Dividendes et fiscalité: l’importance des dividendes exonérés d’impôts (1/3)

Temps de lecture : 3 minutes

PROLOGUE

Le soir d’Halloween, un petit garçon habillé en costard cravate frappe à la porte d’une maison.

L’habitant lui demande :
– Mais en quoi es-tu déguisé petit?
– En Monsieur des Impôts.

Et le garçon repart avec un tiers des bonbons, sans même dire merci...

 

INTRODUCTION

Peu d’investisseurs réfléchissent de façon approfondie aux aspects fiscaux lorsqu’ils sélectionnent leurs placements.

Dans cet article, je vais tenter de vous exposer pourquoi il est absolument essentiel de tenir compte de la fiscalité. Les explications chiffrées qui vont suivre pourraient bien être un véritable électrochoc pour beaucoup de lecteurs.

A vrai dire, bien que que j’aie toujours été particulièrement sensible aux aspects fiscaux, je dois vous avouer qu’en procédant aux recherches nécessaires à la rédaction de cet article, ainsi qu’en étudiant mes propres relevés fiscaux et en effectuant d’autres simulations chiffrées, j’ai moi-même été bluffé. Les résultats se sont avérés encore bien plus spectaculaires que je ne l’avais imaginé...

Mais prenons les choses dans l’ordre et commençons ce périple fiscal par le début.

 

BOURSE ET FISCALITÉ

Chaque investisseur ayant déjà acheté des obligations ou des actions aura rapidement découvert que sur un coupon ou un dividende de 100 fr, il ne lui restait après le passage des nos amis de l’intendance des impôts au final bien moins de 100 fr.

Autopsions ce qui se passe avec votre dividende Nestlé: Alors que vous pensiez recevoir 100 fr, vous faites connaissance avec un nouvel ami qui s’appelle l’impôt anticipé. Et paf, vous ne touchez que 65 fr.

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Bon, c’est énervant, mais rien de bien dramatique me direz-vous: Lorsque vous déclarerez votre dividende Nestlé dans votre déclaration d’impôts, on vous remboursera ces 35%.

C’est vrai, néanmoins j’ajouterais que ce n’est quand même pas très pratique lorsque vous aspirez à vivre de vos dividendes: Vous ne recevez que 65% de votre revenu passif au mois d’avril ou de mai, le reste arrivera... presque une année plus tard au moment du remboursement de cet impôt anticipé (les fonctionnaires sont connus pour leurs multiples qualités, dont la rapidité fait indéniablement partie). C’est le premier effet Kiss Cool des joies de l’imposition.

Notons au passage que le droit au remboursement de l’impôt anticipé s’éteint si la demande n’est pas présentée dans un délai de trois ans.

Le deuxième effet Kiss Cool ne tarde pas à suivre quand vous découvrez que votre dividende Nestlé (il s’agit bien entendu cette fois du dividende brut de 100 fr et non du dividende net de 65 fr...) est venu s’ajouter à votre salaire et qu’il est taxé d’une façon fort désagréable, que je décortiquerai plus tard dans cet article.

Voilà dans les grandes lignes ce qui se passe avec les dividendes imposables, aussi appelés dividendes ordinaires.

 

LES GAINS EN CAPITAUX

Heureusement, me direz-vous, il y a les plus-values boursières qui, elles, ne sont pas imposées (pour autant qu’il ne s’agisse pas de négoce boursier à titre professionnel). Si vous achetez des actions Nestlé à 75 fr et les revendez à 80, les gains sur cours vont directement dans votre popoche.

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Le problème, outre les frais de courtage, c’est que les gains en capitaux ne sont pas aussi prévisibles que les dividendes. Il s’agit donc plus de spéculation que d’investissement. Si vous avez acheté Nestlé à 75 fr et que l’action n’en vaut plus que 70, c’est déjà plus délicat, surtout si vous comptiez vivre de la bourse en vendant régulièrement avec succès des plus-values.

Fort désabusé suite à la découverte de la façon dont sont imposés vos dividendes et déstabilisé par l’imprévisibilité des gains en capitaux, vous ne tardez pas à entendre parler des dividendes non imposés...

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11 réflexions sur “Dividendes et fiscalité: l’importance des dividendes exonérés d’impôts (1/3)”

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      Oui on a ce qu’on appelle un compte 3e pilier. Les versements sont déductibles du revenu et le capital non imposé en fortune. Il peut être cash ou lié à des fonds mais pas en actions directes.

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    Le compte 3e pilier est une bonne façon de mettre de l’argent de côté pour ses vieux jours tout en économisant des impôts. Par contre, le montant est plafonné chaque année et surtout, comme l’a dit Jérôme, il ne peut être investi qu’en fonds ou ETF, on ne peut pas sélectionner soi-même des actions!

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        Probablement une façon simple de remplir les poches des banquiers en prétextant de protéger les investisseurs novices contre eux-mêmes en les empêchant de tout flamber en spéculant sur des actions à la Myriad…

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    Sujet important que la fiscalité!

    Comme écrit dans un autre message, le fait qu’en Suisse les dividendes soit soumis à l’impôt anticipé (35%), remboursable si on le demande et que l’on déclare formellement ce revenu, et à l’impôt sur le revenu (dont le taux dépend du revenu total imposable), alors que les gains en capitaux sont exempts d’impôts, fait que je suis pour ma part favorable à ce que le dividendes ne soit pas trop élevé, et qu’un bonne partie du bénéfice soit affecté à des rachats d’actions ou à des investissements augmentant la valeur de la société, ce qui a une influence positive sur la valeur de l’action et donc du potentiel gain en capital. Pour ce qui me concerne, au moment d’acheter une action, je regarde plus le bénéfice que le dividende.

    S’agissant du 3ème pilier lié (3a), c’est effectivement un bon outils pour réduire ses impôts, même si le montant que l’on peut investir est limité annuellement (environ CHF 6’800.- maximum pour un salarié). Comme l’a écrit Dividinde, le pilier 3a peut être investi dans un fonds de placement ou un ETF; j’ajoute qu’il peut aussi s’agir d’un simple compte bancaire ou d’une police d’assurance. Il faut savoir que le montant épargné au titre du pilier 3a est taxé lorsqu’il est retiré (comme le sont les prestations de prévoyance professionnelles [LPP], rentes ou capital), et qu’il ne peut sauf exception pas être retiré avant 5 ans précédent l’âge de la retraite. Avoir un pilier 3a est à mon avis très recommandable.

    Finalement, il est possible de faire de grandes économies d’impôts en faisant des rachats LPP, qui ne sont pas plafonnés annuellement, sous réserve des possibilités de rachat calculées par la caisse de pension. Si l’on a pas commencé à cotiser tôt ou si son salaire a évolué de manière positive, ou si on change de caisse pour une plus favorable, on a des possibilités de rachat, qui peuvent être importantes. Après, la question est celle de savoir si on a confiance à long terme dans le système LPP…

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      Je prends le contre-pied. En ce qui me concerne je suis partisan de sortir l’argent de LPP car je le trouve mal géré:
      https://www.dividendes.ch/2016/06/la-prevoyance-vieillesse-ou-comment-se-faire-entuber-par-les-assureurs-sous-loeil-bienveillant-de-letat/

      On peut sortir son capital LPP grâce à l’immobilier. Les économies et gains réalisés sont alors réinvestis en bourse. Ceci me permet d’anticiper ma retraite plutôt que ce qui est permis (60 ans). Et la perte fiscale très vite compensée. De toute façon le rentier LPP sera taxé un moment donné…

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    Bonjour
    Article très intéressant et si en Suisse la plus-value n’est pas taxable c’est une très bonne mesure car elle va un peu dans le sens des investisseurs. C’est un peu la reconnaissance de celui qui a travaillé, economisé et investit ensuite.
    Nous en France on a l’impôt sur les dividendes bien sûr et aussi sur la plus-value (19 % + 17.2 % CSG ).
    La non taxation des plus-values me semble une bonne mesure car elle récompense un peu les efforts de l’investissement et de la prise de risques aussi……
    amicalement
    Antonio

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    Merci pour vos commentaires. La fiscalité, c’est un peu comme la politique, ça divise mais ça a l’avantage de créer le débat! Je reviendrai sur certains points une fois toute la série d’articles publiée. 🙂

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