LEM (Liaisons Électroniques-Mécaniques) est une entreprise fribourgeoise spécialisée dans les composants pour la mesure des paramètres électriques.
Fondé en 1972 et coté à la bourse suisse depuis 1986, le groupe est leader dans la mesure de l'électricité et de la tension.
La capitalisation boursière atteint 1.3 milliards de francs et l’entreprise occupe plus de 1500 employés, avec des sites de production à Genève, Pékin, Sofia, Tokyo et Beijing.
Les produits clés, à savoir les transformateurs de courant et de tension, sont utilisés dans un large éventail d'applications sur les marchés de l'industrie, de la traction, de l'énergie et de l'automobile. Ses produits sont utilisés dans l'industrie générale ainsi que dans l'industrie automobile et l'ingénierie des systèmes et lignes ferroviaires.
La Chine constitue le marché principal de LEM depuis plusieurs années (environ 30% de ses ventes s’y concentrent).
La division Automobile (environ 20% du chiffre d’affaires) propose notamment des composants pour les moteurs et les batteries des voitures électriques, hybrides et semi-hybrides.
La division Industrie (environ 80% du chiffre d’affaires) est principalement active dans les énergies renouvelables, notamment dans le domaine du solaire.
De 2012 à 2018 (chez LEM, l’année comptable s’étend d’avril à mars), le chiffre d’affaires a augmenté de 27.5% et le bénéfice net de 87%!
Avec une marge nette bénéficiaire (NPM) de 17.7% et un rendement sur fonds propres (ROE) de 48.9% (!!!), le groupe fribourgeois est une vraie planche à billets.
Les finances sont très solides, avec 59% de fonds propres et des liquidités de plus de 12 millions de francs.
Le bénéfice par action est attendu à environ 50 francs pour 2018/2019 (chez LEM, l’exercice comptable va d’avril à mars). Au cours de 1152 francs, il en résulte un PER 2018/2019 de 23.
Cette valeur peut sembler élevée, mais elle est très raisonnable en comparaison historique et surtout étant donné la qualité de l’entreprise. LEM fait en effet partie de ces sociétés extraordinaires de la même trempe que Geberit, EMS Chemie ou IVF Hartmann et qui sont toujours chères (à juste titre).
Le payout ratio est traditionnellement très élevé chez LEM (85% cette année), ce qui fait qu’en fonction des cycles industriels le dividende est parfois abaissé, comme ce fut par exemple le cas en 2016. Néanmoins, le dividende est passé de 25 à 40 fr de 2012 à 2018, une augmentation (de salaire) de 60%. Le rendement du dividende est actuellement de 3.5%, une valeur très intéressante.
L’action est très volatile, ce qui s’explique notamment par le secteur d’activité et le free float de seulement 34%. Ainsi, le titre a plus ou moins doublé en 2017 avant de perdre près de 40% cette année! Ces montagnes russes sont le comportement normal de ce titre sur le court terme, c’est pourquoi il est réservé aux investisseurs avertis et dotés de nerfs solides. Par contre, sur le long terme la tendance est clairement haussière, avec une performance de plus de 1000% en 30 ans.
LEM investit beaucoup dans la recherche et le développement (environ 8% de son chiffre d’affaires), ce qui lui permet de rester à la pointe de la technologie et de constamment proposer des produits innovants.
La dépendance au marché chinois constitue à mon avis le risque principal pour LEM.
Conclusion
LEM est un vrai bijou qui va continuer de profiter de tendances majeures de notre société telles que l'automatisation, les énergies renouvelables et l'électromobilité (notamment boom des voitures vertes en Asie).
Le cours actuel est une excellente opportunité pour un investissement à long terme.
Cette entreprise, on LEM ou on LEM pas.
Moi j’ai choisi mon camp.
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Ah ah ah dividinde, tu ne peux pas t’empêcher 😉
Alors là on est en plein dans un titre à la Warren et ça ne m’étonne pas que tu LEM 🙂
Une bonne vraie franchise, avec de grosses marges, une forte rentabilité, des frais généraux maîtrisés, des dettes inexistantes et des besoins de dépenses en capital modestes.
Voilà un titre très solide, qui ne risque pas de faire faillite demain (Z-score d’Altman de 14.3 !), avec comme tu l’as aussi souligné de fortes réserves en liquidités.
Ceci étant dit, tu te doutes que le petit Benjamin qui sommeille en moi LEM un peu moins.
Je trouve le titre un peu cher, selon tous mes critères habituels, et en particulier par rapport aux ventes (4.28). Quand ce ratio dépasse les 3, c’est très souvent un signal de vente justement…
Ajoutons là-dessus qu’on est dans une tendance clairement baissière depuis 6 mois, ce qui n’est pas bon non plus.
Du point de vue du dividende, tu l’as dit, le payout ratio est hors limites par rapport aux bénéfices. Mais c’est encore pire par rapport au FCF (près de 120%).
En résumé, c’est vrai que c’est du lourd, mais un peu cher quand même. Tu me diras que la qualité a un prix, c’est juste.
Peut-être que je LEMerai un peu plus quand le prix se sera stabilisé à des prix plus raisonnables.
Nom d’un chien je me rends compte que je fais vraiment la fine bouche depuis plusieurs mois. Non seulement je n’achète plus, mais je vends de plus en plus ce qui fait que je me retrouve à la tête de beaucoup de cash. Le S&P 500 vient de battre un nouveau record, le PE Schiller Ratio sur cet indice et le Buffet Index sont à des niveaux astronomiques. Tout cela ne m’inspire rien de bon à l’approche de l’automne…
Et non, c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de faire des jeux de mots pourris! 🙂
LEM est en effet une vraie franchise et pour moi la valorisation actuelle est une opportunité à saisir. Par contre je comprends tes réticences, difficile quand on est un pro-Graham de se faire violence et d’acheter à ce prix.
J’ai déjà gagné plusieurs fois des 20 ou 50% avec cette merveille… et à chaque fois regretté par la suite d’avoir vendu trop tôt et de passer à côté de gains de plusieurs centaines de %.
Cette fois c’est certain: Tant que les fondamentaux restent aussi vigoureux, LEM est un titre que je veux conserver jusqu’à mon dernier soupir! 😉
Grâce à ton article le titre a monté de 6% !
Ce sont les banques d’habitude qui font des recommandations pour faire monter leurs titres!
C’est pas très joli tout ça dividinde 😉
LOL, j’avais prévenu dans mon article: c’est un titre très volatil et il peut très bien reperdre 6% demain. Ce qui compte vraiment c’est la tendance à long terme et je ne vois pas de raison qu’elle devienne moins phallique. 🙂
@Jerôme: est-ce que tu trouves le Z-score d’Altman sur un site gratuit ou s’agit-il de données payantes? Et y trouves-tu aussi le F-score de Piotroski?
On est jamais aussi bien servi que par soi-même!
Je le calcule tout seul. Comme un grand garçon 🙂