Journal d’un futur rentier (57)

Temps de lecture : 2 minutes

J'ai remarqué que plus on prend de l'âge, moins on supporte certaines tracasseries professionnelles. Ce qui me faisait sourire à l'époque a tendance désormais à me miner le moral. Voilà près de vingt années que je vis dans ce système dans lequel je trouve de moins en moins de sens. En ai-je d'ailleurs vraiment trouvé un jusqu'ici... ?

Si je revois mon moi plus jeune, j'ai tout de même le vague souvenir d'une personne qui s'amusait par moments sur son lieu de travail. Ce n'est peut-être qu'une vision idéalisée, on dit qu'avec le temps il n'y a que les bons souvenirs qui perdurent. Mais je crois aussi surtout que j'étais nettement plus tolérant par rapport aux diverses demandes qui arrivaient vers moi. Le problème c'est qu'à la longue, toutes ces demandes, petit à petit, jour après jour, durant des années, ça vous bouffe jusqu'à la moelle.

La société est très forte pour accaparer votre temps et votre énergie. Plus vous êtes bon dans votre domaine, plus elle aura tendance à exploiter vos ressources pour son propre compte. Ce sont les employés motivés, intelligents et travailleurs qui finissent par faire des burnouts, parce que c'est toujours vers eux qu'on se tourne lorsqu'il s'agit de régler des problèmes. A contrario, les branleurs, les râleurs, les grosses gueules sont comme des parasites, qui tirent leur énergie des fourmis travailleuses.

J'ai déjà connu cinq employeurs différents et je suis chaque fois parti parce justement j'avais le sentiment d'être exploité au détriment d'autres qui se royaumaient. J'ai certainement porté une part de responsabilité dans chacune de ces situations, mais d'un autre côté c'est difficile de faire autrement, quand on aime le travail bien fait. Le problème des entreprises c'est qu'elles encouragent la paresse sociale à partir du moment où les tâches sont réparties sur plus d'une personne, donc dans tous les cas. Pour les esprits indépendants, ceci est tolérable durant un certain moment, mais à la longue cela devient de plus en difficile à supporter.

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2 réflexions sur “Journal d’un futur rentier (57)”

  1. Philippe de Habsbourg

    Alors la grande question est : vaut-il mieux être un employé intelligent/compétent en burnout ou une grande gueule qui se branle toute la journée avec un maximum d’énergie?

    Dans ma situation je suis plutôt chanceux sur ce point, j’ai pas trop à me plaindre. Je suis dans une équipe qui performe plutôt équitablement. (j’espère que j’ai une bonne perspective de la réalité et que je ne sois pas celui qu’on traite de branleur haha!) Par contre, j’en connais plus d’un qui sont dans la même situation que toi!

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