La retraite avant 60 ans? Impossible!

Temps de lecture : 2 minutes

Chaque fois que je dis à quelqu'un que je prévois de prendre ma retraite entre 50 et 55 ans, je vois le même regard suspect et j'entends la même réponse: FINANCIÈREMENT IMPOSSIBLE!

Robert, qui revient tout juste de 3 semaines aux Seychelles, me traite de doux rêveur. Marie, qui vient de s'acheter une nouvelle Mercedes avec sièges chauffants, affirme que mes calculs sont erronés. Thomas, qui ne connaît pas la différence entre un ETF et TF1, s'estimerait déjà heureux de cesser de jouer à l'esclave moderne se tuer au travail bosser à 64 ans. C'est seulement possible pour les riches et les gros salaires, renchérit Louise!

J'ai lu dernièrement (presque la larme à l'œil) que l'âge moyen de la retraite en Suisse était de 63.5 ans. Bien que 58% des Guillaume Tell prennent une retraite anticipée, l'âge moyen de la retraite reste atrocement élevé. Pourquoi? Parce que les Helvètes qui arrêtent de remplir les poches de leurs chefs travailler avant l'âge ordinaire de la retraite ne le font généralement que 2 à 3 ans plus tôt.

Alors, est-ce que je suis complètement fou? (en fait la réponse est sûrement oui, mais dans un contexte plutôt para-psycho-patho-sociologique qu'économique). Ne suis-je qu'un idéaliste qui n'a rien compris au fonctionnement de l'économie et ose remettre en question le système de prévoyance suisse pourtant tant admiré?

Voilà ce que déblatèrent les gens bien comme-il-faut: Anticiper sa retraite, c'est créer de graves lacunes de prévoyance et réduire ses rentes à vie. C'est devoir vivre ou survivre avec presque rien. C'est ne pas profiter du système, voire se faire berner par le système.

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Penser différemment de la masse n'est pas bienvenu dans notre société (suisse) uniformisée, formatée et aseptisée.

Avec un taux de conversion déjà très bas et condamné à diminuer encore drastiquement les prochaines décennies (vieillissement de la population, nombre d'actifs par retraité en chute libre), est-il raisonnable de penser qu'attendre 65 ans pour toucher une rente lamentable et condamnée à rester fixe jusqu'à son dernier souffle est vraiment la panacée? Quid de l'inflation?

Et avec en plus la garantie de ne rien léguer des avoirs de son 2e pilier à ses descendants. Et si faire comme tout le monde et choisir la facilité était la pire des solutions? Et si en fait c'est le système qui nous bernait?

Le ratio entre les personnes actives et les rentiers diminue. Il a reculé de 7 cotisants en 1948 à 3,8 en 2012. Et la parité est attendue vers 2050.

Quant au taux de conversion, qui sert à calculer le niveau des rentes, il a diminué de 7,2 à 6,8% entre 2005 et 2013. La réforme Prévoyance vieillesse 2020 prévoit un abaissement du taux de conversion pour la partie obligatoire à 6%. Le taux de conversion pourrait bien avoisiner les 4% d'ici 15 ou 20 ans. A des niveaux aussi pitoyables, autant prendre les choses en main soi-même...

Pour cela, il faut s'organiser, planifier, commencer le plus tôt possible à préparer son indépendance financière, que dis-je, sa LIBERTÉ!

A toutes ces mauvaises langues bien-pensantes je le crie haut et fort: La retraite après 60 ans? IMPENSABLE!


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7 réflexions sur “La retraite avant 60 ans? Impossible!”

  1. Encore une fois dividinde, je partage 100% ton avis. Pour la plupart des personnes une retraite fortement anticipée n’est pas seulement impossible, mais surtout elle ne leur traverse même pas l’esprit ! Parfois c’est juste par goût du travail, dans ce cas si c’est pleinement conscient, pas de problème. Mais très souvent c’est juste par ignorance. Et ça c’est très dommage…

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    Quand on entend les discussions au travail, on ce rend tout de suite compte que pour beaucoup la normalité à son charme. Qu’est ce qu’un petit vaurien de 23 ans peut-il savoir de la retraite ? Il rêve de partir à la retraite dans 10/15 ans mais ne lui brisons pas ses rêves.

    Je trouve que les gens ne ce remettent globalement jamais en question, alors pour remettre en question « le système »… Bon courage à eux

    Et très bon article, comme d’habitude 🙂

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    Merci Jérôme et Brudy pour vos commentaires.

    C’est bien vrai, beaucoup de personnes ne pensent même pas aux possibilités qui existent pour sortir du système avant d’être tellement âgées et usées qu’elles ne pourront plus jamais profiter de leurs belles années. Le temps passe très vite et personne ne vient un jour vous dire qu’il est temps de profiter pleinement de la vie – sauf une fois qu’il est déjà trop tard.

    D’autres personnes refusent en effet de remettre en question le système par peur du changement et de l’inconnu. Le besoin de sécurité et de repères est tellement fort pour l’être humain que de nombreuses personnes n’oseront jamais sortir de leur zone de confort. Ces âmes deviennent prisonnières de leurs chaînes et, par habitude, finissent même par les aimer.

    L’homme est-il vraiment né pour passer ses plus belles années enfermé dans un bureau gris béton à vieillir sous les néons? L’argent doit-il dicter tous nos choix au point de nous voler notre temps? La vie n’est-elle pas plus belle au bord d’une rivière à écouter le chant d’oiseaux ivres de liberté?

    Se poser les bonnes questions c’est déjà se donner les moyens de changer les choses.

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      C’est pour ça que c’est important de commencer très tôt, dès 20-30 ans. Plus on débute rapidement, plus c’est facile d’atteindre vite ses objectifs, sans devoir se serrer la ceinture. Au contraire, alors que les autres sueront pour boucler les fins de mois plus tard, ceux qui ont pris les devants rigoleront. La Fontaine nous a déjà tout appris avec ses animaux : la cigale et la fourmi / le lièvre et la tortue. Tout est dit. On a rien inventé de mieux depuis.

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    Philippe de Habsbourg

    Je suis un fonctionnaire de 32 ans et je suis bien content de voir que d’autre personnes partagent mon avis!

    D’un autre côté, la vie ne se passe pas toujours comme on le souhaite…

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    Il y a toujours des couilles en cours de route c’est normal. L’important c’est de garder le cap.
    Plus il y a d’imprévus mieux on est armé pour la suite.

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    Ce qui ne tue pas rend plus fort et les échecs ne sont des échecs que si on n’a rien appris de nos erreurs.

    Je trouve que le plus important est de toujours savoir qui on est, de ne pas se mentir à soi-même et de savoir où on veut aller dans la vie.

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