La finance, un paysage en mouvance

Dernière mise-à-jour : 2 janvier 2017

ChangementsPlutôt qu'un article, j'aimerais lancer le débat, maintes fois évoqué dans les journaux. Il est incontestable que la pression des autorités fiscales occidentales sur les banques suisses a des répercussions. J'entends de source directe et sur les histoires des clients 'défiscalisés' qui partent. On évoque dans les établissements des volumes de 25%, ce qui est important et l'est d'autant plus que ce sont des clients à marge importante (la raison en est que ce client spécifique ayant 1. comme point de référence ses économies fiscales et 2. a (avait!) peu de marge de manoeuvre, les banques ne se sont pas gênées).

La question est de savoir comment le paysage bancaire va évoluer. Voici mes conjectures qui valent ce qu'elles valent:

  1. Certains banquiers (ou gestionnaires de fortune, ci-dessous on peut s'utiliser pour l'autre) vont gagner en humilité car ils devront se retourner vers des clients plus exigeants, plus sophistiqués et moins dépendants.  Je pense que certains vont se transformer en véritables conseillers et prendre des marges correctes, sans plus et surtout ils vont délivrer des services à réelle valeur ajoutée (dont le prix sera transparent). Leur rémunération devrait à mon avis être même indépendante de la masse sous gestion (ou moins corrélée qu'actuellement du moins).
  2. Les autres chercheront à préserver leurs marges en concoctant des produits structurés dont les frais (pour le client) et le revenu (pour la banque) seront bien cachés. Cela marchera pour les portefeuilles relativement petits de clients peu sophistiqués. A l'heure du web 2.0, dividendes.ch en est la preuve!, l'information pour qui la cherche, est disponible.
  3. Il existera une 3e catégorie (qui existe déjà mais ne s'adresse qu'à une catégorie de traders) qui sera la banque discount, la 'Easy Bank', à la 'Swissquote' (leur récent rachat de MIG n'est d'ailleurs en ce sens pas un hasard, même si MIG est dans une activités différente). Swissquote n'est pas si discount que cela, mais je m'attends à de nouveaux arrivants.

Je verrais cette évolution d'un oeil positif, surtout que les associations de protection des consommateurs se pencheront sur la 2e catégorie, qui ne pourra jouer ce petit jeu qu'avec délicatesse.

Les premiers signes de ce que je prédis se font déjà sentir: mon sentiment très subjectif est que la patine arrogante des banquiers  est en train de se fêler.

Par contre, un scénario pourrait venir contrecarrer cela, scénario amené par ceux-là même qui essaient de mettre la place financière suisse à genoux, à savoir nos voisins européens. En effet, même si la base de clientèle 'défiscalisée' est importante (dans les 25% comme mentionné ci-dessus), il y a un taux (non encore estimable) de ces clients qui déclarent...mais restent dans leur banque suisse! Là aussi les raisons en sont multiples et nous font penser aux glorieuses périodes de la guerre froide:

  • Neutralité de la suisse
  • Confiance dans un système bancaire qui fonctionne (lisez: chez moi en France, en Belgique, en Allemagne, j'ai moins confiance)
  • Pas de confiance dans son système politique et économique autochtone et dans les incessants changements de lois et règle, l'état fouineur

Cet état de fait, s'il se confirme, va-t-il inverser la tendance à plus d'ouverture, de transparence? Je ne ne pense pas, il va peut-être le ralentir. Mais nous avons une vague de fonds sociétale qui, pour le pire et le meilleur, pousse vers plus de transparence. Les banquiers n'y échapperont pas.

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6 réflexions sur “La finance, un paysage en mouvance”

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    Merci Armand pour ce bel article. Merci aussi pour la référence à dividendes.ch 😉
    Je complète avec deux autres éléments antagonistes :
    – Les européens ne pouvant plus exiler leurs fonds pour les défiscaliser vont finir par s’exiler tout court. La Suisse, même si elle est en concurrence avec d’autres pays où l’Etat sait rester modeste, est bien armée de ce point de vue. Une certaine finance domestique pourrait donc en bénéficier, mais pas forcément les majors qui n’ont pas hésité à lâcher leurs clients et leurs employés dans la tempête.
    – La démocratie directe pourrait paradoxalement jouer un mauvais tour à notre pays. Jusqu’ici elle était le garant d’une stabilité politique et économique. Désormais, avec le recours de plus en plus fréquent à des initiatives/réferendums contre la liberté d’entreprise (fixation des salaires, des bonus, harmonisation des taxes, horaire d’ouverture des magasins, frein à l’immigration, etc.), certaines multinationales commencent à paniquer et à se demander si la Suisse est toujours le bon choix. D’ailleurs certaines ont déjà tourné les talons et l’arc lémanique est particulièrement sensible à ce phénomène.

    Au final on pourrait se retrouver avec une augmentation pour le Private Banking en Suisse provenant de riches clients européens exilés dans notre pays, et en contrepartie une baisse des avoirs provenant des multinationales. Mais tout ça, ce ne sont que des hypothèses…

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    Bonjour à tous ,
    Je serai curieux de connaitre les statistiques des brokers en ligne ( swissquote particulierement ) concernant le pays d origine et les motivations des nouveaux clients ,,,,, A part cela , il me semble que l ile Maurice defiscalise les revenus mobiliers des nouveaux résidents , mais il y a je crois un minimum de patrimoine exigé à l entrée ds le pays …

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    je ne suis pas étonné , j ai ouvert un compte IB (citigroup allemagne) et un tradestation (jpm us) ; ce qui me cause souci en fait c est la nature de la propriete juridique des titres sur un compte ,,,, d’aprés Olivier Crottaz en Suisse c est le titulaire du compte qui est et reste proprietaire desdits titres mme en cas de faillite de l établissement , alors que ce n est pas le cas dans les autres pays ,,,, ceci explique peut etre cela ,, 😉
    Je n arrive pas à avoir d infos sur les autres pays ,,,,

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    Bonsoir Tous,
    Un grand merci à Armand pour son article et à Jérôme pour ses commentaires :
    Je vis dans un environnement ou l on regarde avec condescendance les difficultés qui assaillent les pays voisins , et avec l idée bien ancrée , que notre pays ne pourrait jamais être concerné , et en subir des effets .
    Ce qui m étonne dans cette athmosphère de sauve-qui-peut Français :
    On pourrait au moins par curiosité , jeter un oeil au site geneva-freeports

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