L'historique de dividendes croissants nous donne une bonne idĂ©e de la soliditĂ© du modèle d'affaires d'une sociĂ©tĂ© cotĂ©e en bourse. NĂ©anmoins, la crise financière de 2008-2009 nous a appris que mĂªme une entreprise qui a augmentĂ© son dividende durant de longues annĂ©es peut devoir le rĂ©duire soudainement à cause d'une conjoncture Ă©conomique dĂ©favorable. Dans la plupart des cas, un investisseur averti aurait pu dĂ©celer des signes avant-coureurs indiquant qu'une coupure de dividende Ă©tait imminente. Voici trois indicateurs d'une rĂ©duction du dividende Ă venir...
I. Modification des conditions de l'activité
Un changement brusque ou permanent du business model d'une entreprise Ă la suite d'une conjoncture Ă©conomique dĂ©favorable peut conduire Ă une rĂ©duction du dividende. Pendant la crise financière, pratiquement toutes les entreprises ont vu leurs condition Ă©conomique se dĂ©grader. Cependant, la question pertinente est Ă quel degrĂ© ? ConsidĂ©rez ces deux exemples :Â
- Gannett Co. (GCI) publie environ 100 quotidiens et plus de 500 publications non quotidiennes aux Etats-Unis, plus de 200 titres au Royaume-Uni, et exploite 23 stations de télévision aux USA. Avec l'adoption massive d'Internet, les agences de presse traditionnelles comme les journaux connaissent une mort lente. Après plusieurs années de bénéfice en baisse, GCI a réduit son dividende trimestriel en mars 2009 de 0,40 $ par action à 0,04 $ par action. En mars 2012, la société payait 0,20 $ par action, la moitié de ce qu'elle payait il y a 3 ans, avant la coupure du dividende.
- Pfizer (PFE) est leader mondial de la pharmaceutique. Toutefois, en février 2009, il n'était pas «too big to fail». A cette époque, la société a réduit son dividende trimestriel de 0,32 $ par action à 0,16 $ par action. Après des années de tentatives infructueuses pour obtenir l'approbation d'un "blockbuster", la société cherchait un partenaire avec un bon pipeline de médicaments. En prévision de l'association proposée avec Wyeth, PFE a ainsi réduit son dividende. Depuis lors, le dividende a progressé à 0,22 $ par action.
II. Rendement du dividende supĂ©rieur aux normes historiques et de l’industrie
Un rendement qui est supérieur à la moyenne et / ou plus haut que celui de l'industrie indique qu'il y a un problème avec la société. On ne le répétera jamais assez : acheter des titres uniquement pour leur rendement est une erreur lourde de conséquence car les actions ne sont pas des titres à revenu fixe comme les obligations. Un rendement élevé est le signe que le marché s'adapte pour compenser le risque plus élevé lié à l'entreprise. Lorsque les rendements commencent à grimper, il est temps d'évaluer si l'entreprise peut continuer à payer son dividende ou pas. Ainsi, le rendement de General Electric (GE) de 2000-2007 oscillait entre 1,5% et 3,5%. Cependant, en 2008, celui-ci a doublé, tandis que les investisseurs perdaient confiance dans la société, avant que GE ne réduise son dividende.
III. La diminution de la trésorerie disponible pour payer les dividendes
En fin de compte, la capacitĂ© d'une entreprise Ă payer son dividende est dĂ©terminĂ©e par sa trĂ©sorerie, non seulement sur son bilan mais surtout sur sa capacitĂ© Ă en gĂ©nĂ©rer des flux. Toutes les sociĂ©tĂ©s ci-dessus avaient une chose en commun : une dĂ©tĂ©rioration des flux de trĂ©sorerie disponibles pour payer les dividendes. Les flux de GCI ont ainsi culminĂ© en 2004 Ă 1,3 milliards de dollars, avant de diminuer Ă 742 millions de dollars en 2008. Bien que ceux de GE aient Ă©tĂ© en augmentation, la sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă une dette importante. Celle-ci a en effet augmentĂ© de 201 milliards de dollars en 2000 Ă 524 milliards de dollars en 2008.Â
Un regard vers l’avenir
Malheureusement, il y aura plus de rĂ©ductions de dividendes dans l'avenir. Cela fait dĂ©sormais partie du paysage Ă©conomique incertain dans lequel nous vivons. Une entreprise est actuellement sur ​​mon radar pour une rĂ©duction potentielle du dividende : CenturyLink, Inc (CTL). L'entreprise a en effet Ă©voluĂ© de manière très aggressive au cours des dernières annĂ©es avec les acquisitions de Embarq, Qwest et Savvis. Cette croissance a engendrĂ© des difficultĂ©s financières, si bien qu'elle a laissĂ© son dividende trimestriel de 0,725 $ Ă plat depuis mars 2010. Pour cette raison, et parce que le ratio de distribution se montait Ă l'Ă©poque Ă près de 200% (il est actuellement mĂªme supĂ©rieur Ă 300% !), j'ai d'ailleurs soldĂ© cette position le 14 novembre 2011.
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La crise étant encore devant nous, la tendance baissière des dividendes va continuer.
De manière générale effectivement il y a toujours des risques de baisse ou de coupure de dividende. Mais les sociétés de qualité qui versent des dividendes croissants depuis de longues années vont continuer à augmenter leurs distributions. Tout se joue donc dans le choix des titres.
Bonsoir,
Sur la Bourse de Paris, Pages Jaunes (PAR : PAJ) en ai le parfait exemple de ton article car les annuaires jaunes ou blanches sont dĂ©modĂ©s en terme de renseignement-information par rapport Ă l’ère technologique qui Ă©volue sans cesse.
Dans « Les Echos » du 19 juin 2012, les dividendes vont Ăªtre encore sĂ©vèrement taxĂ©es l’annĂ©e prochaine par F.Hollande. Bref, cela va inciter les Ă©pargnants Ă fuir la Bourse dont je trouve nuisible pour notre Ă©conomie.
Cordialement.
Eh oui les pages jaunes une activitĂ© en bout de cycle, comme la photo argentix Ă l’Ă©poque. Kodak payait aussi un dividende très gĂ©nĂ©reux. Elle faisait partie des dogs of the dow…