Accueil Forum Dividendes & bourse Vente de calls couverts (« covered call strategy »)

15 sujets de 1 à 15 (sur un total de 19)
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    Messages
  • #410255
    dividinde
    Participant

      Ça m’intéresserait de savoir si certains parmi vous essaient d’augmenter leurs revenus passifs en vendant des options couvertes sur des actions qu’ils possèdent déjà dans leur portefeuille.

      Cela me semble plutôt intéressant dans le cas de figure où on possède une action qui a déjà bien performé et qu’on n’aurait pas de regrets de s’en séparer, mais on envisage aussi de la garder en générant plus de revenus qu’avec seulement le dividende.

      Quel est votre avis? Quelles sont vos expériences? Avantages et inconvénients?

      Je n’ai pas trouvé de site suisse qui approfondit ce sujet, voici quelques explications trouvées sur des sites étrangers:

       

      https://www.binck.be/fr/academie/nouvelles-boursieres/article/tips-analyse/call-ouverts-comment-accroitre-le-rendement-de-ma-position-en-actions

       

      Vente d’options d’achat couvertes : guide pratique complet

      #410258
      Jérôme
      Maître des clés

        Salut frérot. J’ai à plusieurs reprises essayé de m’intéresser aux options par le passé. Plusieurs lecteurs, notamment Paul Marcel de Celtinvest, en parlait aussi par ici à l’époque (lui était plutôt orienté sur la vente d’options put). Apparemment certains ont de bons résultats avec ces stratégies.

        Toutefois, autant je suis à l’aise avec les ratios financiers, autant le jargon et les concepts liés aux options me semblent venir d’une autre galaxie. J’ai besoin de comprendre les mécanismes d’un investissement avant de m’y mettre et de ce point de vue les options me semblent trop nébuleuses. Mais possible qu’un jour je change d’avis. Je l’ai bien fait pour l’or et le Bitcoin…

        #410261
        dividinde
        Participant

          Merci frérot pour le tuyau. J’ai trouvé un article sommaire mais assez clair de Celtinvest sur le sujet: https://celtinvest.com/vendre-option-call/

          Je vais essayer de creuser un peu plus le sujet. Pour l’instant je comprends le mécanisme général mais pas encore toutes les subtilités. J’ai aussi essayé de passer un ordre de vente fictif sur PostFinance avec des calls sur Nestlé, mais ça ne marche pas, alors que je possède plus de 100 actions. Je ne vois pas ce que je fais faux…

          #410277
          frouzback
          Participant

            Salut,

            J’ai bossé 5 ans en banque d’investissement en pricing de produits dérivés action… avant de quitter le millieu de la finance en 2010.

            Mon expérience avec ces produits proposés aux particuliers (calls / put / autres) c’est que ça enrichie massivement celui qui vend le produit et que ça ne laisse à peu près aucune chance aux investisseurs particuliers de réaliser durablement une performance correcte. On peut bien sûr faire un « coup » par-ci par là; mais les probabilités seront contre toi et à long terme ça finira par se faire sentir.

            La subtilité (= l’arnaque) dans le produit que tu décris (vente de call quand on détient déjà l’action) est que le call que tu vend sera vendu pour un prix bien trop faible. On peut le voir en cherchant au contraire à acheter un call (et là bizarement ça coute bcp plus cher que le prix auquel on te propose de le vendre).

            Pour savoir ce que devrait valoir un call; on est obligé de faire un hypothèse sur la volatilité de l’action. Plus l’action est volatile plus le call est cher, en gros. En vendant le call à un prix trop bas (ce qui est ce que propose le site) on dit que tu « vend de la volatilité » trop peu cher. C’est un peu abstrait mais il faut savoir qu’en finance on peut vraiment s’échanger de la « volatilité » comme on échangerait des tomates.

            Le site cherche donc juste des pigeons (désolé du terme 🙂 )pour leur vendre de la volatilité pas cher; sachant que cette volatilité ils peuvent la revendre à d’autres pour bien plus; de sorte à gagner à tout les coups. C’est un bon business pour une banque d’investissement; mais bcp moins pour le client 🙂

            Je conseille donc de passer son chemin 🙂 Détenir des actions pour de vrai, en direct, et sur le long terme, et encaisser du dividende qui vient d’un vrai profit dans le monde réel, ça reste et restera la solution du petit (=nous) pour ne pas se faire bouffer par les proffessionnels de la finance toujours plus imaginatifs dans leur marketing.

             

             

             

            #410279
            Jérôme
            Maître des clés

              Hello frouzback,

              merci pour ce courriel de pro éclairé ! Cela ne m’étonne même pas et j’ai toujours pensé que l’opacité de ces produits, comme trop souvent en finance, était faite pour enrichir ses émetteurs.

              La finance n’a pas besoin d’être complexe pour fonctionner. Bien au contraire…

              #410281
              dividinde
              Participant

                Merci Frouzback pour ce retour très clair. Ton expérience dans le domaine est précieuse et nous rappelle que les produits dérivés sont créés avant tout pour enrichir les banques et pas leurs clients.

                Je comprends ce que tu dis et que le plus gros problème des options est le spread trop élevé entre le cours d’achat et de vente, ce qui implique que le call est vendu à un prix trop bas, correspondant à une volatilité sous-estimée.

                Acheter des options ne m’intéresse plus (j’y ai laissé suffisamment de plumes il y a une quinzaine d’années). Vendre des options couvertes est au contraire une stratégie très défensive et qui me semble permettre de toucher des revenus passifs qui viennent s’ajouter aux dividendes. Le risque principal est de devoir se séparer de ses actions, mais ce n’est pas dramatique puisque on peut toujours les racheter par la suite, ou d’autres actions offrant un dividende plus élevé.

                Même si cette stratégie n’est pas sans défauts et que les spreads réduisent la prime reçue, tu ne penses pas qu’elle permet quand même de faire légèrement mieux qu’avec la simple détention d’actions, tout en réduisant la volatilité du portefeuille?

                #410347
                jm4275
                Participant

                  Bonjour,

                  Je pratique la vente de call couverts sur des actions en portefeuille depuis plusieurs mois sur IB.

                  Comme l’écrit Dividinde, cela ajoute des revenus aux dividendes, et selon moi pour un faible risque et effort.

                  Mes principes:

                  – travailler avec des actions majeures, pour que la liquidité assure un spread faible

                  – vendre un call au-dessus du cours actuel; choisir durée (échéance) et strike pour obtenir une prime de environ 1% du prix de l’action

                  – vendre un nombre de calls correspondant à une partie de la position (je ne veux pas totalement perdre la possibilité de plus-value si le cours s’envole avant l’échéance)

                  – si à l’approche de l’échéance le cours est au-dessus du strike, mais que je veux conserver les titres, je « roll » la position; c-a-d je rachète le call, et j’en revends un à une échéance plus lointaine (au même strike ou plus haut, selon les cas); le plus souvent, je choisis le nouveau call de façon que cette opération me génère du cash.

                  Je n’ai pas fait de calcul précis de rendement ni de baisse de volatilité, mais à vue de nez cela me rapporte quelques pourcents par an, avec une « fréquence de  versement » plus élevée que les dividendes annuels des actions suisses 🙂

                  #410350
                  dividinde
                  Participant

                    <p style= »text-align: center; »>Fantastique, merci jm4275 pour ces informations.</p>
                    J’étudie à fond le sujet depuis environ 2 semaines afin de me faire ma propre idée, mais je dois dire que plus je me renseigne sur cette stratégie, plus j’y vois des éléments très positifs.

                    Malgré les quelques réticences quant aux spreads et à la volatilité décrites par Frouzback, je fais actuellement des simulations (paper trading) avec des blue chips peu volatiles et mes calculs montrent pour l’instant des résultats très intéressants. Avec Novartis, j’arrive par exemple à avoir des spreads de 7 centimes selon la volatilité et l’heure de la journée.

                    Pourais-tu stp me donner plus de précisions quant aux points suivants:

                    1. Échéance: tu favorises les expirations de 1 ou 2 mois?

                    2. Strike: tu parles de strikes au-dessus du cours (out of money OTM): en général à combien de % OTM travailles-tu?

                    3. Prime d’environ 1%: je suppose que c’est ce que tu vises pour une échéance de 30 jours?

                    4. Est-ce que tu attends d’être gagnant sur le sous-jacent (l’action) avant de vendre un call couvert, ou tu le fais aussi sur des positions légèrement perdantes?

                    5. Tiens-tu compte du delta pour le choix de l’option, du type 0.3 ou 0.1?

                    6. Est-ce que tu passes des ordres au marché ou avec des limites?

                    Merci d’avance!

                    #410356
                    jm4275
                    Participant

                      Bonnes questions, qui me font comprendre que je n’ai pas une approche 100% systématique.

                      En fait, je cherche un compromis entre la prime reçue et le risque d’être assigné parce que le cours monte avant l’échéance. Les tendances sont simples, allonger l’échéance augmente la prime, élever le strike baisse la prime; mais le compromis est un choix individuel…

                      Par rapport à tes questions:

                      1) et 3) J’utilise des expirations de 1 à 3 mois, rarement plus. Je vise une prime suffisante pour que les frais de vente (1.55 CHF par contrat chez IB) soient négligeables à mes yeux et que le montant « vaille la peine ». Typiquement, une prime de env 1.- (soit une valeur de contrat de 100.-), qui est à peu près 1% de la valeur pour Novartis et Nestlé. Mais c’est différent avec des actions aux cours beaucoup plus élevés (p.ex. SwissLife) ou plus bas (p.ex. UBS).

                      2) et 5) J’utilise le delta pour choisir; même si ce n’est pas 100% exact, je comprends le delta comme la probabilité d’être assigné; 0.2-0.3 (20-30% de risque d’assignement) est ma valeur cible, mais que je module en fonction de « à quel point je souhaite garder les actions ». Pour Novartis, juste maintenant, ce serait le call à 82 pour mai.

                      6) Ordres limite, à peu près à mi-chemin du spread; la liquidité est parfois faible, donc l’ordre peut prendre du temps à être exécuté.

                      4) Pas de limite sur ça, mais cela influencera mon désir de garder les actions; la vente de call couvert peut aider une position perdante à revenir plus rapidement dans le vert, mais évidemment il ne faudrait pas se laisser aller à conserver qqch qu’il vaudrait mieux vendre.

                      Quelques autres points:

                      – en période de volatilité élevée, toutes les primes d’option sont plus hautes, et la vente de call couvert est plus intéressante

                      – vérifier s’il y a distribution de dividende avant l’échéance; cela influence les primes, et il y a la possibilité théorique que l’acheteur de l’option l’exerce pour recevoir les actions et leurs dividendes (cela n’est probable que si le cours passe au-dessus du strike, et que l’option devient in-the-money)

                      – vérifier le multiplicateur du contrat; c’est 100 la plupart du temps, mais parfois 10 (p.ex. Swisscom, Zurich Assurance, Geberit)

                      – avec la prime reçue, on peut acheter le sous-jacent, ce qui augmente la position « quasi-gratuitement » (ce n’est pas vrai, puisqu’on pourrait faire autre chose avec cet argent, mais c’est un peu l’impression que cela me donne)

                      – si assigné et souhait de rachat, il est possible de vendre un put; cela devient la « wheel strategy » dont parlait yakari1400 dans un autre post (https://www.dividendes.ch/forum-2/topic/trading-pro-et-situation-fiscale/).

                      #410361
                      dividinde
                      Participant

                        Un grand merci pour tes réponses. Je pensais que la taille des lots était toujours de 100 pour les actions suisses. C’est une très bonne nouvelle pour des actions comme Swisscom, c’est quand même plus facile de devoir en détenir 10 (4800 fr) plutôt que 100 (48000 fr)! Dommage par contre que la taille soit de 100 pour Roche.

                        Concernant l’échéance, j’ai lu à plusieurs reprises que l’idéal était 1 à 2 mois (plus précisément: 30 à 45 jours), parce que c’est là que la diminution de la valeur temps de la prime était la plus marquée (diminution exponentielle et non logarithmique). C’est pourquoi, bien qu’une option qui expire dans 2 mois rapporte une prime plus élevée que celle à 1 mois, le rendement annualisé est plus important avec l’échéance 1 mois que 2 mois (autrement dit: la prime du call à 2 mois n’est pas 2x plus élevée que celle du call à 2 mois).

                        Plus j’en apprends sur le sujet, plus je comprends que le choix du strike est vraiment l’élément décisif. Comme écrit ci-dessus, le choix de l’échéance est beaucoup plus simple et logique.

                        Ce qui détermine le choix du strike, c’est à mon avis surtout la question de savoir si on souhaite plutôt essayer de garder le sous-jacent ou le vendre avec un profit.

                        Je reprends l’exemple de Novartis avec ces 2 cas de figures afin d’illustrer mon raisonnement:

                        ——————

                        Situation 1:

                        J’achète aujourd’hui (12.03) Novartis à 78 fr. Je suis disposé à garder l’action longtemps dans mon portefeuille, mais la vendre dès que possible avec un gain de quelques % me convient aussi très bien.

                        Je choisis de vendre un call qui expire le 16.04 (dans environ 1 mois) avec un strike OTM à 80 fr. Je reçois immédiatement une prime de 0.80 (80 fr pour chaque lot de 100 actions), soit un rendement d’environ 1% (12% annualisé).

                        Si à échéance Novartis s’échange à moins de 80 fr, je garde mes actions (et bien entendu la prime encaissée). Je peux alors vendre un nouveau call, et ainsi de suite tant que mes actions n’ont pas été assignées.

                        Si Novartis vaut plus de 80 fr à échéance, mes actions sont assignées et vendues à 80 fr. J’ai gagné environ 3.5% (2.5% sur l’action + 1% de prime).

                        ——————

                        Situation 2:

                        J’ai acheté Novartis il y a quelques temps à 75 fr. L’action vaut aujourd’hui 78 fr et je gagne pour l’instant 4%. Je pense que l’action n’a plus beaucoup de potentiel à la hausse et je suis prêt à m’en séparer à ce prix, mais souhaite gonfler ce gain grâce à la prime.

                        Je vends un call avec la même expiration mais choisis un prix d’exercice ATM à 78 afin de maximiser la prime reçue. Je reçois immédiatement la prime de 1.68 (168 fr par lot de 100 actions).

                        Si Novartis coûte moins de 78 fr à échéance, je garde mes actions et j’ai gagné environ 2.2% grâce à la prime (environ 26% annualisé).

                        Dans le cas contraire, mes actions sont vendues et j’ai gagné la même prime en plus du gain de 4% sur l’action.

                        ——————

                        Tu peux suivre mon raisonnement ou tu vois les choses complètement différemment?

                        Autre question: as-tu lu un bouquin sur le sujet? J’ai entendu que les livres  de Alan Ellman étaient souvent recommandés, mais peut-être en connais-tu d’autres?

                        #410365
                        dividinde
                        Participant

                          Oups, j’ai écrit un peu trop rapidement sans me relire: concernant l’érosion de la valeur temps (thêta) de la prime, je voulais écrire « logarithmique et non linéaire » et non pas « exponentielle et non logarithmique ».

                          #410371
                          jm4275
                          Participant

                            En effet, la diminution de la valeur temporelle s’accélère quand l’échéance approche, et en général la prime pour un call à 60 jours est moins que le double de celle à 30 jours. J’ai vu parfois des exceptions, pour des strikes plusieurs % au-dessus du cours et s’il y a versement de dividende entre 30 et 60 jours. Mais fondamentalement, il vaut mieux privilégier une échéance courte et répéter l’opération (si les frais ne mangent pas la différence).

                            Tes 2 exemples sont parlants et illustrent bien différents buts qu’on peut se fixer en vendant des calls couverts. Et c’est bien le but qui guide le choix du call à vendre !

                            Je n’ai pas de livre à conseiller, je ne me suis formé que sur le web; j’ai trouvé utiles https://optionalpha.com et https://optionstradingiq.com/the-wheel-strategy/

                            #410408
                            frouzback
                            Participant

                              hello,

                              désolé je répond un peu tard.

                              J’essaye de répondre à ceci:

                              « Acheter des options ne m’intéresse plus […]. Vendre des options couvertes est au contraire une stratégie très défensive et qui me semble permettre de toucher des revenus passifs qui viennent s’ajouter aux dividendes. Le risque principal est de devoir se séparer de ses actions […]

                              Même si cette stratégie n’est pas sans défauts et que les spreads réduisent la prime reçue, tu ne penses pas qu’elle permet quand même de faire légèrement mieux qu’avec la simple détention d’actions, tout en réduisant la volatilité du portefeuille? »

                               

                              D’après moi, même si tu es sur une stratégie ou tu possèdes l’action sur laquelle tu vend un call; il faut se poser la question de la pertinence de cette vente de call; qui est donc une vente à découvert. Tu est « short call ». Il faut oublier 1 minute qu’on possède l’action qui va derrière et juste regarder cette position « short call ».

                              Quand tu es short call, et que tu as vendu ce call à un prix trop bas (c’est NECESSAIREMENT le cas, puisque ces produits sont très très margés); le problème est que la prime que tu encaisses ne va pas compenser, en moyenne, la perte (potentiellement forte) qui survient lorsque l’action monte beaucoup.

                              Car il s’agit bien d’une perte 🙂 Se priver de la forte hausse d’une action, c’est une perte, même si celle-ci est moins douleureuse quand on possède l’action en plus. Mon argument ne va donc pas plus loin que ça. Posséder l’action seule, c’est mieux que de posséder l’action + shorter un call à prix trop bas.

                              La prime encaissée sera en moyenne trop faible pour compenser les super hausses inatendues de l’action. Il faut voir qu’être privé d’une vraie « grosse hausse » vraiment innatendue d’une action , c’est peut être rare; mais ça peut compenser (négativement…) énormément de primes que tu aura encaissé. Donc même si tu te plantes dans mettons 10% des cas, il y a moyen que ces 10% des cas te fassent perdre de l’argent globalement, alors que ta stratégie a été gagnante 90% du temps 🙂

                              Pour Novartis (je suis positionné aussi dessus !) vu qu’il y a pas eu de super hausse depuis quelques années c’est sûr que ça aurait été rentable de vendre des call. Sur quelques autres, ça n’aurait pas bien marché cependant, surtout en 2020. Après, peut être que certains investisseurs arrivent à prévoir de manière très très consistante quelles sont les actions qui vont monter, mais pas trop vite 🙂  Novartis pourrait être un bon candidat pour ta stratégie; mais le problème c’est que cette caractéristique (action qui monte bien doucement) se reflète en général dans la volatilité de l’action qu’on utilise pour pricer le call. Quand j’étais à la banque, j’avais déjà remarqué que Novartis avait une ‘vol’ parmis les plus basse de toutes les « blue chips ». Donc si tu vends un call sur Novartis, tu va le vendre à un prix vraiment pas très haut, surtout avec la marge commerciale. Voilà voilà 🙂

                              Peut être que cet argument de la marge commercial est le plus convaincant en fait. Si le type qui te vend ce produit gagne bcp à coup sûr c’est qu’il y a un os. C’est pour ça qu’on a un compte chez IB et qu’on détient des actions en direct , non ? 🙂

                              Voilà, désolé de ne pas arriver avec une preuve par A+B 🙂 Je conseille de rester à l’écart parce que je pense qu’en moyenne et à long terme on ne s’en sort pas avec ces produits; mais ça n’empêche pas que le profil de ces trades (vente d’un call) peut faire qu’on est gagnant pendant une longue période, avec un pourcentage très élevé de trade gagnants.

                              #410415
                              dividinde
                              Participant

                                Merci Frouzback pour ta mise en garde et tes conseils que je sais bienveillants. Et pourtant, j’ai toujours été comme ces enfants trop curieux qui ont besoin de mettre la main sur la plaque chaude pour vraiment apprendre que ça brûle… ou peut-être que je suis juste un peu simplet?  🙂

                                Tu as bien entendu raison que les banques vendent ces produits pour se mettre de l’argent plein les poches et que les prix ne sont pas à l’avantage des clients. Mais ça c’est le principe du capitalisme et ce n’est pas très différent de ce que te facture ton garagiste ou ton dentiste.

                                J’ai passé deux semaines à lire tout ce que j’ai trouvé sur la vente couverte d’options d’achat. Ce qui m’avait toujours dissuadé d’aller plus loin avec cette stratégie est effectivement son plus gros défaut: limiter les gains potentiels à la hausse, tout en ne réduisant que très partiellement les pertes potentielles. Mais cette fois j’ai décidé d’aller un peu plus loin dans mon raisonnement et de faire mes propres calculs.

                                J’en suis arrivé à la conclusion que cette stratégie avait ses avantages et méritait que je lui laisse le bénéfice du doute. Par contre, je te rejoins parfaitement sur le fait que cette stratégie ne devrait surtout pas être faite avec tous les titres de son portefeuille. Il n’est pour moi pas question de vendre des calls sur des actions de qualité dont je ne veux surtout pas me séparer et pour lesquelles je vois un grand potentiel haussier à moyen et long terme. Pourquoi en effet risquer de perdre des diamants tels que Nestlé, Geberit ou Lindt qui ont l’agréable tendance à au moins doubler de valeur tous les 10 ans?

                                Il y a par contre d’autres actions certes solides, mais qui ne font rien d’autre qu’évoluer latéralement pendant des décennies. Novartis est vraiment le meilleur exemple: je suis content d’en avoir dans mon portefeuille pour son côté stabilisateur et son dividende généreux. Par contre, le cours a gagné environ 30% en 20 ans, ce qui est aussi plat que Jane Birkin…

                                Pourquoi ne pas traiter ce titre comme une vache à lait et essayer d’en « traire » un peu plus de revenus passifs, tout en étant parfaitement prêt à devoir s’en séparer avec au passage une jolie plus-value sur cours? Avec un titre comme Novartis, j’ai la conviction que je ne vais pas passer à côté de gains de plusieurs centaines de % et que, si je le souhaite, je pourrai toujours racheter l’action à un prix plus ou moins équivalent.

                                Bien sûr, comme tu l’écris, ces titres soporifiques sont ceux qui offrent les primes les moins élevées. Mais c’est là que j’ai fait mes propres calculs et que j’en suis arrivé à la conclusion que cela en valait quand même la peine. En gros, voilà ce que ça donne: avec du buy and hold, Novartis te rapporte environ 3.8% par année grâce à son dividende. Mais en vendant (APRÈS avoir touché le dividende!) tous les 2 mois une option environ 5% OTM, tu reçois une prime d’environ 1.1-1.2%. Disons 1% par simplification et pour tenir compte des frais de courtage.

                                Tant que cette option n’est pas exercée, tu en vends une nouvelle et reçois au total environ 6% par année. Avec le dividende, tu as gagné environ 10% en une année (au lieu de 3.8%), ce qui est franchement extraordinaire avec une action aussi pépère et défensive.

                                Si cette option est exercée, même bilan: 3.8% de dividende + 5% de plus-value + 1% de prime = environ 10%.

                                Dans ces deux scénarios, tu gagnes 10% par an avec l’un des titres les plus défensifs de tout le marché helvétique. Tu fais bien mieux qu’avec du buy and hold et le risque à la baisse est légèrement moins élevé (grâce à la prime de l’option) qu’avec la seule détention de l’action. Le seul vrai risque est en effet un risque d’opportunité: si Novartis monte au ciel comme une fusée, tu ne profites pas de la hausse du cours au-delà de ces 10%. Ce scénario est si peu vraisemblable que je préfère un gain assuré et passif de 10% année après année, à un gain hypothétique exorbitant sur Novartis.

                                Je pense qu’il est important de préciser que mon objectif est avant tout de générer autant de revenus passifs à partir de mon portefeuille et d’en vivre. Mon objectif premier n’est PAS de voir la valeur de mon portefeuille augmenter autant que possible.

                                En résumé: vendre des options couvertes, oui, mais seulement avec quelques positions de mon portefeuille. Continuer de profiter des marchés haussiers, oui, mais avec d’autres titres de mon portefeuille mieux taillés pour ça.

                                Je vais faire mes expériences et ne manquerai pas de vous faire part de mes résultats au cours des prochains mois. Merci encore pour tes explications et ton point de vue qui se défend aussi.

                                #410418
                                Jérôme
                                Maître des clés

                                  Volontiers pour un petit topo en temps voulu frérot!

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