Journal d’un futur rentier (61)

Cette publication est la partie 60 de 86 dans la série Journal d'un futur rentier.

Quelle pagaille en ce moment sur les marchĂ©s boursiers. Pour la première fois de ma vie d'investisseur, celle-lĂ , je l'avais au moins vue venir. En 2000, je n'avais pas anticipĂ© l'Ă©clatement de la bulle technologique. Pire, je commençais mĂªme Ă  investir Ă  ce moment-lĂ , tout excitĂ© de pouvoir participer Ă  la grande fĂªte de l'instant. Je me voyais dĂ©jĂ  rentier en l'espace d'une dizaine d'annĂ©es maximum. En 2008 je n'avais rien vu venir non plus, mais l'expĂ©rience prĂ©cĂ©dente m'avait appris Ă  devenir nettement plus prudent dans mes placements. La casse fĂ»t donc partiellement limitĂ©e. Pourtant, Ă  y regarder de plus près, passablement de voyants Ă©taient au rouge et j'aurais eu de quoi me mettre encore plus Ă  l'abri.

Mais cette fois c'est diffĂ©rent. Je l'ai vraiment vu venir. Je dirais mĂªme que je l'ai espĂ©rĂ©, et c'est peut-Ăªtre pour ça que mon regard critique sur les actions Ă©taient d'autant plus affĂ»tĂ©. En 2017 j'ai commencĂ© Ă  m'Ă©loigner des titres amĂ©ricains survalorisĂ©s et en 2018 j'ai multipliĂ© par dix ma part de cash dans mon portefeuille. Si j'ai tant attendu ce moment c'est d'abord parce qu'il y a de moins en moins d'actions dignes d'intĂ©rĂªt Ă  prix raisonnable. C'est aussi parce que je me suis fixĂ© il y a deux ans un objectif très (trop ?) ambitieux : celui de devenir rentier en 2020. Evidemment, avec une part de cash reprĂ©sentant actuellement plus de la moitiĂ© de mon portefeuille, il est impossible d'atteindre cet objectif. J'ai donc besoin que le marchĂ© entame une vraie correction, pour pouvoir "m'acheter" une rente Ă  bon rapport qualitĂ©/prix, par l'intermĂ©diaire de titres payeurs de dividendes croissants.

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Si la baisse des marchĂ©s est rapide (comme en 2008), il y a une petite chance pour que je puisse revenir sur le marchĂ© en 2020, lorsque les cours se seront stabilisĂ©s. Mais mĂªme en imaginant que je puisse Ăªtre Ă  100% investi Ă  ce moment-lĂ , je n'aurai pas une annĂ©e de recul sur le versement de ma rente. Cette Ă©tape est pourtant nĂ©cessaire pour m'assurer que mes projections fonctionnent dans la rĂ©alitĂ©. Donc, dans le meilleur des cas, sauf miracle, je n'atteindrai mon objectif qu'en 2021. Et si le marchĂ© baissier dure aussi long qu'en 2000, ça pourrait mĂªme Ăªtre 2023.

En mĂªme temps, mĂªme le scĂ©nario le plus pessimiste reste acceptable! Et puis je pourrai aussi bien entendu baisser encore mon taux d'activitĂ© bien avant... Donc lĂ  je suis en train de regarder cette agitation sur les marchĂ©s avec un mĂ©lange d'espoir et d'excitation!

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6 rĂ©flexions sur “Journal d’un futur rentier (61)”

  1. Je me rĂ©jouis de voir quand tu atteindras effectivement ton objectif de rentier et me rĂ©jouis pour toi! Ce qui m’étonne un peu, c’est que tu pars clairement du fait que la correction n’en est qu’à son dĂ©but et qu’on va revivre un vrai crash massif comme en 2000-2002 ou 2008. Peut-Ăªtre as-tu raison, mais peut-Ăªtre sommes-nous dĂ©jĂ  proches du plus bas.

    Ce que je veux dire, c’est que personne ne sait vraiment quelles vont Ăªtre la durĂ©e ou l’intensitĂ© de cette baisse. A force de rester sur la touche et toujours t’attendre Ă  une poursuite de la chute, ne crains-tu pas de te retrouver avec trop de cash (qui en attendant ne rapporte rien) sur les bras ou revenir trop tard sur le marchĂ©? De mon cĂ´tĂ© j’essaie d’investir mois après mois (« dollar cost averaging »), plutĂ´t que d’accumuler le cash et espĂ©rer trouver le point d’entrĂ©e idĂ©al.

    1. A voir ce qui se passe Ă  NY il semble que le plus bas continue Ă  s’enfoncer! Et Trump qui continue Ă  mettre la faute sur la Fed:
      https://www.dividendes.ch/screenshot_2018-12-24-19-13-08/
      LOL
      Plus sĂ©rieusement, si je pense que le marchĂ© va encore baisser c’est tout simplement parce qu’il est encore très cher dans son ensemble, malgrĂ© la baisse.
      Je n’essaie pas du tout de trouver un point d’entrĂ©e idĂ©al, je sais que c’est statistiquement improbable. C’est simplement que je ne trouve rien d’intĂ©ressant Ă  acheter en ce moment. Je suis aussi un adepte de dollar cost averaging, mais si rien ne rentre dans mes critères, alors je suis bien contraint de rester cash. Et en ce moment je dois dire que ça me permet de passer l’orage au sec ou presque.
      Joyeux Noël!

  2. C’est vrai, le marché US est encore hors de prix, par contre en Europe c’est beaucoup plus raisonnable. En Suisse je trouve plein d’actions abordables actuellement, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’elles ne peuvent pas encore baisser beaucoup plus.

    Joyeux NoĂ«l Ă  toi aussi mon frère spirituel đŸ™‚

    1. Merci frĂ©rot. Oui en Europe les prix sont de nouveau intĂ©ressants. Au Japon et et dans les marchĂ©s Ă©mergents ils sont hyper attractifs. Par contre effectivement en Suisse et chez le clown elles sont encore dans l’ensemble trop chères. Et puis sauf peut-Ăªtre quelques rares exceptions, je vais d’abord attendre que le marchĂ© se tasse un peu avant d’y revenir en force.
      PurĂ©e. Le père NoĂ«l n’a pas fait de cadeau Ă  Trump hier !

  3. Je reviens sur ce « journal du futur rentier » pour poser la question suivante: lorsque vous estimerez venu le temps de devenir rentier (et donc d’abandonner un emploi salariĂ©), lorsque vous jugerez les investissements effectuĂ©s jusqu’Ă  prĂ©sent suffisant, comptez-vous vivre uniquement sur les revenus de ces investissements (dividendes) ou Ă©galement sur le capital en entamant celui-ci? Cette seconde hypothèse est sans doute plus dĂ©licate Ă  gĂ©rer, mais permet de se considĂ©rer comme indĂ©pendant financièrement plus tĂ´t.

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