Analyse de VF Corp. (VFC:NYSE)

Temps de lecture : 3 minutes

V.F. Corporation est une entreprise américaine active dans la conception, la production, l'approvisionnement, la commercialisation et la distribution de vêtements de marque, notamment des jeans et vêtements de sport et des chaussures. Avec plus de 30 marques, VF est un géant de l'habillement. Elle compte d'ailleurs des marques de renommée, telles que Eastpak, Lee, The North Face, Timberland, Vans et Wrangler. L'entreprise a été fondée en 1899, en fabriquant à l'origine des gants.  Elle dénombre aujourd'hui la bagatelle de 69'000 employés.

VFC se négocie malheureusement en ce moment à un prix inaccessible, comme beaucoup d'autres titres américains et européens. Elle s'échange ainsi à 29 fois les bénéfices récurrents, 92 fois la valeur comptable corporelle, 2.9 fois les ventes et 27 fois le free cash flow. C'est très très cher tout ça !

Du point de vue des dividendes c'est un peu mieux, puisqu'on peut tout de même obtenir un rendement de 2.3%, pour un ratio de distribution de 68%. Il reste donc un peu de marge à VF pour continuer à faire croître ses distributions dans le futur. Elle ne s'est d'ailleurs pas privée de le faire par le passé puisqu'elle a augmenté son dividende chaque année durant la bagatelle de 45 ans ! Voilà ce  qu'on appelle un aristocrate de dividende outre-atlantique... Ces cinq dernières années les distributions ont d'ailleurs progressé de 18.5% par an, ce qui est remarquable. Il a même progressé de manière notoire en 2016 alors que le bénéfice baissait, ce qui prouve bien que l'entreprise conserve toujours suffisamment de marge pour continuer à augmenter chaque année l'argent de poche de ses actionnaires et conserver ainsi sa couronne de roi des dividendes.

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Tout comme le dividende, les bénéfices, les réserves de cash et la valeur des actifs progressent sur le long terme, ce qui prouve la solidité du modèle d'affaire du géant américain. VF parvient clairement a créer de la valeur sur la durée pour ses propriétaires et ceci se ressent sur le cours de l'action qui a plus que quadruplé ces dix dernières années.

Les réserves de cash sont très confortables, avec un ratio de liquidité générale de 2.4 (en hausse) et un ratio de liquidité réduite de 1.58. VF n'a donc aucun souci pour honorer ses obligations financières courantes. La marge brute est elle aussi confortable, avec 48.4% (en hausse), pour une marge nette de 8.33%. Même s'il est légèrement en baisse, le rendement des actifs est impressionnant, avec 12%, pour une rentabilité des capitaux propres tout aussi appréciable, de 22.2%.

Du côté de la dette c'est apparemment un peu moins glorieux, avec un taux d'endettement à long terme par rapport aux actifs de 21% (en hausse notable). Néanmoins, VF a une capacité telle à générer de l'argent, avec de surcroît de faibles dépenses d'équipement, qu'elle serait théoriquement capable de rembourser l'intégralité de sa dette en moins de deux ans utilisant l'intégralité de son cash flow à disposition. En ayant ainsi un recours intelligent à l'endettement, VF peut financer son développement sans devoir diluer l'avoir de ses actionnaires. Bien au contraire, le nombre d'actions en circulation baisse chaque année depuis de nombreuses années ! Associez cela au dividende qui croît  lui aussi chaque année et vous comprenez très vite pourquoi le cours grimpe en flèche.

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On l'a vu, VF Corporation, c'est du très solide. L'histoire de la société parle pour elle. De pas son secteur d'activité défensif, elle est protégée en partie des gros soubresauts économico-financiers. Ceci se confirme par un beta de 0.9. VF se compose aussi d'un portefeuille très diversifié de marques et d'articles. Même si on est en face d'un géant, son business demeure simple et facilement compréhensible. Surtout VF fait ce qu'elle faire et rien d'autre : produire et commercialiser des vêtements. De par sa taille et ses marques de renommée, elle est également relativement bien protégée des nouveaux concurrents.

S'il n'y avait pas la question du prix, VF serait typiquement le genre de titre qu'on peut acheter et oublier pendant de très longues années. Mais en ce moment, VFC est hors de prix. Je l'ai acheté en mai 2010, c'est une de mes plus vieilles positions, un des rares titres américains qui a résisté à mon remaniement de portefeuille de l'année passée. A plus de 90 fois la valeur comptable corporelle le prix devient intenable. Même si l'on tenait compte des actifs intangibles, qui sont très importants chez VF, cela nous ramènerait à tout de même 9 fois la valeur comptable. Trop, c'est beaucoup trop.

VF va annoncer ses bénéfices le 16 février. Les attentes sur ce titre sont tellement grandes que le marché en est au stade où il anticipe déjà des bénéfices surprises. Il vaudrait donc mieux que ce soit le cas, car tout autre résultat serait une déception...

Je viens donc de me séparer de cette pépite. Je la remercie à l'occasion pour ce voyage fructueux de près de huit ans que nous avons partagé. Sans doute qu'on se reverra dans un avenir plus ou moins proche...

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6 réflexions sur “Analyse de VF Corp. (VFC:NYSE)”

  1. Merci pour cette analyse. C’est marrant parce que ton texte m’a fait penser à Peter Lynch qui disait qu’il fallait autant que possible éviter les entreprises dont les produits étaient trop fortement liés aux effets de mode et ne bénéficiaient pour cette raison pas d’un avantage compétitif durable, typiquement les fringues, les pompes ou les bijoux.
    Et il y a en effet suffisamment d’actions de ces secteurs dont la performance corrobore cette philosophie, par exemple Abercrombie, Bijou Brigitte ou encore H&M.
    VF Corp semble être l’exception qui confirme la règle!

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      Ils sont très forts à ce petit jeu, ça faut leur laisser. Sans doute que c’est grâce à un portefeuille bien diversifié, une bonne gestion et une bonne vision/stratégie.

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      Aucun mérite. Quand le cours est si haut et les attentes si élevées le marché ne peut que être déçu. Je lisais un célèbre site américain qui disait être certain que les bénéfices qui seraient annoncés aujourd’hui allaient dépasser les attentes. Là je me suis dit qu’il fallait fuire en courant!

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