Sites de courtage : Prix vs. sécurité

Dernière mise-à-jour : 2 janvier 2017

TradingUn article paru dans ‘Le Temps’ (quotidien Suisse romand) relevait les différences significatives des prix des plateformes boursières sur internet. Les différences de prix en soi ne sont, à mon avis, pas un problème en soi: dans une économie libérale, chaque entreprise est heureusement libre de fixer les prix qui lui conviennent et qu’elle juge concurrentielle. De toute façon, le marché la sanctionnera tôt ou tard. S’agissant de plateformes boursières, on ne peut évidemment pas non plus invoquer un ‘manque d’information du consommateur’ ou ‘ un abus’ quelconque: on s’adresse quand même à un public qui, par définition et a priori, a un niveau de sophistication (formation, curiosité, capacité de discernement, etc.) suffisant pour qu’il prenne les décisions en toute connaissance de cause et qui a la capacité de faire un choix informé.

 Ce qui m’a surpris par contre c’est l’absence de toute référence au risque fiscal que représente l’utilisation de plateformes boursières à l’étranger pour des résidents suisses: en effet, au vu des bouleversements auxquels nous assistons dans le domaine de la transparence et de l’échange d’informations, mais aussi de la non résolution et du manque de clarté à ce sujet, quelle personne saine d’esprit voudrait parquer ses économies sur un compte à l’étranger?
Nous avons assisté en Suisse à la remise en cause d’un accord fiscal vieux d’un demi-siècle par et avec la France. Est-on vraiment certain de vouloir placer en otage ses biens, en tant que résident Suisse, dans un compte français? Peu pour moi…et tant pis si les frais sont 4 fois plus élevés en Suisse! Je pourrais, j’en suis quasi-certain, acheter une très grande maison pour un prix équivalent à un cabanon en Suisse dans un quartier de Bagdad. Pourtant je ne le fais pas…
D’ailleurs, c’est bien cet argument là qui est à la base de l’incroyable expansion des banques privées suisses depuis près d’un siècle, ne l’oublions pas: l’argument, pour les premiers réfugiés ‘économiques’ a toujours sécuritaire et lié à l’instabilité (monétaire, politique et, oui, fiscale) de peur pays d’origine, beaucoup moins une volonté affichée d’échapper à l’impôt. Ce n’est qu’avec l’avènement des gouvernements dits ‘ de gauche’ d’après guerre que de nombreux européens se sont dits que l’économie fiscale était aussi très importante, même si dans une Europe en cendres et ayant vécu deux guerres mondiales à moins de 25 ans d’écart, la recherché de stabilité restait l’argument principal.
Eh oui, si les banques suisses (et les plateformes boursières) semblent selon l’auteur de l’article abuser, elles ont, reconnaissons-le, un avantage compétitif. Elles seraient bien bête de ne pas en profiter aussi longtemps que les clients y trouvent leur avantage.

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10 réflexions sur “Sites de courtage : Prix vs. sécurité”

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    Merci Armand pour cette piqûre de rappel. A noter qu’il ne sert à rien non plus de se focaliser uniquement sur le prix des transactions. Il y a plein d’autres frais cachés chez les divers prestataires de services. En particulier, pour un investisseur orienté dividendes, donc tourné sur le long terme, les frais de garde sont bien plus importants. On parle de ces différents frais ici :
    http://www.dividendes.ch/forum-2/le-bar/frais-de-courtage/

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    Bonjour Armand,
    Merci pour cet article ,ainsi que pour les commentaires de Jerôme et Hubert : Ce sujet avait été en partie traité antérieurement avec intervention de Jean Louis et Jérôme en son temps , il était évalué la fonction Trading de Postfinance : J ajouterais qu à l heure actuelle ,
    – Comme indiqué , il y a lieu de tenir compte de la fiscalité incertaine…. avec effet rétroactif .
    – Le risque que les comptes soient bloqués dans des pays voisins à partir d un capital de Euro 100.000.- est réel – Tout ça pour avoir voulu gagner quelques francs sur des opérations de courtage –
    Personnellement , COMPTE EN EURO chez POSTFINANCE -Question sécurité des transactions , elle me paraît nettement plus sûre que celles proposés par certains fournisseurs de trading :
    – Lisez soigneusement leurs contrats
    Trading Postfinance :
    Opérations faciles , exécution rapide , passablement d analyses possibles .- A disposition en euro , cartes de crédit normale ou Prepaid en différentes monnaies à un tarif très concurrentiel

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    Merci Armand pour cet article.
    Deux points m’interpelle malgré tout:
    1) Qu’entendez-vous par „risque fiscal que représente l’utilisation de plateformes boursières à l’étranger pour des résidents suisses „ ? Je ne suis pas concerné mais il me semble que beaucoup de résidents suisses utilisent Interactive Brokers, pour ne citer que le plus connu, et en sont très satisfaits.

    2) Concernant les frais de courtages vous écrivez „De toute façon, le marché la sanctionnera tôt ou tard“. Ce serait vrai s’il y avait une véritable concurrence. Swissquote, avec 50% du marché, peu faire ce qu’elle veut, par exemple doubler les frais de dépôt, sans risquer de perdre beaucoup de clients.

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    Pour le blocage des fonds a 100.000 euros, il faut préciser et relativiser, car il se dit n’importe quoi sur la question.
    L’union bancaire européenne prévoit un mécanisme de solidarité par abondemment sur un fonds européen qui permettrait d’assurer jusqu’à un remboursement de 100.000 euro par déposant dans un établissement bancaire faisant faillite.
    Mais , point négatif , ce fonds n’existe pas encore et il semble qu’il faille un certain temps pour qu’il soit opérationnel et surtout rien ne dit qu’il suffise en cas de faillite en chaîne..et que prévoit la Confédération en cas de faillite d’un établissement suisse,
    Hum…
    Mais surtout, les courtiers en lignes tels Bourse Direct, Boursorama etc pour ne parler que des français sont des filiales, juridiquement INDÉPENDANTES de leurs sociétés mère, banques de dépôts qui très éventuellement pourraient faire faillite. Faire remonter indûment de la trésorerie de la fille pour financer la mère est constitutif du délit d’abus de biens sociaux passible de cinq ans de prison.
    Et surtout, on rappelle que les courtiers ne sont que dépositaires de titres de leurs clients comme un supermarché est dépositaire d’un distributeur de canettes ne lui appartenant pas. La aussi, utiliser les portefeuilles des clients et ne pas les rembourser a demande est constitutif d’une escroquerie.
    Je vois très mal Boursorama, Bourse Direct et consorts en faillite. Par contre , il me semble que les actionnaire et déposants de l’UBS ont bien transpiré il y a quelques temps , non?
    La question du montant maximal a déposer reste importante, mais elle ne justifie pas, a mon avis , les pratiques de voyous qui consistent a prendre plus de 2000 CHF de droits et commissions par an pour un portefeuille de 75.000 CHF, même s’il tourne bien.

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    En ce qui concerne bourse direct, filiale de Viel et compagnie, les liquidités des comptes titres sont chez CALYION (CA-CIB), filiale du Crédit agricole.
    Que se passerait-il pour les clients de bourse direct si le Crédit Agricole se retrouve en faillite en ce qui concerne leurs liquidités et titres ?
    Pour les titres il me semble que la banque n’a pas le droit d’y toucher dont ils devraient être restitués au client de bourse direct (en théorie en pratique il peut toujours y avoir une fraude ou perte des titres par la banque !).
    Pour l’argent liquide des compte titres :
    Compte tenu du nouveau mécanisme de résolution unique mis en place par l’union bancaire, il me semble que c’est au client et actionnaires des banques en premier d’assumer la responsabilité.
    Cependant en pratique l’argent est bien stocké chez le crédit agricole, les clients de bourse direct seraient peut être indirectement considérés comme clients du CA, donc devant assumer les conséquences et perdraint leur liquidités.
    En tout cas je me pose cette question, mais de toute façon je ne connais pas de courtier en ligne français qui ne soit pas en relation avec une banque française à risque.

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    Il existe en Suisse des possibilités bien moins coûteuses que les banques qui sont parmi les plus voleuses (et criminelles) au monde.
    Personnellement, j’ai quitté UBS qui me volait avec des frais de garde s’apparentant à du racket pur et simple. Je suis actuellement chez Strateo Genève et chez PostFinance. Le premier me facture 100 Francs annuel et le second 0 ! Chez UBS, j’en était à plus de 3000 Francs. A cela il faut comptabiliser des frais d’opération bien plus bas. De plus, mes frais de transfert ont été remboursés (transactions gratuites) par Strateo.
    Depuis le début de la crise, UBS a augmenté deux fois ses tarifs de garde. J’ai signifié à mon intermédiaire que je ne participerais plus à leur redressement, mes impôts ayant déjà servi à cela !

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      Je suis aussi chez Postfinance, frais de dépôt gratuits, toute la gestion des comptes gratuite, cartes gratuites, frais de de retrait gratuits dans tous les distributeurs d’argent dans le monde entier, et les frais de transaction pour les titres sont malgré tout concurrentiels… bref y a pas photo.

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    Ma grand-mère demandait à retirer ses titres pour ne pas payer de droits de garde.
    A l’époque cela se faisait.
    Question : Est-ce toujours possible ?
    Il y a parfois des possibilités que l’on oublie parce les intermédiaires ne nous les proposent pas.
    Mais juridiquement, je ne vois pas trop ce qui s’y opposerait à la détention des titres que l’on détient, au porteur comme au nominatif.
    Dans le cas de titre nominatifs,peut-on s’adresser directement au registre des actionnaire et demander le transfert physique des titres ?
    Quelqu’un ici a-t-il essayé ?

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      Sur le fond, il ne devrait pas y avoir de raison qui puisse s’y opposer. Néanmoins cela deviendrait un peu compliqué à gérer, surtout quand on commence à acheter des actions à l’étranger et qu’on commence à avoir un portefeuille bien garni. Cela signifierait beaucoup à gérer soi-même, entre les contacts pour transférer les titres lors des achats, ventes, moyen de réception des dividendes, etc. Bref ce serait compliqué, d’autant que les frais de garde chez certains intermédiaires financiers sont gratuits (Interactive Brokers ou Postfinance par exemple).

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