Kühne + Nagel est un groupe schwyzois de transport et de logistique aux origines allemandes. Il a été fondé en 1890 par August Kuehne et Friedrich Nagel à Brême, en Allemagne. A ses débuts, le groupe s’occupait principalement du transport maritime de coton et de céréales.
Avec 1300 implantations dans une centaine de pays et plus de 74000 collaborateurs, Kühne + Nagel est aujourd’hui le leader mondial du transport maritime et le deuxième transporteur mondial aérien. Dans le transport routier, le groupe compte parmi les 3 leaders européens. Sa capitalisation boursière est de 17 mia.
Coté depuis 1994 à la bourse suisse, le groupe est composé de quatre divisions: le fret maritime, le fret aérien, les transports terrestres et les contrats de logistique. Les domaines phares pour K+N sont de loin le fret maritime (environ 45% du bénéfice brut) et le fret aérien (33%).
L’entreprise croît et gagne régulièrement des parts de marché, aussi bien de façon organique que par des acquisitions. Elle est très attentive au contrôle des coûts et cherche constamment à optimiser les processus.
La marge bénéficiaire nette est plutôt faible (environ 4%), bien que cette valeur soit plutôt bonne par rapport à d’autres compagnies du même secteur. De plus, la marge s’améliore constamment depuis plusieurs années.
Le secteur du transport et de la logistique est relativement peu gourmand en capital. C’est pourquoi l’entreprise peut se contenter d’un pourcentage de fonds propres de 31% et qu’il en résulte un rendement sur capital (ROE) très élevé de 32%.
Ces caractéristiques permettent à K+N de distribuer chaque année 75 à 100% du bénéfice aux actionnaires, sans pour autant mettre en péril la pérennité du dividende. Celui-ci vient d’ailleurs d’être augmenté de 4.5%. Au cours de 144.75 fr, le rendement actuel est de 4%, une valeur très alléchante.
Le PER 2018 est estimé à 21, une valeur historiquement raisonnable (PER moyen des dix dernières années: 23). De plus, le cours actuel se situe environ 20% au-dessous de son plus haut historique.
A ce prix, je suis acheteur de cette valeur sûre et à caractère plutôt défensif. Kühne + Nagel est par ailleurs qualitativement bien plus intéressante que son concurrent Panalpina, dont l’histoire est surtout une succession de scandales, de déboires et de promesses non tenues.
Parmi les risques principaux de la branche, citons surtout la dépendance au commerce mondial - et donc à la conjoncture globale.
Résumons:
K+N est une entreprise de qualité avec une stratégie claire et qui crée de la valeur pour ses actionnaires. Je suis d’avis que ce titre devrait faire partie de tout portefeuille et être conservé à jamais afin de profiter, de par l’expansion du commerce mondial, de cours plus élevés et de dividendes croissants.
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Merci dividinde pour cette analyse. J’avais déjà entendu le nom de cette entreprise quelque part, mais je n’aurais jamais imaginé qu’en Suisse on avait le leader mondial du transport maritime et le deuxième du transport aérien. Pas mal pour un pays qui n’a pas d’accès direct sur la mer 🙂
Effectivement la rentabilité de cette société est impressionnante. Associe cela avec un goodwill en hausse et de faibles besoins en dépense d’équipement, ça sent un peu la franchise. Un peu seulement parce que la marge comme tu l’as souligné est un peu faible.
Je trouve par contre les réserves de liquidités également faibles (et en baisse). De même, mais tu l’as aussi souligné, le ratio de distribution est très élevé (127% du FCF). Ces deux points sont néanmoins effectivement contrebalancés en partie par la forte rentabilité de la société.
Enfin en ce qui concerne le prix, je fais le Picsou comme d’habitude : je le trouve un peu cher. Si on se focalise sur le ratio prix/ventes ça va, avec 0.93, mais ça s’explique par les faibles marges. Mais bon, la qualité a un prix 🙂
On va voir ces prochains mois si, grâce au simplet à la mèche blonde, on va retrouver des titres de qualité bon marché. En tout cas c’est parti dans le bon sens.
En effet, la guerre commerciale lancée par le simplet n’est pas du tout du goût de la bourse. C’est pas encore les grandes soldes (elles devraient bientôt suivre), mais il commence déjà à avoir quelques bonnes affaires. J’ai par exemple renforcé cette semaine Burkhalter et Nestlé.
Quand les indices américains auront été divisés par deux, et par la même les retraites, les électeurs vont enfin ouvrir les yeux sur ce clown.
Maître, puis-je avoir ton avis sur Bellevue?
Assez incroyable ce titre.
1) les coûts du revenus sont négatifs (!?!) => marge brute énorme à 4 chiffres !
2) l’entreprise réalise des pertes, mais le FCF est positif
3) l’entreprise parvient donc malgré les pertes à payer un dividende généreux, grâce au FCF
4) marge de FCF énorme, aussi à 4 chiffres et marge nette supérieure à 100%
Franchement, je ne sais que en penser. Faudrait lire en détail les rapports de gestion.
Mais quand il y a des incohérences entre le FCF et le bénéfice, ce n’est pas bon signe. Ou alors quelque chose m’échappe. Et puis ces coûts négatifs sont bizarres aussi.
T’en dis quoi de ton côté ?
Merci pour ta réponse. A mon avis les chiffres de Bellevue sont peu significatifs parce que la banque est en pleine réorientation depuis 2017 (arrêt des activités de broker et focalisation sur la gestion de fortune). C’est un pari sur la réussite du turnaround.
L’important afflux d’argent nouveau est très prometteur ainsi que les commissions liées à son produit phare BB Biotech.
Je pense qu’il y a pas mal de risques mais qu’un engagement vers les 20 fr pourrait s’avérer une bonne affaire « value ».
Avec une hausse de plus de 100% en 2 ans, le cours de l’action est désormais complètement déconnecté des fondamentaux et je n’arrive pas à me résoudre à conserver un titre devenu aussi cher.
J’ai donc liquidé aujourd’hui l’entièreté de ma position dans KNIN @306. Ce pactole a été réinvesti dans les 2 titres suivants: BCVN @85.3 et BKW @100.2.
Merci Dividinde de partager tes modifications de positions! Une question toutefois: est-ce que tu vends et réinvestis le même jour? C’est clair que timer le marché reste très compliqué, néanmoins l’état actuel du marché casi quotidiennement haussier depuis… je n’arrive plus à m’en souvenir… m’inciterai à garder du cash et attendre un marché tendu et plus fragile. Je me demandais donc si les modifications se font toutes en même temps ou si tu partages le résumé de tes changements avec nous sans la durée dans le temps de ces modifications.
Merci pour tes précisions
@AGU: Je réinvestis en effet le plus souvent immédiatement le cash libéré par la vente d’une position, d’une part parce que je veux que mon argent travaille aussi rapidement que possible pour moi, d’autre part justement pour éviter d’essayer de timer le marché.
Certes, le marché est cher, mais ça fait 10 ans que c’est le cas… À vouloir attendre le point d’entrée idéal, on finit par rester sur la touche et ne pas toucher de doux dividendes. À attendre un jour de plus avant de me lancer, j’ai constaté que je finissais souvent par trop tergiverser et attendre une semaine avant d’agir… puis un mois… puis, etc.
Je fais d’ailleurs pareil avec la part de mon salaire que j’économise chaque mois: l’investir au fur et à mesure dans ce qui me semble valorisé correctement, plutôt que l’accumuler en attendant « que le marché retrouve la raison ». Mon but est de voir ma boule de neige grossir continuellement, pas d’être plus malin que le marché. 🙂
Après je ne veux pas spamer ce blog avec toutes mes transactions, c’est pourquoi je ne publie que celles liées à des titres dont j’ai présenté une analyse.
Très joli coup frérot !!!
C’est vrai que le marché est de plus en plus indigeste. Incroyable comme il a redécollé suite au corona krach, alors même qu’il partait déjà de très haut.
Comme toi, je déteste avoir du cash qui ne rapporte rien et j’aimerais pouvoir le réinvestir le plus rapidement possible. C’est ce que je fais en tout cas dans une situation « normale ». Toutefois, je ne peux pas me résoudre à l’investir dans des titres que j’estime hors de prix. Le problème c’est que ça devient la croix et la bannière pour dénicher encore des opportunités, même en élargissant quelque peu ses critères. Je vis donc actuellement, et depuis pas mal de temps, à contre-cœur, avec une part de cash un peu trop importante à mon goût.
Je ferai un topo là-dessus lors de ma revue du premier semestre, donc tout bientôt.