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Merci Frouzback pour ta mise en garde et tes conseils que je sais bienveillants. Et pourtant, j’ai toujours été comme ces enfants trop curieux qui ont besoin de mettre la main sur la plaque chaude pour vraiment apprendre que ça brûle… ou peut-être que je suis juste un peu simplet? 🙂
Tu as bien entendu raison que les banques vendent ces produits pour se mettre de l’argent plein les poches et que les prix ne sont pas à l’avantage des clients. Mais ça c’est le principe du capitalisme et ce n’est pas très différent de ce que te facture ton garagiste ou ton dentiste.
J’ai passé deux semaines à lire tout ce que j’ai trouvé sur la vente couverte d’options d’achat. Ce qui m’avait toujours dissuadé d’aller plus loin avec cette stratégie est effectivement son plus gros défaut: limiter les gains potentiels à la hausse, tout en ne réduisant que très partiellement les pertes potentielles. Mais cette fois j’ai décidé d’aller un peu plus loin dans mon raisonnement et de faire mes propres calculs.
J’en suis arrivé à la conclusion que cette stratégie avait ses avantages et méritait que je lui laisse le bénéfice du doute. Par contre, je te rejoins parfaitement sur le fait que cette stratégie ne devrait surtout pas être faite avec tous les titres de son portefeuille. Il n’est pour moi pas question de vendre des calls sur des actions de qualité dont je ne veux surtout pas me séparer et pour lesquelles je vois un grand potentiel haussier à moyen et long terme. Pourquoi en effet risquer de perdre des diamants tels que Nestlé, Geberit ou Lindt qui ont l’agréable tendance à au moins doubler de valeur tous les 10 ans?
Il y a par contre d’autres actions certes solides, mais qui ne font rien d’autre qu’évoluer latéralement pendant des décennies. Novartis est vraiment le meilleur exemple: je suis content d’en avoir dans mon portefeuille pour son côté stabilisateur et son dividende généreux. Par contre, le cours a gagné environ 30% en 20 ans, ce qui est aussi plat que Jane Birkin…
Pourquoi ne pas traiter ce titre comme une vache à lait et essayer d’en « traire » un peu plus de revenus passifs, tout en étant parfaitement prêt à devoir s’en séparer avec au passage une jolie plus-value sur cours? Avec un titre comme Novartis, j’ai la conviction que je ne vais pas passer à côté de gains de plusieurs centaines de % et que, si je le souhaite, je pourrai toujours racheter l’action à un prix plus ou moins équivalent.
Bien sûr, comme tu l’écris, ces titres soporifiques sont ceux qui offrent les primes les moins élevées. Mais c’est là que j’ai fait mes propres calculs et que j’en suis arrivé à la conclusion que cela en valait quand même la peine. En gros, voilà ce que ça donne: avec du buy and hold, Novartis te rapporte environ 3.8% par année grâce à son dividende. Mais en vendant (APRÈS avoir touché le dividende!) tous les 2 mois une option environ 5% OTM, tu reçois une prime d’environ 1.1-1.2%. Disons 1% par simplification et pour tenir compte des frais de courtage.
Tant que cette option n’est pas exercée, tu en vends une nouvelle et reçois au total environ 6% par année. Avec le dividende, tu as gagné environ 10% en une année (au lieu de 3.8%), ce qui est franchement extraordinaire avec une action aussi pépère et défensive.
Si cette option est exercée, même bilan: 3.8% de dividende + 5% de plus-value + 1% de prime = environ 10%.
Dans ces deux scénarios, tu gagnes 10% par an avec l’un des titres les plus défensifs de tout le marché helvétique. Tu fais bien mieux qu’avec du buy and hold et le risque à la baisse est légèrement moins élevé (grâce à la prime de l’option) qu’avec la seule détention de l’action. Le seul vrai risque est en effet un risque d’opportunité: si Novartis monte au ciel comme une fusée, tu ne profites pas de la hausse du cours au-delà de ces 10%. Ce scénario est si peu vraisemblable que je préfère un gain assuré et passif de 10% année après année, à un gain hypothétique exorbitant sur Novartis.
Je pense qu’il est important de préciser que mon objectif est avant tout de générer autant de revenus passifs à partir de mon portefeuille et d’en vivre. Mon objectif premier n’est PAS de voir la valeur de mon portefeuille augmenter autant que possible.
En résumé: vendre des options couvertes, oui, mais seulement avec quelques positions de mon portefeuille. Continuer de profiter des marchés haussiers, oui, mais avec d’autres titres de mon portefeuille mieux taillés pour ça.
Je vais faire mes expériences et ne manquerai pas de vous faire part de mes résultats au cours des prochains mois. Merci encore pour tes explications et ton point de vue qui se défend aussi.
Oups, j’ai écrit un peu trop rapidement sans me relire: concernant l’érosion de la valeur temps (thêta) de la prime, je voulais écrire « logarithmique et non linéaire » et non pas « exponentielle et non logarithmique ».
Un grand merci pour tes réponses. Je pensais que la taille des lots était toujours de 100 pour les actions suisses. C’est une très bonne nouvelle pour des actions comme Swisscom, c’est quand même plus facile de devoir en détenir 10 (4800 fr) plutôt que 100 (48000 fr)! Dommage par contre que la taille soit de 100 pour Roche.
Concernant l’échéance, j’ai lu à plusieurs reprises que l’idéal était 1 à 2 mois (plus précisément: 30 à 45 jours), parce que c’est là que la diminution de la valeur temps de la prime était la plus marquée (diminution exponentielle et non logarithmique). C’est pourquoi, bien qu’une option qui expire dans 2 mois rapporte une prime plus élevée que celle à 1 mois, le rendement annualisé est plus important avec l’échéance 1 mois que 2 mois (autrement dit: la prime du call à 2 mois n’est pas 2x plus élevée que celle du call à 2 mois).
Plus j’en apprends sur le sujet, plus je comprends que le choix du strike est vraiment l’élément décisif. Comme écrit ci-dessus, le choix de l’échéance est beaucoup plus simple et logique.
Ce qui détermine le choix du strike, c’est à mon avis surtout la question de savoir si on souhaite plutôt essayer de garder le sous-jacent ou le vendre avec un profit.
Je reprends l’exemple de Novartis avec ces 2 cas de figures afin d’illustrer mon raisonnement:
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Situation 1:
J’achète aujourd’hui (12.03) Novartis à 78 fr. Je suis disposé à garder l’action longtemps dans mon portefeuille, mais la vendre dès que possible avec un gain de quelques % me convient aussi très bien.
Je choisis de vendre un call qui expire le 16.04 (dans environ 1 mois) avec un strike OTM à 80 fr. Je reçois immédiatement une prime de 0.80 (80 fr pour chaque lot de 100 actions), soit un rendement d’environ 1% (12% annualisé).
Si à échéance Novartis s’échange à moins de 80 fr, je garde mes actions (et bien entendu la prime encaissée). Je peux alors vendre un nouveau call, et ainsi de suite tant que mes actions n’ont pas été assignées.
Si Novartis vaut plus de 80 fr à échéance, mes actions sont assignées et vendues à 80 fr. J’ai gagné environ 3.5% (2.5% sur l’action + 1% de prime).
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Situation 2:
J’ai acheté Novartis il y a quelques temps à 75 fr. L’action vaut aujourd’hui 78 fr et je gagne pour l’instant 4%. Je pense que l’action n’a plus beaucoup de potentiel à la hausse et je suis prêt à m’en séparer à ce prix, mais souhaite gonfler ce gain grâce à la prime.
Je vends un call avec la même expiration mais choisis un prix d’exercice ATM à 78 afin de maximiser la prime reçue. Je reçois immédiatement la prime de 1.68 (168 fr par lot de 100 actions).
Si Novartis coûte moins de 78 fr à échéance, je garde mes actions et j’ai gagné environ 2.2% grâce à la prime (environ 26% annualisé).
Dans le cas contraire, mes actions sont vendues et j’ai gagné la même prime en plus du gain de 4% sur l’action.
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Tu peux suivre mon raisonnement ou tu vois les choses complètement différemment?
Autre question: as-tu lu un bouquin sur le sujet? J’ai entendu que les livres de Alan Ellman étaient souvent recommandés, mais peut-être en connais-tu d’autres?
<p style= »text-align: center; »>Fantastique, merci jm4275 pour ces informations.</p>
J’étudie à fond le sujet depuis environ 2 semaines afin de me faire ma propre idée, mais je dois dire que plus je me renseigne sur cette stratégie, plus j’y vois des éléments très positifs.Malgré les quelques réticences quant aux spreads et à la volatilité décrites par Frouzback, je fais actuellement des simulations (paper trading) avec des blue chips peu volatiles et mes calculs montrent pour l’instant des résultats très intéressants. Avec Novartis, j’arrive par exemple à avoir des spreads de 7 centimes selon la volatilité et l’heure de la journée.
Pourais-tu stp me donner plus de précisions quant aux points suivants:
1. Échéance: tu favorises les expirations de 1 ou 2 mois?
2. Strike: tu parles de strikes au-dessus du cours (out of money OTM): en général à combien de % OTM travailles-tu?
3. Prime d’environ 1%: je suppose que c’est ce que tu vises pour une échéance de 30 jours?
4. Est-ce que tu attends d’être gagnant sur le sous-jacent (l’action) avant de vendre un call couvert, ou tu le fais aussi sur des positions légèrement perdantes?
5. Tiens-tu compte du delta pour le choix de l’option, du type 0.3 ou 0.1?
6. Est-ce que tu passes des ordres au marché ou avec des limites?
Merci d’avance!
Merci Frouzback pour ce retour très clair. Ton expérience dans le domaine est précieuse et nous rappelle que les produits dérivés sont créés avant tout pour enrichir les banques et pas leurs clients.
Je comprends ce que tu dis et que le plus gros problème des options est le spread trop élevé entre le cours d’achat et de vente, ce qui implique que le call est vendu à un prix trop bas, correspondant à une volatilité sous-estimée.
Acheter des options ne m’intéresse plus (j’y ai laissé suffisamment de plumes il y a une quinzaine d’années). Vendre des options couvertes est au contraire une stratégie très défensive et qui me semble permettre de toucher des revenus passifs qui viennent s’ajouter aux dividendes. Le risque principal est de devoir se séparer de ses actions, mais ce n’est pas dramatique puisque on peut toujours les racheter par la suite, ou d’autres actions offrant un dividende plus élevé.
Même si cette stratégie n’est pas sans défauts et que les spreads réduisent la prime reçue, tu ne penses pas qu’elle permet quand même de faire légèrement mieux qu’avec la simple détention d’actions, tout en réduisant la volatilité du portefeuille?
Merci frérot pour le tuyau. J’ai trouvé un article sommaire mais assez clair de Celtinvest sur le sujet: https://celtinvest.com/vendre-option-call/
Je vais essayer de creuser un peu plus le sujet. Pour l’instant je comprends le mécanisme général mais pas encore toutes les subtilités. J’ai aussi essayé de passer un ordre de vente fictif sur PostFinance avec des calls sur Nestlé, mais ça ne marche pas, alors que je possède plus de 100 actions. Je ne vois pas ce que je fais faux…
Merci Jérôme pour ce retour. De mon côté j’attends toujours de voir ce que va proposer l’alliance Swissquote – PostFinance avant de me décider.
« Donc, si t’as informé ta compagne où tu as les comptes et que tu lui as donné les accès, elle aura le temps de rapatrier les sous sur ton compte suisse. »
Merci, cela me semble plus ou moins clair, à un point près: dans mon cas ce ne serait pas du cash, mais 100% actions. Ma femme devrait donc vendre toutes les actions avant de pouvoir rapatrier les sous, ce qui n’est pas mon but.
A mon avis la solution la plus simple serait de donner une procuration à mon épouse, afin qu’elle ait les mêmes droits / accès que moi à mon compte et puisse en disposer comme elle veut (sans devoir vendre les titres pour rapatrier le cash en Suisse).
Question un peu noire, mais savez-vous comment cela se passerait en cas de décès du titulaire du compte? La tâche ne serait-elle pas beaucoup plus compliquée pour les héritiers qu’avec un broker dont le siège est en Suisse?
Merci pour ce premier feedback Jérôme. Je me réjouis aussi d’entendre tes expériences avec les actions suisses ainsi qu’avec tes premiers dividendes.
Merci Mystik pour ces précisions très claires. Décidément, ces Néerlandais m’ont l’air très sérieux et dignes de confiance.
Merci Jérôme pour ces précisions. J’aurais encore deux questions par rapport à l’achat d’actions suisses via Degiro:
1. Comment ça se passe avec l’impôt anticipé sur les dividendes? Tu reçois 100% du dividende et doit ensuite le déclarer dans ta déclaration d’impôts? Ou il y a aussi une retenue de 35%?
2. D’après l’article dont j’ai donné le lien, tu ne peux pas avoir de compte en CHF? Ça veut dire que tu as un compte en EUR et le change en CHF est fait au moment de l’achat d’actions suisses?
Citation de l’article: « Un grand désavantage de DEGIRO est qu’ils n’offrent pas de support pour l’échange de monnaies étrangères. Il n’est pas possible de garder des monnaies étrangères dans son compte. Par contre, votre argent peut être converti automatiquement quand vous faites des achats de titres en monnaie étrangère. Mais ces conversions automatiques sont très chères. »
Vous avez raison, les courtiers étrangers sont bien plus compétitifs que les brokers suisses. Pourtant, je fais (en tout cas pour l’instant) encore partie de ces investisseurs peu enclins à placer son argent en dehors de nos frontières.
Pourquoi? Parce que la sécurité de mon capital passe pour moi avant tout, bien avant le fait d’économiser quelques dizaines ou centaines de francs. Un jour, je vivrai uniquement des revenus de mon capital, alors le préserver est ma priorité absolue. Je fais tout simplement plus confiance à une banque suisse qu’à un établissement étranger qui n’est pas soumis à la régulation suisse (Finma) et ne dispose pas d’une licence bancaire suisse.
Que se passerait-il en cas de faillite d’un broker étranger? Quid si la Suisse modifie ses accords fiscaux avec le pays étranger où se trouve le broker? Qu’en est-il des risques de change? Quid en cas de problème fiscal? Si mon argent disparaît de mon compte a l’étranger (piratage, etc.), ai-je vraiment envie de devoir prendre un avocat pour me battre avec d’autres réglementations et législations que je ne connais pas?
De plus, il est vrai que les frais de courtage sont élevés en Suisse en comparaison avec l’étranger (le trading gratuit y existe même!), mais je trouve que ces frais ne sont pas non plus énormes en soi. Je me souviens encore de mes premiers achats en bourse en 1998 par téléphone où je payais 100 fr! Aujourd’hui je tourne vers 20-25 fr selon mon broker et la taille de la transaction. Ce n’est pas rien, mais c’est quand même raisonnable. Avec en général moins de 20 transactions par année, je m’en sors d’habitude à moins de 500 fr par an. Et ça c’est a l’heure actuelle où je constitue mon portefeuille, dans quelques années j’espère ne pratiquement plus avoir à effectuer de transactions.
Autre calcul: si j’achète pour 5000 fr de Nestlé et paie 20-25 fr de frais de transaction, on parle de 0.4 à 0.5% du montant d’achat (j’étais à 2% en 1998!). Si je garde ces actions à vie, je ne paie plus jamais rien d’autre. Sur 25 ans par exemple, ces 25 fr annualisés ne représentent qu’un franc…
Pour celui qui fait essentiellement du buy and hold avec des actions suisses comme moi, je trouve que les frais de courtage sont plutôt un argument secondaire.
Mais bon, même un vieux croûton comme moi va peut-être finir par changer d’avis! J’y réfléchis beaucoup actuellement…
Je me réjouis beaucoup Jérôme d’entendre ton feed-back sur Degiro. Est-ce vraiment ainsi qu’avec un broker étranger tu évites entièrement le droit de timbre?
Un article que je trouve intéressant et qui va dans le sens des brokers étrangers: https://thepoorswiss.com/fr/meilleur-courtier-en-suisse/
Aujourd’hui je me suis aussi offert un cadeau pour Noël: une nouvelle TV, car l’ancienne qui avait 10 ans vient de rendre l’âme. J’ai hésité entre un modèle à 950 fr et un autre à 1050 fr. Alors à la fin j’ai opté pour un modèle à 449 fr! Difficile de changer sa nature quand on est un vrai frugal! 😉
Trop bien comme cadeau de Noël 🙂
Je me réjouis d’entendre ton retour d’expérience.
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