Les investissements du conscient et de l’inconscient

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Subliminal: How Your Unconscious Mind Rules Your BehaviorJ’ai récemment fini un livre (vulgarisé) sur les neurosciences et l’activité subliminale du cerveau. En deux mots, la plupart des décisions que nous prenons, et croyons prendre de façon délibérée, sont en réalité préprogrammées et prévisibles (on est aujourd’hui capable de déceler avec un scanner le moment où se prend une décision et c’est toujours avant d’en avoir conscience). Quelle leçon de modestie et d’humilité ! Les philosophes se mêlent maintenant à la discussion pour déterminer ce qui représente le libre-arbitre réel de l’être humain, mais là n’est pas le point de cette intervention. Ce qui me semble intéressant est d’avoir ici une confirmation de ce que la finance comportementale nous a appris dans les 10 dernières années: nous prenons des décisions irrationnelles, illogiques, contradictoires, sommes plus sensibles aux pertes qu’aux gains, sommes influencés par de nombreux facteurs qui n’ont rien à voir dans une approche économique, Bref, nous sommes des animaux qui sommes tout, sauf bien équipés pour faires des investissements financiers !

Voilà qui pour nous investisseurs privés est très décourageant. D’autant plus que nous l’on sait aussi qu’une décision de groupe est toujours plus ‘juste’ (dans le sens rationnelle et conséquente) qu’une décision individuelle (où le subjectif a trop de poids car non soumis à un regard critique). Décidément, je ne vous remonte pas le moral….mais lisez la suite: En fait ce que nous apprend la finance comportementale est que notre cerveau (lisez : notre histoire, nos émotions, notre passé,…) vient déranger des réflexions qui se devraient rationnelles. Nous avons bien choisi une politique d’investissement, mais celle-ci est soumise aux affres de nos ‘humeurs’. En d’autres termes ce n’est pas tant la politique d’investissement qui compte que de la suivre de manière disciplinée, systématique, obsessionnelle ai-je envie de dire. Si vous pensez que le trading à haute fréquence est le meilleur moyen de faire de l’argent, alors faites-le et ne changez pas de politique. Non seulement cela évitera la subjectivité des décisions (en partie) mais surtout vous acquérez aussi de l’expérience.

LIRE  Banque, broker : lesquels choisir pour investir ?

C’est pour toutes ces raisons que la poursuite de dividendes élevés est probablement pour l’investisseur individuel et privé une excellente politique : le cadre est clair (pas d’actions avec moins de x% de dividendes), facile à implémenter, facile de s’y accrocher (il existe quand même un choix relativement important d’actions avec des dividendes élevés et dont le track record est bon). On peut bien sûr se mentir à soi-même mais la déviation est difficile face à des critères si clairs et transparents.

Il y a certainement des professionnels (ou non) de l’investissement qui font mieux que de poursuivre les dividendes en termes de rendement à long terme. Mais le compromis dans l’équation temps investi + sécurité + aisance de la politique d’investissement + élimination de la subjectivité = rendement la politique des dividendes élevés est certainement la meilleure que l’on puisse suivre.

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6 réflexions sur “Les investissements du conscient et de l’inconscient”

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    Merci Armand pour cet article intéressant. J’ai longtemps recherché comment combattre ce problème et ce sont les dividendes et les titres peu volatils qui m’ont permis de m’en affranchir. Excellent éclairage en tout cas, merci.

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    Tout cela me rappelle un de mes premiers cours de philo en fac (il y a bien longtemps , 35 ans .. ) ou un prof ( qui est passé il y a qques temps à l excellente emission « ce soir ou jamais » ) expliquait que l on ne pouvait voir un objet que d un certain point de vue ( angle de vue ) et evidemment jamais completement ou tous à la fois ,,, il en est de meme pour la pensée , il est souvent plus simple de poser les prealables de nos incapacités , cela evite de perdre du temps et de se fourvoyer dans des voies sans issues ,,,
    Un aphorisme de Kant s applique bien à la bourse  » on mesure l intelligence d un individu au nombre d incertitudes qu il est capable de supporter « ,,,
    Il y a un excellent bouquin de Lars Tvede  » la psychologie des marchés financiers  » qui pose ce prealable de facon lapidaire avec le petit graphique de la couverture du livre ,,,

    Ceci mis à part ce que je trouve novateur , paradoxal et interessant sur Div.ch ce sont les attitudes de decroissance , autonomie de vie à tous les étages , en utilisant les revenus de societes capitalistes à fond ,,, LOL
    ( Je precise que j ai réalisé moi meme le second oeuvre de ma MOB et coté vehicule j ai oublié l existence du garagiste LOL )

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      Bonjour et merci du commentaire. On sait que si on ne voit pas tout ce n’est pas seulement une approche ‘philosophique’ mais physique. L’oeil est imparfait et ne voit pas pas lâ où le nerf optique est rattaché au globe oculaire. Le cerveau compense les ‘pixels’ manquants, d’où la grande difficulté pour la police de demander aux témoins ce qu’ils ont vus: c’est le cerveau qui crée le passage manquant de l’histoire, avec tout ce que cela a d’aléatoire.

      MOB? Sympathique remarque est très juste, mais cela ne s’applique peut-être pas à tous les membres de dividendes.ch, surtout à Jérôme ;-)))

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      « aphorisme de Kant s applique bien à la bourse : on mesure l intelligence d un individu au nombre d incertitudes qu il est capable de supporter  »
      connaissais pas mais je trouve cette maxime très pertinente

      « Ceci mis à part ce que je trouve novateur , paradoxal et interessant sur Div.ch ce sont les attitudes de decroissance , autonomie de vie à tous les étages , en utilisant les revenus de societes capitalistes à fond ,,, LOL »
      oui je le reconnais c’est même un peu schizo par moments 😉

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    Je recommande également la première partie de l’excellent ouvrage « What works on Wall Street » qui parle également du sujet (ceux qui savent chercher trouveront gratuitement l’ebook grâce à Google)…

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