:TOR |
UBS ETF (CH) – Gold (CHF) hedged (CHF) A-dis | AUCHAH:SWX:CHF |
UBS ETF (CH) – SXI Real Estate® (CHF) A-dis | SRFCHA:SWX:CHF |
UBS Group AG | UBSG:VTX |
Valiant Holding AG | VATN:SWX |
Wakachiku Construction Co Ltd | 1888:TYO |
En 2018, CHF 14'230 de dividendes nets m'ont été versés ce qui est paradoxalement ma meilleure année, très loin devant 2017 (CHF 6'170) et 2016 (CHF 6'781).
L'importance des dividendes générés en 2018 s'explique par plusieurs raisons. Tout d'abord les titres dans lesquels je suis investi depuis le début de l'année dernière sont particulièrement sous-valorisés et paient donc un rendement très généreux. D'autre part, durant la première partie de 2018, mon portefeuille était encore fortement investi en actions, avec une faible proportion de cash. Comme la plupart des titres concernés étaient situés en Suisse, en Europe et au Japon, le dividende a été versé durant le premiers semestre, moment où j'étais encore investi. En 2017 par contre, je possédais beaucoup de cash à cause d'une réallocation des ressources des actions américaines survalorisées, vers des titres européens et japonais survalorisés.
Je me situe donc désormais à un tiers du chemin qui me mène vers l'indépendance financière, le reste des revenus provenant de l'immobilier. C'est un gros saut en avant. Il y aura certainement un mouvement de marche arrière en 2019 à cause de la part importante de liquidités. Néanmoins ce n'est que reculer pour mieux sauter, car tout ce cash me permettra dans un proche avenir de réinvestir massivement et à bon prix dans des titres de qualité payeurs de dividendes.
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J’adore ta plume!
« l’homme à la chevelure dorée par l’urine de ses call-girls russes » hahaha
😉
14’230 CHF de dividendes, magnifique rente, surtout quand on pense qu’elle te sera versée à vie sans avoir à lever le petit doigt! Continue ce beau parcours, la liberté t’attend au bout du chemin 🙂
Encore quelques petites années et Youhou ! 🙂
14’230 CHF de dividendes c’est vachement bien mais ça me laisse perplexe. Avec un rendement moyen de 5% ça veut dire que tu as environ 280’000 CHF d’investis. Si tu les places dans l’immobilier avec un RCI d’environ 15% ils te ramèneraient autour de 42’000 CHF par année. Pourquoi ne pas changer ton fusil d’épaule, surtout que c’est plus stable et moins sensible aux caprices de l’homme à la chevelure de pisse 🙂
Bonjour Jerôme
Bonne année à toi et à tout le forum. Bravo pour ton parcours….
Sebastien, vous avez en Suisse du 15 % en immobilier ? c’est très loin de ce qu’on a en France et cela doit être formidable et un super complément aux dividendes financiers….
bonne journée à tous.
bien amicalement
Antonio
Merci. Non en Suisse ce n’est pas différent qu’en France. L’immobilier rapporte en moyenne 5 à 6 % de total return par an. Bien sûr on peut réaliser plus sur un bon coup, comme c’est possible de faire encore bien plus en bourse.
La bourse rapporte quant à elle 9 à 10% en termes nominaux et 7 à 8% en termes réels.
En ce qui me concerne je suis placé en actions, dans l’immobilier physique et dans des valeurs mobilières immobilières. Histoire de diversifier.
L’avantage de l’immobilier c’est qu’il offre un meilleur rendement actuel. Au contraire les dividendes croissants offrent un meilleur rendement futur (rendement sur coût d’achat), car les dividendes progressent de 10% par an.
Bonjour,
Je me permets de re-réagir. Quand je parle de 15% de rendement, je dis bien de RCI (rendement de capital investi). Exemple cette semaine j’ai été chez le notaire pour signer un acte pour un studio.
Prix de vente 185K
Capital investi 32K
Cash-flow mensuel (loyer – charges – remboursement emprunt) 450 CHF (5400 par année)
Ce qui fait un RCI (5400 / 32000) de 16.8%. Et ça progresse aussi chaque année du fait de l’amortissement.
En France je suis sûr que vous pouvez même faire mieux grâce à vos prêts à 110% ou vous n’avez même pas de fonds à investir ou très très peu, et vous en ressortez un cash flow positif.
Mais bonne stratégie Jérôme, je suis positionné un peu comme toi mais dans l’autre sens, j’ai environ 90% dans l’immobilier et chaque mois j’investis les gains de l’immobilier dans des actions à fort dividende et paiement mensuel jusqu’à ce que j’ai assez pour réinvestir dans l’immobilier le plus rapidement possible. Ceci me permet d’être déjà à 50% du chemin vers mon indépendance financière en 3 ans
Bonsoir Jerôme
Merci pour la réponse mais je me doutais que cela ne pouvait être la règle d’avoir 15 % car cela se saurait. Les dividendes croissants sont effectivement plus intéressants et je l’ai vérifié avec des scpi dont les loyers baissent ou stagnent sur 10 ans contrairement aux dividendes qui augmentent…
j’ai même du BRK.B qui ne donne pas de dividendes mais cela me convient car progresser au même rythme que Warren Buffet c’est très agréable. j’ai bien dit au même rythme et non même montant…… je plaisante..
Je pense que la période est un peu turbulente mais si on a le temps devant soi il n’y a pas le feu au lac…. pardon… mais j’ai osé..
bonne continuation. bien amicalement
Antonio
En Suisse, les banques ne prêtent jamais plus de 20% du prix d’achat, l’emprunt maximal étant corollairement de 80%. En outre, si le prix d’achat est supérieur à l’évaluation du bien faite par la banque, la banque ne prête pas plus de 20% de cette évaluation. Comme les prix des biens immobiliers sont plutôt élevés, ce 20% représente un apport qui n’est pas négligeable et rend une éventuelle diversification (par le biais de l’achat de plusieurs biens) plus difficile qu’en matière d’actions. Pour un achat d’actions, on ne peut généralement pas avoir recours à l’emprunt.
Lors d’un achat immobilier, l’acheteur doit payer, en plus du prix de vente, les frais de notaire et les frais du registre foncier et un impôt sur les mutation (cet impôt est de 3.3 % dans le canton de Vaud); (il y a aussi un droit de timbre et des frais en cas d’achat d’actions). Le vendeur doit payer, dans le cantons qui le prévoie, comme le canton de Vaud, un impôt sur les gains immobiliers, qui dépendra de la durée de détention du bien (plus on a gardé le bien longtemps, moins le taux sera élevé; les années où on a occupé le bien personnellement comptent double). (Il n’y a pas d’impôts sur le gain en capital lors de la revente d’une action).
Un bien immobilier engendre des frais d’entretien (notamment les charges de PPE). Il y en outre quelques taxes, comme la taxe foncière. Une action engendre des frais de garde à la banque.
Un bien immobilier nécessite de « gérer le locataire » (on peut bien ou mal tomber). Il n’y a pas de locataire à gérer pour une action.
Le loyer d’un bien immobilier est connu à l’avance. Le dividende d’une action n’est pas connu à l’avance.
Pour un bien immobilier, il y a un risque de vacance dans la location. Pour une action, c’est la société qui décide si elle donne un revenu (dividende) ou non.
Il y a un risque de défaut de paiement du locataire d’un bien immobilier; bien entendu, il devra payer au bout du compte sauf s’il est insolvable. Il n’y a pas pour ainsi dire pas de risque de défaut de paiement d’un dividende, du moment que la société a décidé de l’attribuer.
Actuellement les taux d’intérêt des prêts hypothécaires sont historiquement bas. On peut donc emprunter à bons compte, en bloquant le taux pour plusieurs années le cas échéant. Ces taux ne peuvent que remonter et ils monteront forcément, tôt au tard; il faut donc s’assurer que l’opération financière soit toujours saine en cas de hausse des taux, surtout qu’une telle hausse est en même temps de nature à faire perdre de la valeur au bien en cas de revente. Avec les actions, on ne se préoccupe pas des taux d’intérêt.
Le marché de l’immobilier est plutôt haut, les objets intéressants pour de l’investissement ne sont pas légions respectivement intéressent beaucoup de monde, de sorte qu’il n’est pas évident d’acheter à un prix convenable, permettant un rendement correct. A cela s’ajoute que les loyers ne sont pas totalement libres, le droit du bail permettant au locataire de contester un loyer « abusif » (« qui permet au bailleur d’obtenir un rendement excessif de la chose louée ou lorsqu’ils résultent d’un prix d’achat manifestement exagéré »). Après, toute la question est de savoir ce qui est considéré comme excessif; je l’ignore. Pour les actions, c’est un peu la même chose: le marché est actuellement plutôt haut ce qui implique un rendement plus faible; en revanche, il n’est pas question de rendement abusif, mais il est vrai que c’est la société qui décide seule le montant du dividende.
L’immobilier est certes concret mais sa valeur est aussi sujette à variation, mais sans doute de moindre ampleur que pour les actions.
L’immobilier est moins liquide que des actions.
Pour revendre un bien immobilier loué (ou vide mais loué en dernier lieu) de moins de 150 m2 dans le canton de Vaud, il faut en principe demander une autorisation de l’Etat, qui sera donnée s’il n’y a pas de pénurie sur le marché locatif, si l’immeuble a été mis sous forme de PPE avant le 07.10.1989, si c’est le locataire qui achète, ou si les circonstances le commandent; l’autorisation peut être assortie de la condition de maintenir le logement sur le marché locatif et il peut y avoir un contrôle du prix de vente. Pour vendre une action, il n’y a en revanche pas d’autorisation à demander.
Fiscalement, en complément de ce qui a été indiqué plus haut, les revenus (loyers) du bien immobiliers sont imposés comme revenu, sa valeur (80% de la valeur fiscale) est imposée comme fortune, et l’éventuel gain en capital lors de la revente est imposé comme gain immobilier. En comparaison, les dividendes d’actions sont imposés comme revenu, la valeur des actions au 31 décembre est imposée comme fortune, mais l’éventuel gain en capital lors de la revente n’est pas imposé.
En France, la situation est à ma connaissance un peu (voire très) différente sur certains points.
Merci Laurent pour ce commentaire eclairé et très complet. Je rajouterais en ce qui me concerne le commentaire qui suit:
Effectivement il est possible de bénéficier de l’effet de levier grâce aux faibles taux d’intérêt, et donc d’obtenir une jolie rentabilité par rapport au capital investi.
L’immobilier étant moins capricieux que la bourse, emprunter pour augmenter sa performance peut s’avérer intéressant. Certains le font aussi d’ailleurs en bourse (c’est possible par exemple avec Interactive Brokers) ou sur le marché des devises, mais pour moi on rentre là dans le domaine purement spéculatif.
Attention cependant, ce n’est pas parce que c’est moins risqué avec l’immobilier qu’on ne peut pas aussi y laisser des plumes.
Il faut être particulièrement vigilant au prix et à la qualité du bien qu’on achète. De plus on est de toute façon tributaire de la loi de l’offre et de la demande.
On ne sait pas en effet ce qui va se passer durant le laps de temps qui sépare l’achat de la vente. Le marché peut se retourner. Sans compter que les logements peuvent rester vacants, faute de locataires.
Le marché Suisse connaît d’ailleurs depuis plusieurs mois dans certaines villes des difficultés au niveau de la location, à cause d’une offre excédentaire. Cela pourrait s’étendre aussi à la vente un jour ou l’autre.
On a d’ailleurs aussi connu nos crises immobilières en Suisse avant les années 2000, même si on n’est jamais tombé aussi bas que les américains en 2008.
Il est donc primordial que le rapport qualité/prix à l’achat soit le meilleur possible. C’est le seul paramètre qu’on peut vraiment maîtriser (comme en bourse d’ailleurs).
Donc oui, on peut obtenir une très bonne rentabilité de cette manière, mais ce n’est pas une règle absolue. De plus cela nécessite des compétences particulières. C’est assurément très différent d’acquérir des actions.
Surtout, ce n’est pas pareil d’acheter un ou deux biens immobiliers, dans lesquels on va vivre, même si c’est pour les revendre ou les relouer plus tard, que d’en acheter quelques-uns pour faire des profits, qu’il faudra administrer au passage, si on ne passe pas par une gérance (qui ponctionne 5% sur les locations). Tout le processus d’achat/location/vente est fastidieux et prend beaucoup de temps. Notaire, locataires, travaux, entretien, annonces, etc… c’est assez lourd à gérer. Je parle par expérience.
En ce qui me concerne je n’ai pas les compétences et le temps nécessaires pour suivre de manière « pro » des biens immobiliers. J’en ai néanmoins un, mon ancien appart, qui me ramène des locations qui me permettent comme Sébastien de racheter des actions.
C’est vrai que c’était un excellent investissement, mais je ne me verrais pas en suivre plus. Après tout, au-delà du temps et des compétences, c’est aussi une question de goût ! J’aime le côté liquide des actions, ça colle avec mon côté indépendant. Avec l’immobilier au contraire je me sens plus ‘captif’, car dépendant de beaucoup d’interlocuteurs.
Merci à Jérôme et Laurent pour ces réponses détaillées sur l’immobilier qui permettent de se faire une bonne idée des avantages et inconvénients dans l’immobilier.
J’ai un profil plus orienté actions qu’immobilier car j’aime la liberté aussi de pouvoir sortir quand je veux et je n’ai pas forcément les compétences pour gérer de l’immobilier en direct.
Ce qui est bien chez vous, par rapport à nous, c’est de ne pas être imposé sur les plus values actions et cela me semble un avantage très important sur le long terme.
amicalement
Martins
En pleine étude de RP, je viens rajouter qqs infos:
A contrario de nos voisins, en suisse tu n’est obligé de rembourser que le 1/3 du prix d’achat dans les 15 1ères années ou avant l’âge de la retraite.
Avec les 20% d’apport min. il te reste 13% du prix d’achat à rembourser. (Réalisable avec une Ass. Vie déductible)
Pour les 2/3 restants tu peux ne payer que les intérêts de ton hypothèque(avec les taux actuels…) et « réserver » l’amortissement pour d’autres investissements, ou déduire ta dette selon ta situation/volonté, évolution…
Dans un Canton comme GE, ZH, VD, ou les loyers sont prohibitifs, l’achat de sa RP deviens une manière de pouvoir épargner plus pour investir, car l’achat « coutera env. 30% » de moins qu’un loyer.
Attention, je parle de RP et non de Investissement locatif, je ne peux vous dire si ces chiffres sont compatibles pour les deux situations.
J’ajoute deux éléments importants que j’avais omis dans mon message ci-dessus:
1) Les fonds propres peuvent être financés par moitié -au maximum et à concurrence de 10% du prix d’achat- par la biais de la prévoyance professionnelle (LPP); attention: cette possibilité n’est offerte que pour la résidence principale, à titre d’encouragement à l’achat d’un logement; à voir si c’est une bonne opération ou non d’utiliser sa LPP pour ceux qui ont le choix de ne pas le faire.
2) Pour prêter la banque exige, en plus d’un minimum de fonds propres de 20%, que le coût de l’hypothèque (service de la dette par 1%, plus remboursement du capital par 1%, plus frais d’entretien par 1%, soit 7% au total, ce qui est considéré comme une moyenne historique du coût d’une hypothèque) ne dépasse pas le tiers du revenu annuel brut de l’emprunteur. Exemple: pour acheter un bien à CHF 1’000’000.-, il faut amener au minimum CHF 200’000.- de fonds propres (si c’est pour une résidence principale, on peut amener CHF 100’000.- de ses économies et CHF 100’000.- de LPP); si l’emprunt est de CHF 800’000.-, il faut que l’emprunteur (ou les emprunteurs, par exemple si c’est un couple) ait un revenu annuel brut total de CHF 168’000.- (7% de CHF 800’000.- égale CHF 56’000.-, somme qui est le tiers de CHF 168’000.-). Et si l’on souhaite acquérir plusieurs bien immobiliers, par exemple pour de l’investissement, il faut appliquer cette limitation à la totalité des emprunts, ce qui rend évidemment difficile la multiplication des acquisitions.
Cela peut paraître sévère, mais en réalité, si cela sert à protéger la banque, cela protège aussi l’emprunteur.
Aujourd’hui, les taux hypothécaires sont bas. Mais le jour où ils remonteront et que les emprunteurs devront renégocier le prolongement de leurs hypothèques à leurs échéances, cela va faire mal, surtout à ceux qui n’auront pas pris le soin d’amortir à mesure ou de faire des réserves en prévision d’un amortissement à l’échéance de l’hypothèque.
Eh bien. Vous êtes des encyclopédies en immobilier 😉
Je rajoute encore un point méconnu de beaucoup de personnes en Suisse. C’est très pratique quand on veut prendre une retraite fortement anticipée, et qu’accessoirement, comme moi, on n’a aucune estime pour les caisses de pensions.
Quand on achète un bien immobilier comme résidence principale on a le droit d’utiliser sa LPP soit pour constituer les fonds propres lors de l’achat, soit pour amortir (une partie de) la dette. Lorsque c’est fait, une mention est inscrite au cadastre, de sorte que si l’on vend sa résidence principale, il est obligatoire de remettre l’argent investi sur sa caisse de pension. Évidemment c’est ce qu’on cherche à éviter. La seule solution pour garder son argent en dehors de cette mascarade, c’est de ne pas vendre le bien, mais de le mettre en location. Vous avez parfaitement le droit de le faire. Ainsi on touche une rente indirectement de sa LPP des dizaines d’années avant l’âge officiel de la retraite! Sans compter que le rendement obtenu est bien supérieur à celui de la prévoyance professionnelle. Si c’est pas beau ça….
J’ai lu quelque part dans un forum que si tu places ta LPP sur un compte de libre passage ( s’informer des modalités, chômage, indépendant, etc…) tu n’as pas à restituer l’argent… évidement ça marcherai pour une retraite anticipée ou indépendant…
Tu parles peut être de l’article de dividinde …
https://www.dividendes.ch/2018/09/comment-faire-le-jour-ou-il-ne-sera-plus-possible-de-retirer-son-2e-pilier-sous-forme-de-capital/
Oui tu n’as pas besoin de le remettre sur une caisse de pension pour la simple et bonne raison que ce compte est comme l’indique son nom bloqué…. Jusqu’à 5 ans avant l’âge officiel de retraite, soit 60 ans pour les hommes.
Et les taux d’intérêts sont misérables sur ces comptes.
Comme le disait dividinde cela à un intérêt surtout d’un point de vue fiscal pour une retraite finalement juste un peu anticipée.
Et pour mettre l’argent sur un libre passage il faut changer d’employeur …
Bonjour,
Très intéressants vos échanges. En tant que français ( frontalier 74, travaillant et résidant en France), j’ai quelques questions pour bien vous comprendre :
a) ce que vous appelez la LPP, n’est ce pas ce qu’on appelle » le second pilier » et si c’est le cas, cela ne revient il pas à consommer vos droits à la retraite pour acheter votre résidence principale ?
b) on m’a dit qu’en Suisse, on pouvait emprunter sur 99 ans, donc reporter la dette sur les enfants et petits enfants, est ce vrai ?
Enfin une réflexion personnelle : pour des GE ou VD, il est toujours extrêmement intéressant de passer la douane pour acheter en France. Pour le plus grand malheur des Français qui travaillent en France d’ailleurs. Mais si l’on considère la galère toujours grandissante des déplacements transfrontaliers, on peut se demander si l’expatriation va perdurer dans les années à venir…
Salut Patrick, voleur de fondue 🙂
Oui la LPP c’est le second pilier. Consommer les droits à l’âge de la retraite c’est possible en achetant de l’immobilier. C’est encore possible pour l’instant car on peut retirer tout ou partie des ses avoirs en capital plutôt que de toucher la rente (mais le gouvernement aimerait suspendre cette possibilité car il y a trop de retraités qui font les cons avec cet argent et se retrouvent sur la paille). Néanmoins le but de la très large majorité des personnes sur ce site c’est d’en profiter bien plus tôt. On peut prendre une retraite anticipée aux yeux de la LPP au plus tôt à 58 ans (63 ans pour l’AVS). Inutile de te dire qu’en ce qui me concerne je ne vais pas attendre jusque là. D’autant que la rentabilité du compte 2e pilier est misérable (taux d’intérêt minimal de 1% actuellement, et il y a des pressions pour l’abaisser à 0.75%). Autant donc essayer de sortir par tous les moyens cet argent qu’on nous vole directement sur notre salaire et essayer de le placer sur l’immobilier, grâce à l’encouragement à l’acquisition de sa résidence principale prévu dans la LPP.
Concernant l’amortissement effectivement le minimal est seulement de 1% par an. Les banques ne sont en effet pas pressées de renoncer à leurs précieux intérêts 🙂 Donc il est possible de « transférer » ses dettes sur sa descendance (qui hérite tout de même du bien avec). Et au pire ils peuvent toujours refuser l’héritage 🙂
Quel début d’année en fanfare! Les bougies vertes se succèdent et en 2 semaines j’ai pratiquement effacé toutes mes pertes de fin 2018. Ce rebond est aussi puissant qu’inattendu et je dois dire que même un taureau comme moi commence à trouver cette hausse suspecte. Je commencerais presque à en avoir des idées d’ours et je me demande de plus en plus si je ne devrais pas profiter de cette embellie pour empocher quelques gains…
Je vais suivre les prochaines séances avec un regard de lynx et une méfiance de belette, car après tout il ne faut pas vendre la peau du taureau avant d’avoir tué l’ours. Mmmmh, cette phrase ne veut vraiment rien dire, mais je me comprends (il parait c’est ce que disent tous les patients dans les asiles…). 🙂
Hausse suspecte comme tu dis ! On retrouve là typiquement les grosses volatilités caractéristiques des marchés baissiers.
J’espère me tromper (quoique) mais je crois qu’on assiste seulement à des mouvements à court terme, du stock picking, alors que la tendance négative de fond est bien lancée …